La Gendarmerie nationale a travaillé, en 2016, sur 114 738 affaires dont 3 976 dossiers criminels et 92 303 délits. Le reste du plan de charge concerne les contraventions – à l'exclusion des contraventions de la circulation routières – et l'exécution des mandats judiciaires. Ce bilan, présenté devant la presse par le colonel Mounir Ladj, directeur de la sécurité publique et de l'emploi auprès du commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), ne concerne que les zones rurales. Sont impliquées dans ces affaires 115 487 personnes (14 056 écrouées) généralement âgées entre 18 et 40 ans. 2,47% des délinquants ou criminels sont mineurs et 2,63% sont de sexe féminin. Les gendarmes ont saisi, en 2016, à travers le territoire national 79,616 tonnes de kif traité, 43,165 kg de cocaïne et 517 056 comprimés psychotropes. Le bilan ne précise pas la quantité de cannabis saisie par les gendarmes mais indique que 3 712 dossiers y ont été traités mettant en cause 5 634 personnes. Globalement, les gendarmes ont traité 7 839 affaires liées à la consommation ou au trafic de stupéfiants (cannabis, kif, cocaïne ou psychotropes) dans lesquelles sont soupçonnées 11 918 personnes. Il y a lieu d'inclure le bilan des policiers pour avoir une idée précise sur ce phénomène au niveau national. Très légère baisse de violence contre les personnes et les enlèvements d'enfants diminuent. S'agissant de la violence contre les personnes, — 19 486 cas en 2016 — le colonel Ladj, révèle que celle-ci a connu, par rapport à 2015, une très légère diminution en terme d'atteintes (-0,66%) mais reste marquée par les CBV (coups et blessures volontaires) 13 068 cas, homicides volontaires 429 cas (- 0,46%), homicides involontaires 647, injures et insultes 2 564, menaces 1 541, violations domiciles 615 et 622 divers délits d'agression. S'agissant des enlèvements d'enfants et mineurs, le directeur de la sécurité publique refuse de qualifié ce crime de phénomène. Il ne manque pas d'appuyer son assertion par des statistiques de 2016 et surtout une courbe pluriannuelle des enlèvements, et ce, depuis 2010. En 2016, 23 cas ont été traités et connu une fin heureuse. Ils ne représentent, selon le colonel, que 0,02% des affaires de droit commun. Dans 6 cas, les victimes ont échappé à leurs ravisseurs, 9 enfants ont été libérés par leurs ravisseurs alors 7 victimes ont été libérées par les gendarmes. Par le passé, la GN a enregistré 33 enlèvements en 2010, 53 en 2011, 49 en 2012, 31 en 2013, 26 en 2014 et 21 en 2015. Cette courbe descendante permet à l'officier d'argumenter son assertion sur l'absence de phénomène. Quels sont les délits commis par les «facebookeurs» et pourquoi le trafic de boissons alcoolisées prend une telle ampleur ces dernières années ? Lors des débats, nous avons questionné l'officier sur deux dossiers qui font l'actualité ces derniers temps. Notre première question se rapporte aux délits, si délits il y a, qui auraient été commis par des facebookeurs, qui font état de leurs positions politiques et qui sont convoqués par les services de sécurité pour interrogatoire. Dans la même question, nous avions émis le souhait de connaître les infractions perpétrées par les partisans de ce groupuscule religieux récemment démantelé. Le phénomène du trafic de boissons alcoolisées prend ces dernières années une ampleur sans précédent. Quelles en sont les raisons ? Sur le premier, le colonel Ladj nous a affirmé «nous sommes des hommes de loi, nous appliquons la loi sous le contrôle de monsieur le procureur de la République. Notre source de référence de cette loi est celle des TIC et les directives du parquet». S'agissant du second point de la même question, le conférencier nous renvoit à la décision du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs qui a mis à l'index la secte ahmadiya et l'article 144 bis 2 du code pénal. Pour toute réponse, concernant le développement du trafic de boissons alcoolisées, l'officier nous a déclaré «ce sont des revendeurs qui ne veulent pas payer les impôts. Ils sont coupables d'évasion fiscale». Nous ne pouvions attendre, sur le thème, plus d'un haut officier astreint par l'obligation de réserve. En effet, tout le monde sait que des commis de l'Etat détenant le pouvoir prennent, au niveau local, des décisions que motivent leur positions idéologiques ou religieuses, et parfois, c'est aussi vrai, renforcées par des atteintes à l'ordre public pour fermer les bars et les dépôts de vente alimentant un énorme et juteux trafic touchant les 48 wilayas et dont le chiffre d'affaires dépasse – les chiffres sont disponibles quotidiennement, les 40 milliards de centimes.