La 15e �dition des Jeux m�diterran�ens a pris fin hier. Dix jours durant, les quelque 3200 athl�tes des 21 pays du pourtour m�diterran�en, reconnus par le CIJM, se sont partag�s les 820 m�dailles en jeu. La France, l'Italie et l'Espagne ont de nouveau totalis� en occupant le podium du tableau g�n�ral des m�dailles. De notre envoy� sp�cial � Almeria, Mohamed Bouchama Le laur�at ne s'est dessin� qu'hier en fin de journ�e avec le d�roulement des finales de football, sport �questre, volley-ball, tennis de table et du water-polo. L'Italie, dauphine � la mijourn�e d'hier a coiff� au poteau les Fran�ais qui menaient au total alors que, dans la course � l'or, l'�galit� �tait parfaite. L'Alg�rie n'a pas r��dit� l'exploit de Tunis 2001 en totalisant 25 m�dailles dont 9 en or. En Tunisie, avec un contingent plus important, les Alg�riens ont r�colt� 32 m�dailles dont 10 or et 10 argent. Les statistiques sont t�tues, tout comme les pr�visions et les satisfaits d'apr�s-jeux. Des officiels rel�vent la bonne conduite des repr�sentants alg�riens durant ces joutes, mais se renvoient la responsabilit� des �checs consomm�s � Almeria, comme ils l'ont si bien fait au lendemain des jeux Olympiques d'Ath�nes. Almeria n'est pas Ath�nes, en terme de comp�titivit�, encore moins d'hospitalit�. Dix jours durant, soit avec cinq jours de moins que les traditionnelles dur�es consacr�es aux manifestations multisports, les athl�tes, officiels, invit�s et les envoy�s sp�ciaux des m�dias ont ressenti une certaine lassitude. Du fait notamment de l'absence d'animation culturelle durant cette �dition, en raison de l'absence de certaines commodit�s au niveau des sites de comp�tition et d'h�bergement, et notamment � cause du "d�phasage" linguistique. En ce sens que les organisateurs n'ont d�ploy� aucun effort palpable pour all�ger la souffrance audiophonique de leurs invit�s. Il est, toutefois, indispensable de mettre en relief la disponibilit� de tous � donner aux jeux d'Almeria un certain �clat. Dans l'objectif de plaire � tous ceux qui voteront le 6 juillet, � Singapour, pour la d�signation du pays organisateur des JO 2012. Madrid, la bourgeoise, s'appuie sur Almeria, grand village en voie de d�veloppement, pour gagner la confiance des membres du Comit� international olympique. Jos� Luis Rodriguez Zapatero, le pr�sident du gouvernement espagnol, a m�me �t� jusqu'� remettre des m�dailles aux laur�ats de certaines finales d'athl�tisme. Celui qui vient de franchir un pas vers la libert� et la tol�rance, en faisant voter son projet de mariage homosexuel et de l'homoparentalit�, ne l�sine pas sur les moyens et autres artifices pour rafler des voix. Le socialiste tient � concr�tiser son plan de r�formes, les in�galit�s entre les sexes en premier (il a aussi gagn� la bataille dite du divorce express), aspire � donner � son pays une autre dimension. L'Espagne de Zapatero a tendu sa main � l'ETA. La concorde et la r�conciliation n'ont pas de fronti�res. A la diff�rence qu'ailleurs, quand il faut y aller, il faut y aller. Sans d�magogie. Les le�ons d'Almeria 2005 sont multiples. De petits pays, sportivement parlant, sont pass�s au rang de nations ; d'autres comme l'Alg�rie confondent sport et loisirs. Ils agissent en clercs en qu�te de pontificat. La messe est dite, la cause entendue. Almeria confort� l'image pr�figur�e du mouvement sportif national. En p�ril ou en gestation ? En perte de confiance, c'est s�r. Pas en raison des moyens d�risoires mis au service des sportifs. Encore moins � cause des imperfections scientifiques et techniques. De nouvelles orientations sont attendues. Doit-on faire du sport une politique, ou avoir une politique sportive cons�quente avec les aspirations et les moyens. L'id�al olympique "l'essentiel est de participer" devrait �tre amend�. L'essentiel est de bien participer. Comment ? En chassant les apprentis sorciers. Almeria a �t� une �tape r�f�rence. Pescara