Le Portugal affronte aujourd'hui la Russie dans l'affiche du groupe A de la Coupe des Confédérations, alors que le Mexique doit confirmer face à la Nouvelle-Zélande son bon point pris face aux champions d'Europe de Cristiano Ronaldo. Le Portugal s'est mis dans l'embarras en concédant le nul in extremis face au Mexique (2-2), et la nécessité de victoire s'accentue à l'heure de rencontrer la Russie. Le pays hôte a réussi ses débuts (2-0 contre les Néo-Zélandais) et bénéficiera de la ferveur du public amassé dans le stade moscovite du Spartak. Cristiano Ronaldo, auteur d'une passe décisive dimanche, sera une nouvelle fois attendu sur le terrain et guetté en dehors, alors que son avenir au Real Madrid reste flou et continue d'alimenter toutes sortes de spéculations. Le Mexique, de son côté, est censé confirmer face aux modestes Néo-Zélandais sa bonne entrée en lice. Russie-Portugal Enfin de la passion ? Face à Cristiano Ronaldo, même inquiété par la justice, un douzième homme n'est pas de trop. La Russie, qui a refait le plein de confiance, pourra compter sur son public à Moscou contre le Portugal, match le plus attendu de ce début de Coupe des Confédérations cet après-midi (16h). Fait inédit depuis le début de la compétition, le match se jouera à guichets fermés. Enceinte habituelle de la «Sbornaïa» et du bouillant public du Spartak Moscou, l'Otkrytie Arena sera remplie au coup d'envoi, ce dont se félicitaient d'ailleurs plusieurs Russes à peine sortis du terrain après la victoire contre la Nouvelle-Zélande. «Ce sera une bonne chose de retrouver ce stade fantastique», glissait malicieusement, alors qu'il passait en zone mixte, Denis Glouchakov, l'un des meilleurs joueurs sur la pelouse lors du match d'ouverture mais aussi un des chouchous du... Spartak, dont il est le capitaine. S'ils ont été convaincants contre les «All Whites» (95es au classement Fifa), les joueurs de Stanislav Tchertchessov (63es au classement Fifa) reviennent toutefois de trop loin pour aborder cette rencontre avec décontraction. Ils le savent, et répètent depuis trois jours que « rien n'est fait" et qu'il leur faudra plus qu'un match pour reconquérir le cœur de leurs supporters. Reste que cette mission, prioritaire à un an du Mondial, serait grandement facilitée par une victoire contre le Portugal de CR7 qui leur ouvrirait aussi les portes des demi-finales de la Coupe des Confédérations. Un temps incertain, le milieu de terrain du FC Rostov Alexander Erokhin sera bien là. L'autre interrogation concernait l'attaque : Stanislav Tchertchessov alignera-t-il à nouveau le duo Poloz-Smolov ou optera-t-il pour une seule pointe ? Précieux contre les Néo-Zélandais, l'ailier droit Alexander Samedov devrait de son côté être sacrifié au profit d'une option plus défensive. CR7 et les ennuis judiciaires «Favoris de rien mais candidats» au titre -l'expression est de leur sélectionneur Fernando Santos-les Portugais doivent pour leur part s'imposer s'ils ne veulent pas se retrouver en ballotage défavorable avant le dernier match face aux Néo-Zélandais. Avant la compétition, le coach des champions d'Europe avait promis qu'il ferait tourner son équipe mais le match nul frustrant contre le Mexique (2-2) le forcera peut-être à changer ses plans. D'autant que la dernière fois qu'il avait aligné une équipe remaniée, le match s'était soldé par une défaite 3-2 contre la Suède, fin mars. Pour se rassurer, la Selecçao pourra toujours compter sur Cristiano Ronaldo, inspiré contre les Mexicains et surmotivé par la perspective d'ajouter une nouvelle ligne à son palmarès. Le quadruple ballon d'or a-t-il la tête au foot ? Soupçonné de fraude par le fisc, il est convoqué le 31 juillet par la justice espagnole pour être mis en examen. Lien de cause à effet ou pas, la mégastar se trouve aussi au cœur de rumeurs de transferts plus insistantes que d'habitude. CR7 a reçu le soutien de son président Florentino Perez, qui a assuré mardi que son crack portugais serait toujours au Real la saison prochaine. Selon le parquet espagnol, CR7 pourrait avoir dissimulé quelque 14,5 millions d'euros au fisc, des sommes dues au titre de ses droits à l'image. Côté