Luis Enrique espère soigner sa sortie : vainqueur de huit titres en trois saisons, l'entraîneur du FC Barcelone peut achever son mandat sur un neuvième et dernier trophée ce soir (20h30) en finale de Coupe du Roi contre Alaves, avant un congé sabbatique bien mérité. A Madrid, pour l'ultime match officiel du vieux stade Vicente-Calderon, le Barça vise son 29e sacre en Coupe du Roi, le troisième consécutif, histoire de sauver une saison décevante. «Il va falloir essayer d'ajouter un nouveau titre à l'histoire de ce club», a résumé Luis Enrique, qui dit ressentir «un peu de nostalgie» pour ses dernières heures sur le banc catalan. Avec le départ de l'Asturien (47 ans), c'est l'une des périodes les plus fastes de l'histoire du Barça qui s'achève, qualifiée de «nouvel âge d'or» par le défenseur Gérard Piqué. Même si le club blaugrana, trop irrégulier, vient de perdre dimanche dernier son titre de champion d'Espagne au profit du Real Madrid, Luis Enrique Martinez a gagné huit trophées sur 12 possibles depuis 2014. Et il a ramené le Barça vers les sommets, avec notamment un triplé Liga-Coupe-Ligue des champions en 2015. Cette saison, il restera aussi comme l'homme de la mémorable «remontada» réussie en huitièmes de finale de C1 aux dépens du Paris SG (0-4, 6-1), même si l'élimination a suivi en quarts contre la Juventus Turin (0-3, 0-0). Saison blanche ? C'est peut-être parce que sa troisième saison a été la moins maîtrisée que «Lucho» a annoncé de lui-même son départ en mars dernier. Selon la presse catalane, l'entraîneur de l'Athletic Bilbao Ernesto Valverde est favori pour lui succéder. Usé par le poste, lassé par les sempiternelles polémiques agitées par les médias espagnols, Luis Enrique compte désormais souffler quelque temps avant d'accepter un autre banc. Mais le Barça reste le Barça, un club où même les pots de départ doivent se terminer par une coupe soulevée. En cas de défaite samedi, l'équipe catalane vivrait une saison blanche, sans le moindre trophée majeur, ce que n'est pas la Supercoupe d'Espagne conquise en août dernier. A l'inverse, une troisième Coupe du Roi consécutive permettrait au club catalan d'égaler son propre triplé réussi entre 1951 et 1953. «Même si on la considère parfois comme un trophée moindre, pour nous c'est un titre de plus. Cela permettrait d'achever la saison avec les meilleures sensations», a résumé le capitaine Andres Iniesta. Messi aime les finales Gare néanmoins à Alaves, qui avait battu les Catalans au Camp Nou en septembre dernier en Liga (2-1). Le club basque rêve de décrocher son tout premier trophée d'importance, un an après avoir obtenu son retour dans l'élite. «Nous sommes préparés à tout. C'est l'une des équipes révélations de la saison», a noté Luis Enrique. Si on l'a parfois dit en froid avec Lionel Messi, le technicien asturien compte sur le quintuple Ballon d'Or samedi, dans l'antique stade Calderon qui vit lui-même ses dernières heures de compétition avant fermeture. Cette saison, Messi a inscrit 53 buts en 51 matchs officiels avec le Barça. Et l'Argentin aime ces finales de Coupe du Roi: il avait étincelé en 2015 face à l'Athletic Bilbao (3-1), inscrivant notamment un but venu d'ailleurs, puis en 2016, avec deux passes décisives (2-0 a.p. contre Séville). Bref, malgré les absences de Luis Suarez et Sergi Roberto (suspendus) côté Barça, l'entraîneur d'Alaves Mauricio Pellegrino mesure l'ampleur de la tâche. «Ils ont fait de l'exceptionnel quelque chose de normal», a commenté le technicien argentin. «Leur mentalité, c'est de vouloir gagner tous les matchs et ce sera difficile pour nous. Nous devons réussir un match plein pour avoir nos chances.»