Arrivé en Algérie le 21 avril dernier, le technicien espagnol des Verts, Lucas Alcaraz, a exploré de nombreuses pistes en mesure d'offrir un nouvel élan à la sélection nationale, complètement asphyxiée par ses ratages enclenchés au lendemain du départ précipité de Christian Gourcuff. Durant son séjour algérois, le successeur de Georges Leekens a organisé plusieurs rassemblements : trois au profit de l'équipe A et deux en faveur des locaux. Les stages dédiés à l'équipe première intervenaient à chaque fois lors de dates consignées dans le calendrier Fifa. Aussi, le premier rendez-vous eut lieu officiellement en juin dernier où les camarades de Mandi ont d'abord disputé le 6 juin une joute amicale face à la Guinée (victoire 2-1) puis, cinq jours plus tard toujours à Blida, ont vaincu le Togo (1-0) lors de l'ouverture des qualifications de la CAN-2019. Pour ses débuts, Alcaraz qui découvrit le football algérien et le travail spécifique aux sélectionneurs, a convié 25 joueurs pour le stage de Sidi Moussa. Outre les invités, Alcaraz a fait appel presque au même groupe qui était précédemment utilisé par ses prédécesseurs. Un joueur, Hassani faisait ses premiers pas en sélection alors qu'un autre, Mehdi Zeffane accomplissait les dernières bornes en tant qu'international. Malgré ses débuts officiels victorieux Alcaraz ne semblait pas convaincu par son groupe. Un choix pas spécialement opéré à cause des aspects techniques. D'autres considérations ont présidé l'option de l'Espagnol qui a, depuis, diversifié les pistes en axant souvent sur celle des joueurs locaux. La filière algérienne d'outre-mer en tarissement, en 2017 l'Algérie n'a « nationalisé» que deux joueurs (Bennacer et Ounas), la nouvelle fédération conduite par l'ancien président du Paradou AC semble avoir recommandé au nouveau sélectionneur national de pister les locaux. Pour mieux convaincre le technicien espagnol, Zetchi délèguera à Alcaraz la mission de conduire l'EN des locaux qui affrontait la Libye lors du tour final des qualifications au CHAN-2018. Une mission casse-cou sanctionnée par un cuisant échec. Un double échec même ! Non seulement l'équipe a quitté la compétition d'une manière brutale et humiliante mais les joueurs qui y ont été sollicités pour « défendre » le produit local ont prouvé leurs limites face à un adversaire au chômage. 6 mois, 3 stages et 37 convoqués Une situation dramatique qui a donné à réfléchir à l'ex-driver de Grenade qui voyait la pression du public et de son entourage venir. Face à la Zambie, le mois dernier, il comprendra d'une manière définitive que sa mission d'insuffler une nouvelle âme à la sélection algérienne est délicate, presque impossible. Ses hésitations quant à sélectionner certains joueurs et pas d'autres s'ajoutaient aux «conseils» de ses mentors qui lui recommandaient de ramener des noms et d'exclure d'autres. La sélection qui devait se faire sur la base de la forme du moment sera réorientée vers d'autres considérations pas du tout sportives. La dernière intervention du président de la FAF, Kheireddine Zetchi, faite au lendemain de la double défaite contre la Zambie qui annonçait la mise au placard de 4 à 5 joueurs lors du prochain stage, confirmait la tendance : Alcaraz n'est pas le seul maitre à décider de qui est sélectionnable et qui ne l'est pas. Dimanche soir, l'Algérie du football apprendra la nouvelle liste retenue pour le match du 7 octobre prochain à Yaoundé face au Cameroun. Un duel sans enjeu, faut-il rappeler. Cela explique-t-il, seul, le fait de voir 11 éléments de la liste conviée en septembre face à la Zambie disparaitre de la circulation ? Hormis Bentaleb, Slimani et Mahrez que l'opinion sportive a appris quelques jours après le naufrage de Constantine, rien ne justifie un tel remodelage. Une «révolution» qui remet tout en question. Peut-être que Lucas Alcaraz veut sauver sa tête avant le délai de rigueur fixé par le BF de la FAF, à savoir le mois de novembre et ce match également sans intérêt devant le Nigéria, mais cette «révision générale» est quelque part «farfelue». En moins de six mois de travail, Alcaraz a convoqué 37 joueurs sollicités lors des trois stages (juin, septembre et octobre) et cinq rencontres (Guinée, Togo, Zambie x 2 et Cameroun samedi prochain). Parmi ce groupe, l'on notera la présence de seulement dix(10) joueurs du championnat local dont les trois gardiens (Rahmani, Salhi et Moussaoui). Les 27 autres capés évoluent en Europe, Alcaraz ayant décidé de fermer la porte aux internationaux algériens des challenges arabes (Tunisie, Qatar, Arabie Saoudite). Des chiffres qui en disent long sur les appréhensions d'Alcaraz et de ses mentors. Et qui rendent complexe la mission de réhabiliter le Club Algérie. M. B. Un trio tunisien au sifflet Un trio arbitral tunisien, sous la direction d'Essrayri Youssef, dirigera la rencontre Cameroun-Algérie, samedi à 17h au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé. Le directeur de jeu tunisien Essrayri sera assisté de ses deux compatriotes Ben Salem Mohsen et Malloulchi Yamen, le quatrième arbitre étant Jouad Nasrallah (Tunisie).