chiffres, l'emblématique gardien de la sélection russe Igor Akinfeïev honorera aujourd'hui sa centième sélection, treize ans après ses débuts internationaux. Start (Aujourd'hui, en heure Algérienne) Groupe A (16h) : Russie-Portugal (19h) : Mexique-Nouvelle-Zélande Déjà joués Russie—Nouvelle-Zélande 2-0 Portugal-Mexique 2-2 Reste à jouer Samedi 24 juin (16h) Nouvelle-Zélande-Portugal Mexique-Russie *NB: Les deux premiers qualifiés pour les demi-finales Mexique Le rêve russe des frères Dos Santos Les frères Giovani et Jonathan Dos Santos rêvaient depuis tout petits de disputer un tournoi majeur ensemble avec le Mexique : la Coupe des Confédérations leur offre cette opportunité, alors que le cadet prend pour la première fois le pas sur l'aîné. Avec le «Tri», ils ont remporté la Gold Cup 2015, le tournoi continental de la Concacaf (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes). Une première marche, mais la Coupe des Confédérations en Russie, avec son plateau plus rutilant, en est une seconde plus élevée. «Quand les rêves deviennent réalité», ont-ils écrit sur les réseaux sociaux depuis Kazan, avec une image où on les voit poser dos à dos et tout sourires pour la photo officielle du tournoi. «C'est un rêve pour moi et pour mon frère de jouer ensemble dans un tournoi de cette ampleur», souligne Jonathan, le milieu et cadet (27 ans). «Nous jouons ensemble depuis que nous avons six ans, et c'est donc normal qu'il y ait des automatismes sur le terrain». Ils ont onze mois de différence, rejetons d'une mère mexicaine et d'un père brésilien, rien moins que l'ex-professionnel Geraldo Dos Santos, plus connu sous le surnom de Zizinho. Affaires en Californie Tous deux ont rejoint les rangs du FC Barcelone à l'âge de 12 ans. Et à l'adolescence, c'est l'aîné qui se détachait. Giovani était même perçu comme un futur Ronaldinho mexicain, et a connu l'équipe première du Barça en 2006 à 17 ans seulement. Mais il ne s'y est pas imposé, et a rejoint Tottenham puis d'autres clubs - cinq en cinq ans. Jonathan a pris plus de temps. Il a débuté au Barça en 2009 en restant dans l'ombre de son frère. Puis est parti en 2014 à Villarreal, où évoluait déjà Giovani. Le "rêve" de jouer ensemble a duré un an seulement, car l'aîné a choisi le rêve américain en partant au Los Angeles Galaxy où il est devenu une star. «Mon rêve était de les voir jouer ensemble, au Barça, à Villarreal ou en sélection du Mexique, c'est une joie pour la famille», disait alors le paternel. Il peut au moins se réjouir de les voir faire des affaires de concert, puisqu'ils ont lancé un site internet commun qui propose aux enfants des stages d'entraînement à Los Angeles. Il est d'ailleurs question de les revoir sous le même maillot californien. «C'est vrai qu'il y a un intérêt des deux côtés, du Galaxy et de mon frère. Je l'ai dit plusieurs fois: j'espère qu'on pourra de nouveau jouer ensemble et écrire l'histoire d'une équipe », a dit récemment « Gio ». Un jour ensemble à LA ? «Je me sens bien à Villarreal, mais dans le foot on ne sait jamais ce qui peut se passer. J'adorerais jouer au Mexique ou aux Etats-Unis, toujours avec mon frère. Notre rêve est d'écrire l'histoire d'une équipe, ensemble», a déclaré en écho «Jona». Mais aujourd'hui, c'est l'équipe nationale. Lors de l'entrée en lice en Coupe des Confédérations contre le Portugal (2-2), Jonathan était un titulaire surprise dans l'entrejeu, et Giovani (28 ans) sur le banc. Le cadet (26 sélections) disputait là son premier match dans un tournoi majeur, alors que l'aîné, entré à l'heure de jeu, a déjà deux Coupes du monde à son actif et est presque centenaire en sélections (97 capes, 18 buts). Jonathan, aligné dans un milieu à trois avec Hector Herrera et Andrés Guardado, s'est montré combatif et audacieux, qualités qui lui ont servi en Liga espagnole à se faire un nom, ou un prénom. Surtout, fait notable, avec lui le Mexique a eu une meilleure possession que le Portugal. En attaque, Giovani est barré par l'incontournable Javier «Chicharito» Hernandez et le revenant Carlos Vela. Et Raul Jimenez lui a été préféré pour parfaire le trio offensif. Qu'en sera-t-il ce soir contre la Nouvelle-Zélande ?