La dernière mission est partie à la fin du mois de janvier dernier, après deux années d'exercice à l'hôpital du chef-lieu de la wilaya. Mercredi dernier, un autre groupe médical multidisciplinaire, venu de Chine dans le cadre d'une coopération algéro-chinoise, a été installé par le directeur de la santé et de la population, M. Tayeb Mekki. Ce groupe médical, à l'instar de celui qui l'a précédé, est composé de 13 médecins spécialistes et d'un cuisinier. Il n'officie qu'à l'hôpital Makour-Hamou du chef-lieu de wilaya, comme inscrit dans la convention. L'équipe est composée de quatre gynécologues, d'un ophtalmologue, d'un chirurgien généraliste, de deux spécialistes en chirurgie plastique, d'un broncho-pneumologue, de deux anesthésistes réanimateurs et de deux spécialistes en acupuncture. Ici, tout le monde se plaint du manque de gynécologues et de radiologues notamment dans le secteur public. En effet, seulement trois gynécologues officient dans le secteur de la santé alors que dans le secteur privé on en compte 14. On note que si le nombre de spécialistes reste stable en général, il n'en est rien pour ce qui est des gynécologues et des radiologues qui, une fois leur service civil accompli, quittent le service public pour s'intégrer dans le secteur privé. ainsi, le vide dans ces spécialités est énorme. Pour les autres spécialités, on constate plus de stabilité parce que les postes disponibles sont déjà occupés dans les deux secteurs. Ce manque de spécialistes s'explique par le fait que dans le meilleur des cas, un spécialiste n'aura terminé ses études qu'à l'âge de 31 ans, le temps d'une génération alors que l'Algérie n'a que 55 ans d'indépendance, ce qui implique que la seconde génération n'a pas encore vu le jour. Autre remarque à faire est que c'est presque toujours au ministre de la Santé qu'on réclame des spécialistes alors qu'il n'est que l'employeur et que le formateur n'est autre que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Sur un autre plan, en ce qui concerne les soins de base hospitaliers, l'hôpital se trouve pratiquement seul à faire face à une demande de soins de plus en plus accrue tant que la réforme qui consacrerait la contractualisation, inscrite dans la loi de finances de 1994 n'est pas encore appliquée. Selon ce texte, l'hôpital ne prend en charge que les soins d'urgence et le traitement des citoyens démunis dont les frais de santé sont pris en compte par la commune. Pour les autres tranches de la population, toujours selon ce texte, les frais de soins hospitaliers doivent être pris en charge par les caisses d'assurances, CNAS, Cnac, Casnos, assurances complémentaires contractées individuellement, mutuelles... Cependant, selon les informations recueillies, la Cnas ne participe qu'à un taux dérisoire qui serait de l'ordre de 10%. De ce fait, nombreux sont ceux qui s'interrogent alors sur le fonctionnement de la Cnas qui collecte obligatoirement les cotisations de tous les salariés, et qui n'ont pour représentants qui siègent aux conseils d'administration qu'un membre de l'unique centrale syndicale, les autres partenaires sociaux n'étant pas admis, ce qui confère à cette caisse une très grande autonomie dans la gestion des cotisations. Une gestion qui échappe aux autres représentants des salariés. De plus, quand on sait que les indices tarifaires des remboursement n'ont pas été réévalués depuis des lustres, il va de soi que les citoyens, au lieu de recourir à la médecine, s'orientent vers le charlatanisme qui prend de l'ampleur. Depuis quelque temps, sur instruction des instances supérieures de la Cnas, enjoignant aux responsables des caisses plus de rigueur et un renforcement des contrôles, les demandes d'expertises médicales sont de plus en plus exigées ; or, de très nombreux spécialistes, pour des raisons vagues, refusent de pratiquer ces expertises et de ce fait, ce sont les assurés qui sont pénalisés.