Kényans, ce n'est pas une surprise, mais en couple, c'est une première: Paul Lonyangata et Purity Rionoripo, époux à la ville, ont remporté hier à moins de quinze minutes d'intervalle les épreuves masculine et féminine du marathon de Paris. Sous la banderole en bas de l'avenue Foch baignée d'un soleil généreux, Lonyangata a été évidemment le premier à savourer son succès. A 24 ans, il a confirmé qu'il avait l'étoffe d'un futur grand sur la distance des 42,195 km, en 2 heures 06 min 10 sec. Il a ajouté la manière en retournant sur ses pas après avoir failli manquer l'avant-dernier ravitaillement. Dans ce court égarement, le jeune homme a laissé une bonne dizaine de secondes et quelque 50 mètres. Mais Lonyangata est revenu sans problème sur le groupe de tête, qu'il a d'ailleurs jaugé en accélérant. C'est à un peu plus de six kilomètres de l'arrivée, dans le bois de Boulogne, que le favori a attaqué. Lonyangata avait fait un galop d'essai dans les rues de la capitale française le 5 mars dernier dans des conditions bien différentes, sous la pluie et dans le vent, en terminant deuxième d'un sprint à trois entre Kényans. Comme beaucoup de ses compatriotes, Lonyangata a rapidement monnayé son talent sur le macadam après avoir brillé sur piste dans les catégories des jeunes, médaillé de bronze du 10 000 m des Mondiaux juniors de Moncton (Canada) en 2010. Domination kényane Rionoripo, 23 ans, a pour sa part explosé son ancienne marque de près de quatre minutes pour établir dans la Ville Lumière un nouveau record de l'épreuve, en 2h 20 min 55 sec. Plus éprouvée que son époux, la longiligne athlète, au pied du podium sur 3 000 m à Moncton, a évoqué un «jour très spécial». Suivis par le manager italien Federico Rosa, Paul et Purity aiment à se retrouver, si possible, au départ des mêmes courses. Lonyangata a devancé ses compatriotes Stephen Chebogut (2h 06:57.) et Solomon Yego (2h 07:12.), sept Kényans terminant dans les dix. Chez les dames, le quarté est entièrement kényan. Agnes Barsosio, deuxième (2h 20:59.), a également amélioré l'ancienne référence de l'Ethiopienne Feyse Tadese (2h 21:06. en 2013). Flomena Cheyech (2h 21:22.), vainqueur en 2014, a complété le podium, devant la tenante du titre, Visiline Jepkesho (2h 21:37.). La suprématie flagrante des coureurs des hauts-plateaux a toutefois été mise à mal cette semaine par le contrôle positif à l'EPO de Jemima Sumgong, première Kényane de l'histoire championne olympique de marathon, l'été dernier à Rio. Sumgong, 32 ans, a été contrôlée lors d'un test pratiqué hors compétition, a annoncé vendredi la fédération internationale d'athlétisme (IAAF).