Lorsque Jose Mourinho défie Arsène Wenger, le duel est souvent explosif. L'Arsenal-Manchester United de samedi ne rompra pas avec la tradition, et risque fort d'exacerber l'inimitié qui règne entre les deux entraîneurs, tant la rencontre de la 15e journée de Premier League est déjà cruciale pour les espoirs de titre. L'objectif est triple : pour les Gunners (4e, 28 pts), l'occasion de recoller aux Red Devils (2e, 32 pts) est belle. Pour ManU, voir son rival distancé et presque hors course serait jubilatoire. Mais pour les deux formations, il y a surtout la peur de laisser Manchester City (1er, 40 pts) s'échapper en tête du classement, dimanche contre West Ham. Face au MU de «Mou», l'Arsenal de Wenger joue gros L'un est posé, presque discret, l'autre est exubérant, et raffole des invectives. Le premier entame sa 21e saison à Londres, le second n'est jamais resté plus de trois ans au même endroit. Wenger, 68 ans, et Mourinho, 54 ans, n'étaient pas faits pour être amis lorsque le Portugais a débarqué à Chelsea en 2004. Treize ans et plusieurs sanglants affrontements plus tard, les deux hommes se retrouvent à un moment majeur dans la saison (samedi à 17h30 GMT). Depuis son arrivée à United, Mourinho n'a toujours pas gagné sur le terrain d'un membre du «Big Six», et devra passer par là s'il veut combler les huit points qui le séparent déjà du voisin Citizen. Mais Arsenal, bien que probablement privé du buteur français Alexandre Lacazette, blessé, est en forme. Les Gunners restent sur un succès essentiel contre Tottenham (2-0), un autre important à Burnley (1-0) puis une raclée donnée à Huddersfield mercredi (5-0). Ils gardent en mémoire la dernière venue des Red Devils à l'Emirates, soldée par un succès d'Arsenal 2-0 en mai, le seul de Wenger face à Mourinho en 16 tentatives. «Man United est en forme en ce moment, nous sommes en forme en ce moment, donc ça annonce un match prometteur», a laconiquement lancé Wenger. Qui pour faire tomber City ? Ils s'y sont tous cassé les dents. Liverpool (5-0), Chelsea (1-0), Arsenal (3-1), Leicester (2-0), et même Southampton (2-1), qui tenait pourtant le match nul mercredi jusqu'à la dernière seconde. Mais City a tout pour lui en ce début de saison, avec douze victoires de suite en Premier League. Pas sûr que West Ham (18e), en pleine reconstruction avec l'arrivée de David Moyes, et encore giflé à Everton mercredi (4-0), soit en mesure de mettre fin à l'hégémonie, dimanche à Manchester (16h GMT).