Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, tient toujours à l'idée de la révision constitutionnelle. Il a profité de cette campagne pour « la charte pour la paix et la réconciliation nationale » pour expliquer les priorités de son parti. Jeudi dernier, à l'occasion de la rencontre nationale des élus FLN tenue à la Coupole du stade de 5 Juillet à Alger, le patron du vieux parti a remis sur la table la nécessité de la révision de la Constitution. « Je sais bien que l'idée n'est pas du goût de nos camarades, mais la révision de la Constitution sera le prochain atelier à ouvrir après la réconciliation nationale. Il faut définir la nature du régime », a-t-il lancé. Le message de Abdelaziz Belkhadem s'adresse, sans nul doute, au chef du gouvernement et secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui est également son partenaire dans l'Alliance présidentielle. En effet, le chef du gouvernement s'oppose catégoriquement à la révision de la Constitution. « Elle n'est pas une priorité », a-t-il répété lors de ses différentes sorties. Cet écart dans les projections entre les deux chefs de parti et deux membres du gouvernement révèle encore une fois la dualité qui existe entre le FLN et le RND, ossature du régime. La rivalité entre les deux formations s'étend même au sein du gouvernement. Le FLN, parti majoritaire dans les institutions, continue depuis l'été dernier de revendiquer la chefferie du gouvernement. Lors du meeting d'avant-hier, alors que Abdelaziz Belkhadem louait « les réalisations de son parti », ses élus scandaient à l'unanimité : « Houkouma, houkouma (gouvernement). » Le secrétaire général du FLN, qui n'a pas revendiqué explicitement les commandes de l'Exécutif, a rappelé « la légitimité acquise par le FLN à travers les urnes ». « Au moment où les autres partis réunissent leurs élus dans des salles exiguës, le FLN, lui, réunit les siens dans les stades », a-t-il déclaré. Une manière pour lui de démontrer la force de son parti. Selon lui, le FLN post-indépendance s'est consacré à la construction de la l'Algérie. « Les réalisations du FLN depuis l'indépendance sont plus nombreuses que celles réalisées par la France en 132 ans. Le FLN était la cible de tous les partis après 1990, mais personne n'a pu le mettre au musée. Le FLN ne meurt jamais », précise-t-il. Enchaînant, Abdelaziz Belkhadem prend la défense des élus FLN. Pour lui, les codes de commune et de wilaya ne donnent aucune possibilité d'agir aux élus locaux. « Ces codes fixent beaucoup de devoirs et de missions à l'élu, sans lui donner les moyens de réaliser ces missions. Il faut réviser ces codes. Soit on revoit à la baisse leurs missions soit on met à leur disposition tous les moyens », suggère-t-il. Même au niveau des APW, Belkhadem refuse que cette Assemblée soit une chambre d'enregistrement des délibérations, alors que toutes les décisions sont concentrées entre les mains des walis. Il plaide pour une décentralisation. L'orateur a, par ailleurs, annoncé la mise en place d'une commission au sein du parti pour l'élaboration des propositions à soumettre au Parlement à l'occasion du débat sur les nouveaux projets de code communal et de code de wilaya. Toutefois, le patron du FLN a insisté sur la discipline partisane. Désormais, dira-t-il, même les retraits de confiance doivent passer par la direction du parti. « Il ne faut pas avoir d'alliance avec d'autres élus contre ceux du FLN », a-t-il mis en garde. Revenant sur la réconciliation nationale, le secrétaire général de l'ex-parti unique a réitéré l'adhésion de son parti au projet présidentiel. Dans la foulée, il a affirmé qu'aucun élu ni militant du FLN n'est contre la réconciliation nationale. « Le FLN n'est pas sur une vague de la réconciliation, mais il est à l'origine de ce projet et y croit sérieusement. Le président de la République a parlé d'opposants à la charte et des journalistes m'ont posé la question. J'ai répondu qu'au FLN, personne n'est contre la réconciliation », a-t-il ajouté.