Le ministre des Travaux publics et des Transports qui a inauguré ce jeudi une partie de la pénétrante Béjaïa-Ahnif sur 42 kilomètres, entre Ahnif où se trouve l'échangeur avec l'autoroute Est-Ouest et à la sortie Est de la ville d'Akbou, a également inspecté, encore une fois dirions-nous, le tronçon Lakhdaria-Bouira. Là encore et comme cela s'est fait depuis un peu plus de quatre ans par ses prédécesseurs, le ministre a eu à inaugurer deux petits tronçons, l'un au PK186 et l'autre au PK190, d'un total d'à peine 2 kilomètres. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Cependant, cette fois-ci, surtout au niveau du PK186, le ministre avait toutes les raisons d'être fier de cette réalisation, considérée à juste titre comme une prouesse, avec la réalisation d'un viaduc en lieu et place de l'ancienne route ordinaire, après le grand glissement de 2012 qui avait emporté une partie de cette autoroute sur une centaine de mètres, en démolissait même des maisons qui se trouvaient un peu plus bas. Le ministre était vraiment très fier de cette réalisation, un viaduc qui a nécessité de grands moyens techniques avec la pose de dizaines de pieux, ainsi que des dalles, et réalisé par dessus tout, par une entreprise algérienne, et des ingénieurs algériens et formés en Algérie. Mais, au niveau du PK190, le ministre a été déçu par l'état de la route qui se trouve avant ce tronçon mis à niveau sur 1,4 kilomètre, en constatant sa détérioration sur une cinquantaine de mètres. D'ailleurs, le ministre Talai a refusé de l'inaugurer, en instruisant les responsables de l'entreprise ETRHB de réparer cette partie pendant la nuit de jeudi à vendredi, pour livrer le nouveau tronçon aux automobilistes de façon homogène avec l'ancienne route. Cependant et ici, nous devons le rappeler au ministre, pendant le parcours Ahnif-Bouira, nous avons roulé surtout sur les voies du milieu et de droite, celles qui sont souvent empruntées par les poids lourds, dont une détérioration très avancée, chose que le ministre qui avait emprunté la troisième voie, n'a pas remarquée. Des détériorations qui mettent l'autoroute Est-Ouest dans un éternel chantier puisque, ces deux voies vont être impraticables d'ici peu et les responsables de l'ANA seront obligés de fermer tout le tronçon, et de balancer tout le trafic vers l'autre sens, le temps de la réfection. Et c'est déjà, la détérioration de l'autre sens à cause de la surcharge du trafic. Et ainsi de suite. Cela étant, notons que lors de ses escales à Ahnif et Oued Rkham dans la commune d'Aïn Turk, le ministre a été interpellé par des citoyens. A Ahnif, ce sont les propriétaires terriens qui ont vu leurs terres divisées en deux par la pénétrante et dont l'une de ces deux parties, coupée du monde, qui ont demandé la construction de ponts pour pouvoir rejoindre leurs terres, alors qu'à Oued Rkham, ce sont des habitants de certaines habitations qui surplombent ce viaduc et qui ont vu leurs habitations totalement fissurées et menacées, qui ont demandé au ministre le relogement. Dans les deux cas, le ministre qui s'est aperçu que le wali avait déjà discuté avec ces citoyens et les a déjà rassurés, a promis de les prendre en charge en leur rappelant que l'Etat a tous les moyens nécessaires. D'ailleurs, dans la foulée, le ministre qui a été interpellé sur le pont de l'oued Bouamoud emporté par les crues au mois de janvier dernier, a dégagé une enveloppe de 100 millions dinars pour la réalisation d'un pont selon les normes internationales, en instruisant la DTP d'engager les consultations et le bureau d'études rapidement. Rappelons qu'avec l'ouverture des deux petits tronçons de ce jeudi, la mise à niveau du fameux tronçon Lakhdaria-Bouira entamée en septembre 2014, n'est pas encore achevée totalement puisque, il resterait encore quelque 5 kilomètres sur le sens Alger-Bouira et 8 kilomètres sur le sens Bouira-Alger. Autant dire que les travaux de mise à niveau s'éternisent. Mais, comme nous sommes dans un pays des «mouadjizates», ces retards sont finalement tournés en dérision et même positivés par l'actuel ministre qui se fait le premier avocat des entreprises algériennes chargées de ces mises à niveau, ALTRO et ETRHB, en rappelant à chaque fois que le tronçon est traversé par une zone de grands glissements et la mise à niveau a nécessité de nouvelles études de fond et de gros moyens, avec parfois, des déblaiements de plusieurs dizaines de mètres de remblai pour arriver au bon sol pour stabiliser la route une bonne fois pour toutes, le tout en réalisant également les drainages sur les hauteurs, et la pose de centaines de pieux et des dalles souterraines, etc. D'ailleurs, ces retards sont également mis à profit par le ministre Talai pour parler des 84 kilomètres restants de l'autoroute Est-Ouest, à l'est du pays, du côté de Djebel El Ouahch, une partie confiée récemment aux entreprises algériennes avec un délai de 18 mois pour son achèvement. «Ce n'est qu'après l'achèvement de la totalité de l'autoroute Est-Ouest avec les mises à niveau et la pose de tous les équipements nécessaires ainsi que les structures d'accompagnement, qu'on pourra parler de péage», dira enfin, le ministre en réponse à une question sur le péage pour cette autoroute qui nécessitera beaucoup d'argent pour son entretien et dont le péage constituera un moyen pour l'assurer. Rappelons que si le ministre s'est montré très optimiste quant à l'achèvement de la pénétrante Ahnif-Béjaïa avant la fin de l'année en cours, le ministre n'a soufflé mot sur la pénétrante de Tizi-Ouzou. Une pénétrante confiée à une entreprise turque, mais dont la complexité des reliefs avec des dizaines de viaducs dont celui d'Aomar qui est considéré comme l'un des plus longs et plus grands viaducs au monde, fera que la réalisation risque de prendre des années, pour ne pas dire autre chose... mais ceci est une autre question. Pour le moment, disons que depuis ce jeudi, la ville de Béjaïa s'est un peu rapprochée du monde, en réduisant son isolement, grâce à la réception d'une partie de la pénétrante qui va réduire de moitié ou plus, la durée du trajet entre M'chédallah et Béjaïa qui était parcouru parfois en 5 à 6 heures. Une réduction du trajet et un soulagement total pour les habitants de la région d'Akbou et ceux de Tazmalt, ainsi que ceux d'Ighil Ali et tant d'autres sur cette partie de la Soummam. En attendant la fin de l'année en cours et le soulagement des habitants de toute la wilaya de Béjaïa et bien sûr, la multiplication des échanges économiques depuis le port de Béjaïa avec l'intérieur du pays via cette pénétrante et l'autoroute Est-Ouest.