Des pluies drues s'abattent depuis plus de 24 heures sur les wilayas de l'est du pays. Elles ont même provoqué le décès d'une personne à Biskra et occasionné des dégâts matériels quelquefois importants. En effet, les pluies n'ont pas épargné une famille de Sidi Khaled, occupant un habitat précaire. Une femme âgée de 54 ans, mère de 6 enfants, fut surprise dans son sommeil par l'affaissement de son logis conçu en toub. Elle décéda sur le coup. Son mari, qui a réussi à sauver le reste de la famille, cachait mal sa colère. Interrogé par la radio locale, il déclare : «Nous avons déposé maintes fois une demande de logement. Mais voilà ce que peut générer l'indifférence des bureaucrates !». A Constantine, les abondantes chutes de pluie qui se sont abattues sans discontinuer sur toute la wilaya au cours de ces dernières 48 heures (66 millimètres, selon la Protection civile) ont causé des dégâts matériels importants au niveau des nombreuses habitations précaires, sans qu'il y ait toutefois, précise avec soulagement le lieutenant Tafer de la Protection civile, «de perte en vies humaines». Murs fissurés, toitures arrachées, infiltrations d'eau : autant de dégâts et de menaces ayant nécessité la mise sur pied de trois postes avancés au niveau de la zone industrielle Le Palma, la cité Bessif et la zone de Boumerzoug de Constantine. Sur le plan des interventions, 18 au total, l'on nous signale qu'au niveau du chef-lieu de wilaya, ce sont pas moins de 11 zones qui ont été sujettes à préoccupation. Il s'agit des zones de Sarkina, Oued El-Had, Daksi, Chaabani, 4e et 5e kilomètres, Boumerzoug, El-Gammas, Békira, Sakiet Sidi Youssef et, comme de coutume, la vieille ville Souika. Mais en dépit des très fortes précipitations, aucune évacuation n'est à signaler au niveau de ce secteur. Tout comme au niveau de celui d'El-Khroub, où les cités dites 1.600 et 900 logements, 20 Août et Chourouk ont fait l'objet d'une surveillance particulière mais toujours sans dégâts notables. Dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, des habitations ont été légèrement endommagées dans plusieurs localités, notamment dans les cités des Anciens-Moudjahidine et Bouafia, à Aïn Fakroun et dans les quartiers Yousfi et Es-Sâada, à Oum El-Bouaghi ainsi qu'à Aïn M'lila. A Jijel, ce sont quelque 116 mm de précipitations qui ont été enregistrées ces dernières 24 heures, selon les services du centre régional de prévisions et d'assistance météorologiques de Constantine. La Protection civile a effectué une vingtaine d'interventions pour des cas d'infiltration d'eaux pluviales dans des domiciles, sans toutefois noter de grands dégâts, selon le directeur de ce corps. Excepté un léger glissement de terrain sur la RN 77 entre Texenna et Djimla, le réseau routier est praticable, a assuré de son côté un responsable de la direction de wilaya des Travaux publics. A Annaba, la situation n'était guère différente. Des pluies torrentielles se sont abattues sur la ville en fin d'après-midi de mercredi, avec de fâcheuses conséquences dans de nombreux quartiers et cités, tels Béni M'haffeur, la cité des Orangers, Sidi Brahim, les cités du 11 Décembre et Auzas, où l'eau a inondé routes et trottoirs, jusqu'à s'infiltrer par les portes des maisons, causant ainsi des dégâts à l'ameublement et à l'électroménager. Une situation qui a contraint les autorités à reloger huit familles de la cité La Colonne provisoirement du côté de l'ancienne maison d'arrêt. Ces inondations, rarement enregistrées dans la ville, ont provoqué toute une série de protestations, avec de nombreuses familles parties observer un sit-in devant le siège du chef-lieu de wilaya, où leurs représentants ont été reçus par un haut responsable. Quant aux habitants de la cité Auzas, où les inondations sont fréquentes, ils sont allés bloquer la route avec des pneus brûlés et autres objets pendant presque toute la journée de jeudi. Enfin, dans une réunion tenue en urgence par l'APC et les directeurs d'exécutif de la wilaya, un communiqué fait état de poursuites judiciaires à l'encontre des entreprises ayant effectué des travaux d'aménagements mais qui n'ont pas nettoyé ou enlevé les gravats qui auraient bouché les avaloirs.