Le report d'un an, en 2007, de l'�lection � la pr�sidence de l'Union europ�enne de football (UEFA) par le XXIXe congr�s jeudi � Tallinn, a mis provisoirement entre parenth�ses la bataille annonc�e pour la succession de Lennart Johansson entre Michel Platini et Franz Beckenbauer. Pour autant, � d�faut de bataille, les deux hommes, par amendement interpos�, ont pu avoir un aper�u, certes assez grossier mais indicatif, de l'�tat de leurs forces. A ce jeu-l�, l'Allemand, candidat non d�clar� mais int�ress�, pouvait sourire. A l'ordre du jour d'un congr�s vite exp�di�, sans remarque ni question, figurait en effet une proposition d'amendement aux statuts qui, pour faire co�ncider l'�lection � la pr�sidence de l'UEFA avec celle de la F�d�ration internationale (FIFA), proposait de reporter celle-ci d'un an, de 2006 � 2007. Personne ne broncha et l'amendement fut adopt� � l'unanimit� des 52 membres. Anodine et technique en apparence, cette modification fait pourtant l'affaire du "Kaizer" et de ses partisans. Au-del� de l'explication avanc�e par l'UEFA, nombre d'observateurs faisaient ainsi remarquer que si l'�lection �tait organis�e en 2006, Platini, aur�ol� de son pass� de joueur et de sa r�ussite, notamment, � la t�te du comit� d'organisation du Mondial-98, n'aurait pas vraiment eu de rival � sa hauteur. En 2006, Beckenbauer, champion du monde comme joueur (1974) et s�lectionneur (1990), sera en effet accapar� par la Coupe du monde en Allemagne, dont il occupe la pr�sidence du comit� d'organisation. En revanche, en 2007, il pourra mener campagne, ce que personne n'ignorait au congr�s. Mais cela n'emp�cha pas l'amendement de passer comme une lettre � la poste. Et ce, d'autant plus facilement qu'en pr�ambule du congr�s, Joseph Blatter, le pr�sident de la FIFA, tout en pr�cisant que l'UEFA �tait "ma�tre de son destin", avait expliqu� que les autres conf�d�rations avaient d�j� d�plac� - ou allaient le faire - leurs �lections pour les faire concorder avec celle de la FIFA. Au sortir du congr�s, le pr�sident Johansson, 75 ans, se d�fendait en tout cas de toute manigance. "Je ne suis pas encore mort !", expliquait-il, refusant de dire s'il briguerait ou non un nouveau mandat en 2007 : "Ce serait une erreur de vous dire quelque chose � deux ans de l'�lection. D'autant que, par le pass�, j'ai d�j� chang� deux fois d'avis. Ce qui sera d�terminant, c'est ma sant� et mon �ge. Je ferai part de ma d�cision en 2006, quand d�butera la campagne". "Johansson va peut-�tre se repr�senter. D'autant plus s'il est en bonne sant� comme maintenant", d�clarait de son c�t� Beckenbauer, qui a toujours dit qu'il serait �ventuellement candidat, � condition que le Su�dois ne sollicite pas un nouveau mandat. "Je ne suis pas press�, continuait n�anmoins le "Kaizer", 59 ans. Mais l'�lection en 2007 m'arrange si je dois mener campagne. On a le temps maintenant. Et puis, d'ici l�, il y aura peut-�tre d'autres candidats". En tout cas, l'Allemand - qui n'est pas au comit� ex�cutif � la diff�rence de Platini - peut compter sur la bienveillance � peine voil�e de Johansson : "Beckenbauer m'a dit qu'il �tait pr�t mais qu'il devait r�fl�chir. Il esp�rait que l'�lection allait �tre report�e en 2007, car ainsi, il va pouvoir se concentrer sur le Mondial-2006. Ensuite, s'il veut y aller, pourquoi pas ?". "Michel Platini est dans les "starting blocks", d�clarait aussi Johansson. Cependant, le comit� ex�cutif a estim� qu'il s'�tait d�clar� un peu trop t�t. Mais il (Platini) m'a promis que la campagne ne commencerait pas maintenant". L'int�ress�, rest� silencieux, se sera assur�ment aper�u de l'ampleur de la t�che qui l'attend.