Le rideau de la 3e édition de la chanson chaâbi de Blida est tombé après sept soirées musicales pleines de chant et de musique chers à El Hadj M'hamed El Anka. Organisée par l'Entreprise de promotion des arts et activités culturelles et sportives de Blida, cette édition s'est voulue plus large en matière de programmation des artistes puisque chaque soirée comportait trois chanteurs, et ce, pour mieux répondre aux différents goûts du public.Et c'est le chanteur Mohamed Alia qui a ouvert le bal avec une qacida dédiée au Prophète Mohamed (QLSSSL) pour laisser place à Abdelkader Chercham et ensuite à Abderrahmane El Koubi, qui malgré ses 72 ans, n'a rien perdu de sa puissance vocale. Fidèles à l'école Ankaouiya, ces deux derniers ont repris littéralement le répertoire d'El Hadj M'hamed El Anka pour marquer leur appartenance à ce style qui a gagné le goût des mélomanes. Successivement, d'autres chanteurs ont eu l'insigne honneur de participer à cette édition à l'image de Djamel Guelmouna, Fayçal Edrougue, Hacène Benblidia, Abdelhak Bourouba, Abdelkader Khali, Mohamed Matar, Rachid Slimane, Kamel Belkhiret, Djamel Chaïb, pour ne citer que ceux-là. Tous, ils ont brillé par leur savoir-faire en matière de chant mais aussi de jeu du mandole, l'instrument fétiche du chanteur chaâbi. Ainsi, la poésie melhoun a fait son plein, sept jours durant, et le public en a eu pour son argent. De Sidi Kaddour El Alami, à Sidi Lakhdar Benkhelouf, en passant par Sidi Abdelaziz El Meghraoui et M'barek Essoussi, la qacida, merveilleusement composée par ces bardes, a eu droit de citée dans cette édition et le message soufi et mondain à la fois, contenus dans leurs œuvres lyriques a bien atteint les cœurs avides de connaissances et de sciences infuses que ces poètes savent discrètement enchâsser dans leurs poésies. Abdelkader Chaou, qui a clôturé ses soirées, s'est inscrit dans cette lignée et a joliment chanté une qacida du poète Mbarek Essoussi intitulée «Sala Allah ‘âlik ya chf'iî el ‘ôssat bhali» (Que Dieu prie sur toi ô sauveur des pêcheurs comme moi). Il a été précédé par Mahmoud Laouami et Mustapha Belahcène qui ont respectivement interprété el Khazna El Kebira (le grand coffre) de Sidi Lakhdar Benkhelouf et Echaffi (le guérisseur) de Sidi Kadour El Alami. Enfin, sous les ovations de l'assistance, les organisateurs ont donné rendez-vous l'année prochaine pour une quatrième édition.