L'hôpital de Aïn-Sefra est le parent pauvre des hôpitaux, il accuse un manque flagrant en médecins spécialistes. Si vous rendez visite à l'hôpital de 240 lits de Aïn-Séfra, vous aurez l'impression que vous errez dans des pavillons d'un CHU, vu ses infrastructures, blocs opératoires, scanner ainsi que les différents services (hémodialyse, maternité, pédiatrie etc.). Mais s'il vous arrive d'avoir besoin de prestations médicales (accouchement, accident, ou autre maladie pouvant vous emporter à jamais), vous aurez l'impression que vous êtes en train de contempler un cerveau sans âme, devant un personnel paramédical ou un personnel administratif qui n'ont de solution que de vous envoyer vers d'autres cieux. En effet, depuis le départ de la mission chinoise composée d'une dizaine de spécialistes ; un départ, rappelons-le, forcé dans les années 1990 pour des problèmes sécuritaires, l'hôpital de 240 lits de Aïn-Séfra, réalisé dans un plan d'urgence vers les années 1970, pour être un centre hospitalier régional, demeure cependant le parent pauvre des hôpitaux. Il accuse un manque en médecins spécialistes (gynécologues, orthopédistes, chirurgies spécialisées...), obligeant le transfert des patients et patientes vers les hôpitaux du nord. Même pour un accouchement compliqué ou un simple traumatisme, les malades sont toujours évacués vers le CHU de Tlemcen, Sidi-Bel-Abbès ou Oran. Plusieurs chirurgiens et gynécologues, soit du service militaire ou autres, n'ont pu se sédentariser pour des raisons qu'on ignore. Notons qu'un nouvel hôpital psychiatrique de 120 lits devrait voir le jour au courant de cette année à Aïn-Séfra, et sans doute, il serait baptisé au nom du père de la psychiatrie algérienne, le professeur Khaled Benmiloud (1930-2003). Ce bienfaiteur de la santé mentale, issu d'une lignée des notables de l'oasis de Tiout, était le premier psychiatre à avoir créé dès l'été 1962, des services de psychiatrie au niveau des hôpitaux d'Alger. Alors que son frère le défunt professeur Moulay, professeur agrégé d'endocrinologie, a créé en 1966 le premier service spécialisé dans ce domaine au niveau du CPMC (Centre Pierre et Marie Curie) à Alger, et remplaça le système français alors en vigueur en système d'étude américain. Les défunts frères sont originaires de l'oasis de Tiout (Aïn-Séfra). Un appel est lancé au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière pour revoir la carte de la santé au niveau de la capitale des monts des ksour.