Les syndicats autonomes font leurs propositions de ce que devrait être un pacte économique et social. Réunis, jeudi dernier, à Alger sous la houlette du Comité national des libertés syndicales (CNLS), les dix syndicats autonomes le composant (Snapap, Snomar, Cla, Cnapest, SNTE, Satef, SNPSSP…) ont élaboré un document baptisé “pacte économique et social alternatif” retraçant l'ensemble de leurs propositions. “C'est un document de réflexion qui traduit la vision du CNLS sur comment devrait être un pacte économique et social, quels sont les éléments pour sa réussite et les objectifs à lui donner,” expliquera à ce propos le Dr Tahar Besbes, président du CNLS, contacté hier par téléphone. Ce document, non encore finalisé, en ce sens qu'il devrait faire l'objet d'une relecture de la part des syndicats animateurs du CNLS à la fin de la semaine en cours avant d'être rendu public, se fonde sur plusieurs principes directeurs. En l'occurrence “on ne peut pas aller vers un véritable pacte économique et social sans un véritable dialogue social, sans exclusion, et en tenant compte de l'intérêt des travailleurs dans toutes leurs diversités en même temps que de l'intérêt du pays”, dira d'entrée Besbes. Aux yeux de notre interlocuteur, “il y a également les libertés syndicales qui sont fondamentales dans un pacte économique et social ainsi que l'aspect socioprofessionnel représenté par une augmentation des salaires et la maîtrise de l'inflation”. Pour le premier responsable du comité, “ce n'est que dans ces conditions qu'un pacte économique et social peut être crédible et durable”. Aussi et outre le sit-in que le CNLS tiendra le jour de la signature du pacte économique et social l'organisation du Dr Besbes animera également une conférence-débat autour de ce même sujet : “Personne n'a la vision officielle de ce pacte économique et social qui est tenu en secret comme si c'était un secret d'Etat, alors que normalement ce pacte devrait être rendu public et faire l'objet d'un large débat au sein des différentes couches de la société,” indiquera le Dr Besbes avant d'ajouter que “la conférence-débat qu'organisera le CNLS compte offrir l'opportunité d'un débat ouvert, à défaut de celui du gouvernement”. Le comité des libertés syndicales refuse, en outre, d'endosser le pacte économique et social du gouvernement. “Un pacte social qui s'élabore sans l'association des véritables partenaires sociaux n'engage que ses auteurs,” dira Besbes non sans expliquer que “l'UGTA va certainement signer ce pacte, mais ne réussira pas à nous l'imposer sachant que nous n'avons pas été partie prenante dans sa confection”. Ce qui fera dire à notre interlocuteur que “nous prendrons donc nos décisions indépendamment de ce pacte et du gouvernement de manière souveraine et dans le respect de la volonté des syndicats autonomes composant le CNLS”. NADIA MELLAL