est dans quatre ans. P�kin le sera dans trois ans. Et Alger l'ann�e d'avant. L'heure n'est plus aux remords. M.B. Sief en or, Nima en argent et Aggoune en bronze L'athl�tisme sauve sa face. Baroud d'honneur. Brahmia parlait, en fin de soir�e de samedi, de feux d'artifice. L'athl�tisme alg�rien qui souffrait des d�fections de quelques-uns de ces champions, Guerni et Hammad notamment, a termin� la comp�tition comme il l'a entam�. Avec de l'or, de l'argent et du bronze. La surprise Belhout a mis au parfum le reste du peloton. Sief Ali en premier. Le vice-champion olympique dans le 5000 m de Sydney 2000, d�chu de sa m�daille d'argent obtenue au Mondial d'Edmonton (Canada) pour une histoire de nandrolone, produit prohib� par l'IAAF, a repris du service � Ath�nes, lors des JO 2004. Timidement, parfois sans grande conviction. En une saison et demie, l'enfant de Hamma Bouziane (Constantine) a poursuivi sa bataille contre la... hantise de ne plus redevenir le demi-fondiste tant respect� et redout� par les Marocains, Ethiopiens et autres Kenyans. Deux ans de gal�re, �a use. Sief reprendra son souffle, arm� de patience et de passion pour le sport sans lequel il n'est rien. Ou presque. A Bruxelles, sur les routes de Rome et la piste du stadium "Ramon Sanchez Pizjuan" de S�ville. Il multiplie les sorties, et les �preuves. Il fera du 5000 m, mais tentera quelques courses dans l'�preuve reine, le 1500 m. Samedi, dans la finale directe du 5000 m, Sief dans un jour plus cl�ment a compt� ses pas. Il s'est assur� le concours de Khoudir Aggoune, a couru sur la base du temps qui lui a permis de d�crocher la deuxi�me place et la m�daille d'argent des JO de Sydney 2000. C'�tait, � tout point de vue, une course tactique. Aggoune emballait le ''troupeau'' au moment ou Sief contr�lait les foul�es des autres concurrents. Il conclura par un sprint qui assommera le Marocain Hicham Billani. 13'29''94 est un temps meilleur de la performance de Sydney 2000 (13'36'), mais est loin de l'actuel record du monde de Keninisa B�k�l� (12'37''35) �tabli le 31 mars dernier au meeting de Hengelo (Pays bas). Demain, il sera au super grand prix Athletissima de Lausanne qu'il a rejoint hier matin. Son d�sir est de passer � une �tape en ad�quation avec ses ambitions ; celles de reprendre du terrain. Edmonton l'a marqu� profond�ment. Almeria pourrait �tre, pour lui, une cure de jouvence. Sief Ali n'est pas fini, ne veut pas finir. Comme Aggoune Khoudir ne veut pas se contenter de grives. L'athl�te de Souk-El-Thenine ne brille pas comme il esp�rait. Mais, dans sa course aux c�t�s de Sa�di Sief Ali, il a illumin� les esprits qui tentaient de l'enterrer. Khoudir est encore jeune. Il doit b�n�ficier de plus de moyens. Sa pr�paration, � l'instar de pas mal d'autres athl�tes, a �t� perturb�e parce que l'argent n'y �tait pas. Un sponsor lui a donn� ce qu'il pouvait. Sans vraiment demander une contrepartie. Un peu comme la charit�. La pr�paration d'un champion co�te les yeux de la t�te. Khoudir veut le devenir. Nima Issam �galement. Il est moins jeune. C'est, avec Bouaoudia Sarah qui n'a pu rattraper son retard dans l'�preuve de l'heptathlon en perdant m�me sa quatri�me place (assur�e par la Fran�aise Martin Julie), la d�couverte de ces jeux. En finale de la longueur, il n'a pu r��diter son bond de 8,11 m. Le Franco-Tunisien, Sdiri Salim, a saut� � 8,05 m au deuxi�me essai. Nima n'a pas trouv� le bon tempo pour engager le concours. Il attendra la 4e tentative pour r�aliser 7,92 m et surclasser le Grec Nousios Stergios (7,91 m) et le Marocain Berrabah Yahia (7,90 m). De l'argent qui valait de l'or. Comme celui du double alg�rien en tennis. Ouahab et Saoudi n'ont pas pens� atteindre la finale du double du tournoi des JM 2005. Face au double espagnol, la mission �tait complexe et compliqu�e. En 54 minutes, la partie est pli�e (6/3 et 6/1). Les honneurs sont pourtant saufs. Avec une m�daille d'argent, et une demi-finale dans leur escarcelle, Saoudi et Ouahab ont atteint globalement leur objectif. L'avenir nous dira si ce duo est capable de faire le break afin de gagner des galons dans les grands tournois de la plan�te. M.B
