Après plusieurs décennies dans la lumière, Arsenal est en train petit à petit de glisser dans l'ombre de son voisin Tottenham. Arsène Wenger et ses Gunners tenteront de prouver aujourd'hui (13h30) que les Spurs n'ont pas complètement conquis le nord de Londres, dans l'un des derbies les plus intenses de Premier League. Pourtant, au classement, le choc de la 12e journée de Premier League ne fait pas de doute. Mauricio Pochettino et Tottenham chassent dans la cour des grands. Ils sont troisièmes, à égalité de points avec le deuxième Manchester United (23 pts), qui reçoit Newcastle samedi (17h30 GMT). Spurs et Red Devils semblant être les seuls à pouvoir contester la suprématie du leader Manchester City (32 pts), en déplacement à Leicester le même jour (15h GMT). Et surtout, dans le sillage de sa superbe victoire contre le double champion en titre Real Madrid (3-1), Tottenham a l'ambition de rester en haut d'une affiche désertée par Arsenal. Car à l'autre bout de la Seven Sisters Road, ça ne rit pas vraiment. La saison dernière, Wenger et ses joueurs ont terminé derrière leurs voisins pour la première fois en 22 ans. Ils ne participent pas à la Ligue des champions cette année et occupe une actuelle sixième place (19 pts) pas vraiment raccord avec les ambitions affichées de retour au premier plan. Ce qui chagrine du côté de l'Emirates Stadium, après une treizième année sans sacre, c'est aussi l'indigence face au voisin honni. Les Gunners n'ont pas battu les Spurs en Premier League depuis mars 2014, soit six matchs. Harry Kane et sa bande seront-ils favoris ? «Non, pas du tout», assène l'Alsacien. «Je crois que Tottenham est une bonne équipe mais nous avons la qualité pour gagner ce match, et c'est ce que nous voulons montrer.» «Entrer dans notre ère» «Nous avons une belle occasion de montrer que nous sommes les plus forts, alors faisons-le», affirme le patron des Gunners, qui, malgré les exaspérations de leur côté de la Victoria Line, effectuent un début de saison plutôt honorable, avec déjà six victoires en championnat (soit une de moins seulement que Tottenham, ManU ou Chelsea) et une qualification facile pour les seizièmes de finale de l'Europa League. «C'est l'un de nos rendez-vous importants et nous voulons le gagner», assure le Français, avant de jeter un œil plus global sur la saison : «Et aussi, parce que, au classement, nous devons regagner du terrain sur les équipes de tête. Notre forme à domicile sera certainement cruciale pour notre fin de saison.» Wenger devra en tout cas faire sans Olivier Giroud, blessé avec l'équipe de France. Il fera donc confiance à un Alexandre Lacazette, laissé de côté pour les deux derniers chocs d'Arsenal, contre Liverpool et City. En face, les Spurs devront sans doute se passer de leur capitaine Hugo Lloris (adducteurs) et faire sans Toby Alderweireld en défense. Mais la fantastique attaque de Pochettino devrait pouvoir compter sur un Harry Kane et un Dele Alli en forme. Les deux joueurs, légèrement blessés, n'ont pas participé aux matches de l'équipe d'Angleterre. «Lors des 22 dernières années, nous n'avons terminé devant Arsenal qu'une seule fois. Cela ne veut pas dire que nous sommes meilleurs», a prévenu Pochettino. Cela n'empêche pas l'Argentin de voir plus grand : «Nous devons construire notre projet, entrer dans notre ère.» Une ère de victoires sur Arsenal : c'est tout ce que l'on demande du côté de White Hart Lane.