Le dernier remaniement gouvernemental bouleverse �l'alliance pr�sidentielle�. Ainsi, Abdelaziz Belkhadem embo�te le pas � ses parlementaires et s'offre une sortie spectaculaire en s'en prenant vertement au chef du gouvernement. Sans �tre nomm�, Ahmed Ouyahia, �galement patron du RND, a �t� en fait la cible privil�gi�e de son homologue du FLN, jeudi dernier lors de sa rencontre avec les �lus de dix wilayas du centre tenue � Z�ralda. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les �lus locaux du FLN �taient venus au fait interpeller la direction du parti au sujet de l'intenable situation, faite de pressions politico-judiciaires et d'une diminution sans cesse grandissante de leurs pr�rogatives. Les �lus d'Alger, r�unis la veille, ont d'ailleurs menac� de d�missionner en bloc si la situation venait � perdurer. "S'agissant des relations entre l'administration et l'�lu, il y a lieu de savoir ce que l'on veut exactement. Si c'est, comme nous le voulons, restituer sa souverainet� au peuple, dans ce cas-l�, il faut r�habiliter l'�lu et � tous les niveaux", fera remarquer Belkhadem avant de s'�lancer. "Nous sommes contre ces campagnes mains propres, mais nous sommes plut�t pour l'application des lois" ! Il est vrai que le gros des personnalit�s impliqu�es dans des affaires de corruption se recrute parmi le cercle pr�sidentiel. Belkhadem accuse-t-il Ouyahia d'�tre l'instigateur de l'op�ration ? Le propos est beaucoup moins nuanc� en tout cas sur d'autres sujets. Que l'on en juge. �Les pr�mices de la campagne �lectorale pour 2007 sont d�j� l�, note Belkhadem qui avertit ses �lus. �Certains d'entre vous sont all�s jusqu'� contracter des alliances avec des partis concurrents en proc�dant � des retraits de confiance � des repr�sentants du FLN. C'est une honte ! Ces gens-l�, nous allons d'ailleurs les exclure du parti. (…) Je vous pr�viens : plus de retraits de confiance sans l'accord pr�alable du parti�. Mais l� o� Belkhadem d�signe clairement Ouyahia, c'est lorsqu'il �voquera �l'alliance pr�sidentielle�. �Au sujet de l'alliance pr�sidentielle, je voudrais dire que nous, nous sommes favorables � une alliance politique. Nous disons oui � l'institution de structures communes pour faire aboutir le programme qui nous lie. Oui � la consultation et � la concertation entre les membres de l'alliance mais que certains usent de leur influence ou de quelque proc�d� indigne pour affaiblir le FLN; l�, nous y ferons face. Fermement. (…) La comp�tition politique saine d'accord, mais que certains utilisent leurs potes ou fonctions pour viser le FLN, eh bien non ! � . �J'y insiste et que le message soit clair !�. C'est tr�s clair m�me ... Belkhadem lancera un d�fi �les tentatives de certains de pervertir l'image de l'�lu du FLN ne visent en r�alit� qu'� nuire � l'image m�me du parti (…) Mais le FLN qui est la premi�re force politique du pays prouvera, en 2007, qu'il reste toujours la premi�re force politique �. "Pas de tra�tres � la R�volution chez nous" Sur un tout autre plan, le long discours de Belkhadem. Ministre d'Etat, repr�sentant personnel du pr�sident de la R�publique dont il est tr�s proche, il regrettera un fait d'histoire. �Le 23 d�cembre 2004, l'Assembl�e nationale fran�aise a vot� une loi sur les rapatri�s de la guerre d'Alg�rie. Un paragraphe entier a �t� consacr� � de pr�tendus bienfaits de la colonisation. H�las, aucune voix ne s'�tait �lev�e en Alg�rie pour d�noncer cette provocation. � Deux rappels s'imposent cependant : il est vrai qu'en son temps, cette �provocation fran�aise� n'avait effectivement �t� d�nonc�e que par la presse nationale. A cette m�me �poque, il est �galement vrai que le ministre alg�rien des Affaires �trang�res s'appelant … Abdelaziz Belkhadem n'avait pas jug� n�cessaire de remettre les Fran�ais � leur place ! �Durant la R�volution, certains ont choisi la voie de la trahison. Eh bien, nous n'en voulons plus chez nous�, ! s'indigne Belkhadem. Autre sujet abord�, la r�conciliation nationale. Signataire du contrat de Rome, c'est sans surprise aucune que Belkhadem dira : �Nous sommes fiers de notre soutien au projet de r�conciliation nationale. Car, il faut bien le dire, nous, nous n'avons pas pris le train en marche comme certains.� Allusion, encore une fois claire, � Ouyahia. A juste titre d'ailleurs. �Bien s�r, il ne faut pas oublier, et un assassin restera un assassin, mais il est temps de mettre fin � une situation qui dure depuis la derni�re d�cennie et qui fera que le peuple alg�rien soit divis� en deux camps.� Remarque d'un militant du FLN pr�sent dans la salle. �Dr�le de r�conciliateur ! Il veut nous r�concilier avec des terroristes mais nous prive, nous autres militants du FLN, y compris de nos postes d'emploi pour avoir soutenu Ali Benflis �…