Berraf satisfait Avec un total de 25 m�dailles, l'Alg�rie aura recul� comparativement � Tunis 2001. C'est ind�niable. La d�l�gation est moins importante, en qualit� et en quantit�. La marge de manœuvre des 14 f�d�rations participantes �tait peut �tre r�duite. Les crit�res impos�s ont permis, toutefois, une plus grande ma�trise des pr�visions et ont �vit� une plus importante d�b�cle. Hormis le tir, les boules, l'aviron, le football (comme d'habitude), et le basket-ball, les neuf autres disciplines ont remport� des m�dailles. L'athl�tisme en a r�colt� le plus important lot avec 6 dont 4 en or, suivi par le judo 5 dont 2 en or, la natation avec 4 m�dailles dont 2 en vermeil, et le karat�-do (3 dont une en argent), l'halt�rophilie (2 dont 1 or), la boxe (2 bronze), la gymnastique (1 argent), le handisport (1 bronze) et le tennis (1 argent). Interrog� sur le bilan chiffr� des Alg�riens durant ces jeux, sachant que l'Alg�rie sortait d'un cuisant �chec � Ath�nes, le pr�sident du COA, Mutapha Berraf a, d'abord, not� avec satisfaction le comportement d'ensemble de la d�l�gation : "Dieu merci, nous n'avons pas d'athl�tes qui ont fugu�. Les autres d�l�gations et surtout les organisateurs ont eu � saluer la bonne conduite de tous les Alg�riens accr�dit�s � ces joutes. Ce qui est d�j� une petite r�ussite", dira-t-il et de confier que le niveau de cette manifestation, notamment certaines disciplines, est de ce qui se fait le mieux � travers les grandes comp�titions mondiales. "Nous avons eu des satisfactions, c'est s�r. Quand on constate que 40% des m�dailles sont l'œuvre des filles, on ne peut faire la fine bouche. Notre pays sort d'une d�cennie o� le sport en milieu f�minin n'avait pas droit de cit�. C'est clair, l'apport de cette partie int�grante de notre soci�t� est plus cons�quent, malgr� les injustices dans la prise en charge des sportives. On ne peut pas changer les mentalit�s du jour au lendemain. Mais, avouons que les plus grandes joies ont �t� l'œuvre de Boulmerka, Benida, Souakri etc. Certains sports ont pari� sur les jeunes et leurs responsables sont contents de leurs choix. On ne peut gagner � tous les coups. Le sport est ainsi fait." Berraf, questionn� sur les compressions op�r�es avant ces jeux par le MJS s'est montr� rationnel : "Je n'ai pas � m'immiscer dans les orientations de la tutelle � ce propos. Certaines f�d�rations ont, semble-t-il, accept� leur sort. Je sais, par contre, que la F�d�ration de football s'est montr�e convaincante en demandant la participation de son �quipe olympique. Je dois dire, aussi, que les pouvoirs publics ont leur responsabilit� dans ce qui arrive au sport alg�rien. Le ministre ne doit pas dispara�tre au bout de cinq mois. Il faut le maintenir pour un cycle, comme les f�d�rations, et le juger s'il le faut par la suite. Si, � chaque d�faite, tout le monde doit y partir, on n'en finira pas. L'actuel ministre a montr� sa disponibilit� � �couter les sportifs, il l'a prouv� durant cette manifestation en appelant chaque jour les athl�tes pour les encourager et f�liciter les laur�ats. C'est un signe qui ne trompe pas. Nous ne pouvons nous sortir de la mauvaise passe si l'on ne s'�coute pas. Des f�d�rations sont coup�es en deux, voire plus, parce que certains se sentent plus intelligents que d'autres, ou marginalis�s par rapport � d'autres ? La famille du sport doit s'unir. En cas d'�chec, c'est l'�chec de tous. C'est tous pour un et un pour tous. Sinon, ne nous attendons pas � des miracles, ni aux Jeux africains, ni plus tard � P�kin. L'affaire est s�rieuse et chacun doit y mettre du sien." Beau programme. Pourvu qu'il puisse faire du chemin. Dans les esprits et sur le terrain. M.B
