Pour le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le différend entre le premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et l'homme d'affaires Ali Haddad, est un dossier politisé. Il a également regretté l'intervention «injustifiée» du patron de la centrale syndicale. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - L'affaire Tebboune-Haddad fait toujours réagir. Hier, c'était autour de Abdelmadjid Menasra de s'exprimer sur la question. Intervenant lors de la cérémonie de passation de consignes, le président du MSP estime que ce dossier est loin d'être «innocent». Il rappelle, à cet effet, le caractère du pouvoir en place qui promeut des hommes d'affaires avant de les faire remplacer par d'autres. «Le système est ainsi fait. Il a anéanti des hommes d'affaires et des entreprises et a insufflé des hommes d'affaires et des entreprises», dit-il. Menasra déplore, toutefois, l'intervention du patron de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens) pour prendre la défense de l'homme d'affaires, Ali Haddad. «Pourquoi Sidi-Saïd a défendu Haddad ? Qu'est-ce qui lie un syndicaliste à un homme d'affaires ?» s'interroge-t-il. Considérant que cette intervention reste injustifiée, il assure qu'il y a «conversion de missions» du patron de la centrale syndicale. «Il faut une lutte juste et réglementaire et l'UGTA n'a pas à intervenir», dit-il encore. Il soutient ainsi une lutte contre la corruption «non sélective» et «non conjoncturelle». Le président du MSP a affirmé, par ailleurs, que le congrès de consensus de son parti, tenu samedi dernier, à Alger, a été un congrès «rassembleur» de l'école Nahnah et de trois générations du mouvement de la société pour la paix. «C'est un congrès consensuel et d'unité. Il est le fruit de négociations de quatre années depuis l'accord-cadre», dit-il. Selon lui, cette union va permettre de renforcer la scène politique, notamment avec la répercussion de l'unité centrale au niveau local. «Aujourd'hui, notre priorité est la victoire aux prochaines élections locales. Il est question, également, de concrétiser une présence politique significative à travers l'action de l'opposition parlementaire», ajoute-t-il. De son côté, le président sortant du MSP, Abderazak Mokri, a qualifié cette union d'«exploit» pour le mouvement de Nahnah. «Cette union est un exemple dans la gestion et le règlement des conflits», dit-il. Selon lui, le congrès d'unification s'est distingué par le retour au bercail d'un grand nombre de «symboles» et «fondateurs» du MSP qui ont quitté auparavant le parti pour «des causes diverses», précise-t-il. «Aujourd'hui, poursuit-il, nous sommes devenus un seul corps et cette union nous renforcera davantage».