L�enjeu socio�conomique de l�apr�s-29 septembre est d�ores et d�j� entam�. Ainsi, alors que la Centrale syndicale UGTA et le gouvernement n�ont toujours pas fix� une date pour discuter de l�une des plus importantes questions inscrites au calendrier des deux parties, en l�occurrence la probl�matique du pacte �conomique et social, le Comit� national des libert�s syndicales (CNLS) anticipe sur la question et avance sa lecture sur la question. Hier, � l�occasion d�une rencontre avec la presse, les animateurs du CNLS ont tir� la sonnette d�alarme et mettent en garde �les pouvoirs publics contre une �ventuelle explosion sociale, si on ne prend pas en consid�ration les pr�occupations du monde du travail�. �Les ingr�dients d�une explosion sociale sont tous r�unis. D�sormais, la balle est dans le camp du pouvoir. De deux choses l�une, soit la signature du pacte social r�sulte d�une cons�quence d�un dialogue soutenu entre le gouvernement, les repr�sentants du patronat et tous les repr�sentants des travailleurs sans exclusion, soit on s�acheminera vers une explosion sociale aux cons�quences sans pr�c�dent�, explique le pr�sident du CNLS, le docteur Besb�s. �Pas de paix sociale au d�triment des travailleurs� Ce lundi, les animateurs du Comit� national des libert�s syndicales dans le quel figurent les principaux animateurs du mouvement syndical autonome sont pass�s du stade de la contestation � la proposition. Aux journalistes pr�sents � cette rencontre, ils exposent l�alternatif du CNLS en la mati�re � travers un document intitul� �Le pacte social alternatif�. Dans ce dernier et en guise de pr�ambule, le CNLS indique �qu�un pacte social ne doit pas avoir pour but l�achat d�une paix sociale au d�triment des travailleurs. Il ne doit en aucun cas �tre un moyen de verrouillage des revendications socioprofessionnelles. Un pacte social ne doit pas �tre synonyme de paix sociale o� les travailleurs vivent la mis�re et o� les autres fructifient leur richesse�. En proc�dant � un long expos� des motifs, le conf�rencier rappelle �l��rosion du pouvoir d�achat des salari�s qui n�a cess� de s�accentuer depuis le d�but des ann�es 90 et que le plan de relance triennal annonc� en 2001 de 6,5 milliards de dollars n�a pas permis une meilleure perspective en termes de pouvoir d�achat et que depuis l�application du plan d�ajustement structurel, la majorit� des Alg�riens voient leurs conditions d�existence se d�grader sans perspective d�am�lioration�. Il dira �galement que �le SMIG de 8000 dinars en vigueur, il y a environ cinq ans ne couvre en g�n�ral pas 15 jours de survie d�une famille de 5 personnes�. Poussant plus loin son constat, le CNLS ajoute que �le ch�mage qui fr�lait les 29,77% en 2000 n�a pas recul� depuis plus de quatre ans. La demande additionnelle d�emploi estim�e � plus de 250.000 par an est impossible � absorber par les offres d�emploi d�risoires alors que la tr�sorerie pl�thorique en cours traduit l�incapacit� des pouvoirs publics � relancer l�activit� �conomique�. �Tayeb Louh fait dans l�exc�s de z�le� Le constat dress� par les animateurs du CNLS, ces derniers mettent en exergue les lignes directrices du �pacte social alternatif� qui doit viser notamment �l�am�lioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs, la pr�servation des postes d�emploi, l�am�lioration de la capacit� d�insertion, le renforcement des politiques d��galit� des chances d�acc�s � l�emploi entre les femmes et les hommes, la lutte contre l��vasion fiscale, la lutte contre la corruption, la pr�servation du secteur public et l�am�lioration de ses services�. Par ailleurs, plus explicite, le document �num�re les engagements que toutes les parties doivent respecter, � savoir de �surseoir � toute compression des travailleurs durant la dur�e du pacte, l�augmentation des salaires ad�quate en harmonie avec le pouvoir d�achat des travailleurs�, alors que, du c�t� des travailleurs, le document ��voque l�accompagnement des travailleurs durant la dur�e du pacte, l�accompagnement des r�formes soumises aux partenaires sans exclusion et discut�e dans le cadre ad�quat, l�observation d�une tr�ve durant la dur�e fix�e conjointement, etc�. Toutefois pour la r�ussite de ce pacte, le CNLS plaide �la n�cessit� de satisfaire des pr�alables, � savoir �la concr�tisation du droit � la n�gociation, le respect des libert�s syndicales, la promotion des libert�s syndicales, la cessation de toutes les pressions contre les syndicalistes et les organisations syndicales�. Il est �galement important de signaler que le CNLS �exige le retour du minist�re du Travail � sa vocation initiale et que ce dernier ne soit pas un facteur de d�stabilisation et pourvoyeur de fond de dissidence�. En effet, lors de cette rencontre avec la presse, les animateurs du CNLS ont fustig� le ministre du Travail en le qualifiant de �semeur de troubles � travers des attitudes qui nous rappellent un pass� qu�on pensait r�volu�. �Tayeb Louh ne ma�trise pas son domaine. Il fait dans l�exc�s de z�le. Pour notre part, nous lui d�nions d��tre la tutelle des syndicats autonomes. Malheureusement aujourd�hui, le d�partement du travail s�apparente � un laboratoire o� sont ferment�es et organis� les dissidences syndicales. Tayeb Louh a la m�moire courte. Il a oubli� son pass� syndical. Aujourd�hui, il use de tous les moyens ill�gaux et irrespectueux des lois de la R�publique pour tuer les organisations et autres structures syndicales revendicatives�, conclut le pr�sident du Comit� national des libert�s syndicales. Abder Bettache