Les inondations, qui ont touch� plusieurs cit�s de la ville de Annaba et certaines localit�s situ�es sur la RN16 suite aux pr�cipitations atmosph�riques enregistr�es ces derni�res 48 heures, ont occasionn� d�importants d�g�ts et amen� les populations � manifester leur col�re parfois de mani�re violente. Les autorit�s qui n�ont pas r�agi assez rapidement ont apparemment sous-estim� l�ampleur des d�g�ts. Les principaux quartiers de la ville sont rest�s inaccessibles pendant plusieurs heures, les cit�s Safsaf, la Colonne, Za�frania, Auzas, Tabacoop et Kaouki sont rest�es isol�es, rares sont ceux qui se sont hasard�s dans la rue ; l�eau arrivait � certains endroits jusqu�aux genoux. Pass� les premiers moments o� chacun essayait de sauver ce qui pouvait l��tre, le sentiment de col�re et d�impuissance s�empara des citoyens qui sont sortis pour exiger des autorit�s de les prendre en charge et les aider � surmonter les difficult�s dans lesquelles ils se d�battaient. Tr�s vite, la situation a d�g�n�r� et des barricades de fortune ont �t� dress�es sur les axes routiers bloquant la circulation sur les quelques voies qui avaient �t� �pargn�es par les inondations. Mercredi dernier, dans le courant de l�apr�s-midi, du c�t� de la SNTV, ce sont des jeunes, arm�s de barres de fer et b�tons, qui avaient investi la rue, interdisant l�acc�s aux v�hicules sous l��il impassible des policiers qui regardaient la sc�ne sans broncher. Un automobiliste, encourag� par la pr�sence des forces de l�ordre, voulut ainsi passer le �barrage�, mal lui en prit, il a d� faire marche arri�re en catastrophe sous une pluie de cailloux qui atteignirent le parebrise le faisant �clater en mille morceaux. Au niveau de la RN44, les v�hicules dans les deux sens �taient bloqu�s et personne ne pouvait ni entrer ni sortir de Annaba. Des centaines de v�hicules attendaient le bon vouloir des manifestants qui ne voulaient pas l�cher prise. Dans la m�me journ�e, vers 14 heures, sur la RN16, principal axe routier reliant les wilayas de T�bessa, Souk-Ahras et El-Tarf � Annaba, des citoyens ont coup� la route au niveau de la ferme Guebar entre Dr�an et Cheba�ta Mokhtar (ex-Saint-Paul). Les �l�ments de la Gendarmerie nationale, qui avaient tr�s vite encercl� les lieux, ne sont pas intervenus et les centaines d�automobilistes ont d� attendre que le barrage soit lev� vers 18h30. Accompagn�s par un confr�re, nous avons constat� que les gros cailloux qui obstruaient la voie avaient �t� d�gag�s mais des pneus encore fumants jonchaient la route. Pass� ce barrage, nous avons �t� arr�t�s par des jeunes arm�s de gourdins, de barres de fer et de cailloux pr�s d�une pompe � essence qui exigeaient un droit de passage. Devant nous, le conducteur d�une 206 avec � son bord une famille dut payer en glissant un billet dans la main du bandit qui ordonna � ses complices de laisser passer le v�hicule. Arriv�s � sa hauteur, celui-ci nous demanda d��tre pay�. Nous lui avions expliqu� que nous sommes des journalistes et que nous �tions l� pour faire notre travail. Il ne voulut rien entendre et nous d�mes forcer le barrage � toute vitesse. Quelques dizaines de m�tres plus loin, des gendarmes �taient en faction. Cette situation nous a amen�s � nous poser des questions sur l�autorit� de l��tat et son aptitude � prot�ger les biens et les personnes. On comprend tr�s bien qu�on peut manifester pour un droit mais de l� � s�attaquer � des citoyens de passage et � les ran�onner, c�est inadmissible.