La 10e édition du Salon de l'après-vente et des services pour l'automobile a ouvert ses portes hier lundi pour se poursuivre jusqu'au 3 mars prochain. Un rendez-vous attendu des professionnels et qui intervient dans une conjoncture particulièrement complexe traversée par le secteur avec la volonté des pouvoirs publics de régenter et développer une industrie automobile nationale ainsi qu'une filière mécanique où les sous-traitants auront à jouer un rôle de premier plan. Aussi, le salon Equip Auto Algeria entend apporter sa contribution dans l'émergence de cette activité en offrant l'occasion aux 350 entreprises exposantes dont 80% étrangères (20 pays) de prospecter les opportunités locales et d'initier d'éventuels partenariats pour la production localement de la pièce de rechange et autres composants nécessaires à la viabilité et la rentabilité de l'activité montage de véhicules. Et dès les premières heures de son ouverture, le salon a vu affluer de nombreux professionnels avec des objectifs de partenariat précis et des exigences de niveau élevé dans le domaine de la réparation maintenance et de tous les services liés à l'activité automobile. De la viabilité de l'industrie automobile Parallèlement à cette exposition, des tables rondes ont été organisées et animées par des journalistes... français dépêchés spécialement pour l'événement et qui ont offert le micro à d'autres intervenants français pour disserter sur le marché algérien, ses enjeux, ses forces et ses faiblesses, les atouts de l'industrie automobile naissante, le marché de l'occasion et même le comportement du consommateur local. Une aberration relevée en tout état de cause par les journalistes algériens invités pour la couverture. Ceci dit, la table a été heureusement rehaussée par la présence d'acteurs importants dans le secteur de l'automobile en Algérie, en l'occurrence Sofiane Ben Omrane, directeur général adjoint du groupe Ival, de Guillaume Josselin, directeur général de Renault Algérie, de Mourad Oulmi, P-dg de Sovac, de Amar Agadir, directeur de l'investissement au ministère de l'Industrie, et de Azziouz Laïb, directeur général de la Bourse de la sous-traitance. De son côté, le représentant du ministère de l'Industrie rappelle la batterie de textes législatifs et des mesures incitatives pour encourager l'émergence d'une industrie automobile nationale et qui figure, dira-t-il, en bonne place dans les priorités de l'Etat pour les années à venir. Ce sont notamment la durée d'exonération qui passe de 3 à 5 années et de la bonification des taux d'intérêt à 3%. Pour le DG de Renault Algérie, l'objectif du constructeur au losange est de consolider et pérenniser l'activité de montage qui a été lancée en 2013 dans la région d'Oran avec un taux d'intégration qui passera progressivement de 20%, actuellement, à 30% à fin 2016 et à 40% dans les années à venir. Guillaume Josselin affirmera que la production de l'usine qui a été de l'ordre de 20 000 en 2015, atteindra 40 000 modèles de type Symbol à la fin de l'année en cours. Une production qu'il qualifiera d'«amortisseur» dès lors qu'elle permet à la filiale de réduire les incidences de la crise actuelle que subit l'ensemble des concessionnaires automobiles installés en Algérie. Une production salutaire qui permet de maintenir l'activité de la succursale et de son réseau d'agents agréés et surtout préserver des emplois. Des projets et des retards en perspective C'est loin d'être le cas du groupe Sovac, représentant du géant allemand Volkswagen, dont le premier responsable fait état de compression d'effectif et de fermeture de concessions à l'intérieur du pays, tout en avouant : «On ne fait rien, on ne vend plus depuis deux mois.» Mourad Oulmi évoquera aussi le projet d'usine d'assemblage annoncé récemment en partenariat avec le constructeur et qui daterait, selon lui, depuis plus d'une année. Il précisera, toutefois, qu'il est nécessaire de développer en parallèle une industrie mécanique pour la production localement de pièces de rechange et composants de la voiture et qui demeure «la seule condition pour le succès de la filière automobile». Dans cette perspective, il demande le bénéfice pour les investisseurs dans ce domaine des mêmes avantages que pour les projets d'assemblage de voitures. Le représentant de la société Ival, qui commercialise les véhicules utilitaires de marque Iveco et Fiat Professionnal, revient sur le projet initié avec le partenariat du constructeur italien dans la wilaya de Bouira et qui, contrairement à ce qui a été annoncé précédemment, n'est pas encore lancé et qu'il attend toujours les autorisations des autorités concernées. La sortie du premier véhicule monté à Bouira serait du coup reportée. Des démarches ont été, selon Sofiane Ben Omrane, engagées pour une mise à niveau des process de production chez les sous-traitants locaux retenus dans le cadre de ce projet. D'autres thèmes sont au programme de ces séances, comme le service après-vente et le marché de l'occasion.