Prévu pour hier mardi, le lancement officiel des travaux du projet Ival de montage de camions industriels appartenant à l'industriel Mohamed Bairi a été finalement reporté à une date ultérieure. Pourtant, durant la matinée d'hier, et à voir tout ce beau monde qui était mobilisé pour la circonstance, à voir tous ces journalistes qui se sont déplacés depuis Alger, et surtout la présence du patron du FCE, Ali Haddad, dans la délégation officielle qui s'est déplacée vers la zone industrielle de Sidi-Khaled, située dans la commune d'Oued-El-Berdi, à 10 kilomètres au sud de Bouira, rien ne présageait une telle issue pour cette journée qui devait signer officiellement la naissance d'une industrie automobile dans la wilaya de Bouira. Une initiative qui était lancée comme un défi par Mohamed Bairi, un enfant de la wilaya et vice-président du FCE. Mais, avant notre arrivée sur les lieux et rien qu'à voir le terrain qui devait abriter ce projet, un terrain vague, sans clôture où seuls quelques camions Ival exposés sur place pour la circonstance, ainsi que des dizaines de camions qui évacuaient les déblais sur ce terrain vague, avec en sus, un chapiteau installé pour la circonstance pour la présentation du projet, indiquaient que dans ces lieux sera implanté ledit projet. D'ailleurs, sur place, nous n'avons pas tardé à apprendre que même le wali, Mouloud Chérifi qui s'était déplacé la veille, avait décidé, en voyant l'état des lieux, de reporter ce lancement officiel. Cela étant, et puisque les responsables d'Ival, dont le P-dg, Mohamed Bairi, ainsi que le DG du groupe, Sofiane Ben Morane, étaient sur les lieux, le patron du FCE, Ali Haddad, a écouté attentivement les explications concernant ce projet ainsi que ses portées sur l'industrie automobile en Algérie. Ainsi, l'on saura que le projet, qui devait initialement être lancé au courant 2016, a été retardé à cause de contraintes purement administratives. Et pour être dans les délais et respecter les termes de la convention signée avec le constructeur italien Iveco, M. Bairi a trouvé un site provisoire au niveau de la zone industrielle de Ouled-Haddadj, dans la wilaya de Boumerdès, où il a loué des hangars pour lancer la première partie du projet, des camions Daily entre 32,5 et 7 tonnes. Cela étant, lors des explications, M. Sofiane Ben Omrane expliquera au patron du FCE que le projet dans sa globalité, qui coûtera 3,415 milliards dinars, sera implanté sur un terrain de 10 hectares dont 37 038 m2 de surface couverte. Le processus de production sera le système CKD (Complete Knock Down, ou NED en français), nécessaire en pièces détachées ; sorte d'ensemble ou lot de pièces détachées nécessaires pour assembler complètement un véhicule. La capacité de production au niveau de cette usine qui sera construite selon les normes internationales est de 4 000 véhicules par an et par équipes qui travaillent huit heures. Les différents types de véhicules qui seront montés au niveau de ce complexe automobile seront trois selon les tonnages. Il s'agit des camions utilitaires Iveco Daily entre 3,5 et 7 tonnes ; les camions porteurs, des Iveco Euro cargo de14 à 19 tonnes et enfin, les porteurs-tracteurs ou Iveco Trakker de 20 à 1 000 tonnes. Ce projet prometteur pour la wilaya de Bouira sera réceptionné dans 36 mois, c'est-à-dire en janvier 2020 et créera 750 emplois directs. Cela étant et concernant le taux d'intégration et selon les explications données sur place et qui ont reçu les satisfactions du patron du FCE qui a rappelé que le cahier des charges du ministère de l'Agriculture oblige les industriels lancés dans l'automobile à assurer un taux d'intégration de 40% à partir de la 5e année depuis le lancement du projet ; pour le cas du projet usine de montage de camions Iveco d'Oued-El-Berdi, le taux d'intégration sera dès le départ de 35%. Ce taux a été largement expliqué puisque les camions Daily Ival, qui seront montés dans l'immédiat au niveau de l'usine de Ouled-Haddadj ; c'est le fait que dans ce domaine, la Société nationale des véhicules industriels ou SNVI de Rouiba appartenant à l'Etat algérien, est là pour assurer dès le départ la carrosserie qui représente 20% du taux d'intégration, alors que les 15 autres, comme l'a expliqué plus tard lors du point de presse le DG du groupe Ival Algérie, M. Benomrane Sofiane, il s'agit de pneus, de batteries et de boîtes à vitesses, fabriqués en Algérie par des industriels avec lesquels le groupe Ival Algérie travaille dans le cadre de la sous-traitance. Par ailleurs, et toujours lors du point de presse, les responsables d'Ival Algérie ont évoqué plusieurs points liés à la formation et la construction d'une académie propre au groupe où il sera question de former des formateurs non seulement pour les besoins du groupe mais éventuellement pour les autres constructeurs automobiles installés en Algérie. Il sera également question de conventions, dans le cadre du partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, pour des stages dans différents domaines liés à l'automobile comme les mécaniciens, les électriciens, les soudeurs, les peintres automobiles, etc. ; mais également, des formations dans le HSE et d'autres formations de management. Cela étant, il a été également rappelé lors de ce point de presse, les ambitions du groupe qui prévoit des réductions de prix de vente de l'ordre de 7 à 10% par rapport au prix du véhicule importé, l'exportation vers d'autres pays africains en ne se contentant pas uniquement du marché local. Rappelons que la zone industrielle de Sidi-Khaled, qui s'étale sur 225 hectares, a bénéficié d'une zone d'extension de 190 hectares où une dizaine de projets tout aussi importants sont soit lancés, soit sur le point de l'être.