Il y a quelques jours, � l'occasion du centenaire du club argentin de Boca Juniors, Diego Armando Maradona a fait une br�ve apparition sur les lieux o� il a d�but� sa fabuleuse carri�re de footballeur, et le moins que l'on puisse dire c'est que le super joueur � la taille imposante et aux muscles d'acier qui avait �t� bris� dans son �lan lors de la Coupe du monde de 1994 aux Etats-Unis, est devenu en l'espace de dix ans un bonhomme bouffi aux traits d�form�s et pratiquement m�connaissable. L'arr�t de la comp�tition, la drogue et les diff�rents m�dicaments qu'il doit ingurgiter pour soigner son cœur ont eu raison de celui qui �tait un g�nie du ballon rond. Hier, il inspirait l'admiration et l'adoration, aujourd'hui il inspire de la piti� sauf peut-�tre pour les Argentins qui le v�n�rent toujours comme un Dieu. En fait, si le monde �tait encore gouvern� par les Grecs anciens ou les Romains, Maradona aurait certainement �t� le Dieu du ballon, car depuis l'invention du football par les Anglais au si�cle dernier, ce jeu universel et populaire n'a jamais �t� aussi bien servi par ce fantasque et fantastique Argentin qui est n� dans la mis�re � Buenos Aires et qui gr�ce � un pied gauche l�gendaire c'est transform� en idole de millions d'�tres humains. Mais le tour du "Pibe de Oro" (l'enfant en or) c'est d'avoir �t� rebelle. A Barcelone, au lieu de rester tranquillement dans sa somptueuse villa apr�s les entra�nements, il organisait des soir�es o� l'alcool et le "haschich" faisaient bon m�nage ce qui avait pour effet de heurter la bonne morale catalane du fait que la star donnait le mauvais exemple aux enfants et aux adolescents. Plus tard Maradona dira : "Je n'ai jamais �t� heureux � Barcelone, car on ne m'a jamais aim� l�-bas". De l'amour, il en trouvera � Naples aupr�s des mis�rables du sud de l'Italie et il le rendra bien en offrant au club napolitan le "sceudetto" est une coupe de l'UEFA. Son inimiti� avec Joao Havelange, (l'ancien pr�sident br�silien de la FIFA) et ses relations tr�s amicales avec le dictateur cubain Fidel Castro attireront des ennuis qui le pr�cipiteront dans une spirale de la d�ch�ance. Celui pour la drogue n'�tait qu'une balle ronde devint "accro" � la coca�ne, d�truisant son corps � petites bouff�es et subissant des sanctions aberrantes et injustes. En effet, en 1984, lors d'un match opposant le FC Barcelone � l'Athletic Bilbao, Maradona subit le tacle assassin d'un sinistre d�fenseur basque d�nomm� Goicochea qui l'envoya � l'h�pital pour six mois et faillit interrompre sa carri�re. Pour ce geste brutal, l'arri�re fautif �copa de onze matchs de suspension. Plus tard, pour avoir fum� des "joints", Maradona fut sanctionn� pour quinze mois. En 1994, pour l'amour de ses filles, il reviendra en force sur les terrains am�ricains � l'occasion de la phase finale de la Coupe du monde. Mais apr�s un gros match et un superbe but face � la Gr�ce, on le condamna � nouveau pour dopage � l'�ph�drine (un produit en vente libre aux Etats-Unis). Et il ne put poursuivre sa r�surrection, retombant dans la d�tresse de la solitude. Victime d'une certaine "hogra", rong� par la maladie, il lutte aujourd'hui contre la mort, mais son exceptionnel talent restera toujours vivant.