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CITOYENNET�, DROITS DE L�HOMME ET LUTTE CONTRE LA CORRUPTION A L��COLE
L'incontournable combat pour la transparence
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 12 - 2005

Un colloque portant sur �La citoyennet�, les droits de l�homme et la lutte contre la corruption dans le secteur de l��ducation nationale�, organis� conjointement avec le soutien financier de l�Union europ�enne par l�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC) et la fondation Friedrich Ebert, s�est tenu au si�ge de cette derni�re, � Alger, les 23 et 24 novembre 2005. A l�issue de ce colloque, les nombreux participants ont �mis un certain nombre de recommandations que nous publions ci-dessous.
Ce colloque fut anim� par des acteurs tant alg�riens qu��trangers de la soci�t� civile parmi lesquels il conviendrait de citer le pr�sident de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme (LADDH), des repr�sentantes de Transparency France et Transparency Italie, ainsi qu�une importante d�l�gation de Transparency Maroc et du minist�re marocain de l�Education nationale venue exposer son exp�rience sp�cifique en la mati�re � travers pas moins de quatre conf�rences. Au cours des expos�s et des d�bats en ayant suivi, les participants se sont attach�s � dresser des constats des lieux et � formuler des recommandations de port�e g�n�rale et/ou particuli�re susceptibles de contribuer � donner une impulsion � la prise en charge de cette probl�matique en Alg�rie. D�abord au niveau global, les constats ont �t� les suivants :
- Le caract�re indivisible, �cum�nique, transcendant les clivages ethniques et religieux, des droits de l�homme.
- Les contradictions entre droits de l�homme et certains archa�smes culturels et religieux que l�on a du reste transpos�s dans la Constitution alg�rienne m�me, � travers des dispositions telles que �l�Islam religion d�Etat�, �la charia� source du droit positif� � c�t� de principes �nonc�s par la D�claration universelle des droits de l�homme tels que la libert� de culte et l��galit� entre l�homme et la femme.
- L�instrumentalisation par les pouvoirs publics de ces stipulations r�trogrades, bien que normalement inapplicables car neutralis�es par leurs contraires, pour s�opposer � la promotion de la culture des droits de l�homme, notamment � l��cole.
- La mont�e de l�intol�rance et du racisme dans la soci�t� et les institutions alg�riennes qu�un intervenant a illustr�e par le cas de ces deux associations estudiantines de l�universit� de Boumerd�s qui n�ont pas h�sit� � assigner en justice un �tudiant malien parce qu�il s�est permis d�accuser un de ses camarades alg�riens de lui avoir subtilis� son t�l�phone portable.
- La menace que repr�sente la corruption pour l�Etat de droit, la d�mocratie, les droits de l�homme, le d�veloppement �conomique, la justice sociale, la stabilit� des institutions et les bases morales de la soci�t�. - Le caract�re �minemment politique de la lutte contre la corruption.
- La frilosit� et l�insuffisante implication de la soci�t� civile et politique, des m�dias et des intellectuels dans la lutte contre la corruption en d�pit du rapport dialectique intrins�que que celle-ci entretient avec la d�mocratie et les libert�s d�organisation, d�expression et de cr�ation. Au niveau plus particulier du secteur de l��ducation nationale, les participants du colloque ont fait le constat suivant :
- Une g�n�ralisation des pratiques de n�potisme dans le recrutement des enseignants et fonctionnaires du secteur de l��ducation, ainsi que dans les promotions aux postes d�encadrement par un d�tournement sans vergogne des dispositions statutaires les r�gissant.
- Une amplification de la pratique des inscriptions frauduleuses et clandestines par la falsification de documents scolaires officiels (certificats de scolarit�, bulletins scolaires, exeats, notes, etc.).
- Des ventes d��preuves et des fraudes aux examens et concours, n��pargnant m�me plus des institutions comme le baccalaur�at et le concours de r�sidanat en m�decine.
- Une g�n�ralisation des cours de soutien payants, r�duisant progressivement l��cole � un lieu de transit o� l�on fait uniquement son inscription, la scolarit� se d�roulant ailleurs.
- La banalisation des malversations � l�occasion de la passation des march�s et commandes dans les domaines tr�s juteux de l�alimentation et des grosses r�parations.
- L�absence dans les programmes scolaires d�un enseignement portant sur les droits de l�homme, la citoyennet� et autres valeurs �thiques et d�ontologiques.
- L�absence de d�mocratie participative au sein des �tablissements scolaires par la marginalisation des �l�ves, des parents, des enseignants et des fonctionnaires et de leurs organisations.
- L�influence de la corruption du syst�me �ducatif dans la corruption des autres institutions (l�inverse �tant tout aussi vrai).
- Le r�le majeur que peut jouer le syst�me �ducatif dans la pr�vention et la lutte contre la corruption.
Des recommandations pour l'action sur le terrain
L�Alg�rie faisant partie � avec une note catastrophique de 2,8/10 � l�Indice de perceptions de la corruption (IPC), �dition 2005 �, du lot des pays consid�r�s par Transparency International comme marqu�s par un haut niveau de corruption, on ne peut que d�plorer le peu de place qu�occupe ce ph�nom�ne dans les pr�occupations concr�tes et quotidiennes des �lites et organisations politiques, sociales, culturelles ainsi que des m�dias. Cette situation, a priori paradoxale, proc�derait-elle d�une sous-estimation du probl�me, d�une volont� de ces secteurs de ne pas lever le voile sur un fl�au dont ils seraient eux-m�mes largement atteints, ou de ces deux raisons � la fois ? Toujours est-il que l�absence au colloque de repr�sentants officiels des minist�res en charge de l��ducation et de la formation, pourtant invit�s, confirme clairement, elle, que les pouvoirs publics ne sont pas pr�s d�ouvrir un front de lutte contre la corruption, cette menace n��tant ponctuellement brandie que pour les besoins des luttes des clans en leur sein et pour la redistribution de la rente en r�sultant. Ainsi priv� d�un dialogue qui aurait pu �tre mutuellement b�n�fique avec les repr�sentants des institutions responsables de l�administration et de la gestion du secteur, le colloque est quand m�me parvenu � formuler des recommandations que l�on trouvera r�sum�es ci-apr�s :
- L�int�gration de la probl�matique dans le cadre plus large du combat pour les droits de l�homme et la citoyennet�, et contre la corruption � l��chelle de toute la soci�t�.
- L��laboration et la diffusion en direction des organisations de la soci�t� civile d�informations sur les dangers que repr�sente la corruption sur le d�veloppement �conomique et social, sur la coh�sion du tissu social et le sentiment national.
- La vulgarisation aupr�s du mouvement associatif, syndical et politique des instruments techniques, juridiques, institutionnels et politiques de recherche et de d�nonciation des faits de corruption.
- La sensibilisation et l�assistance des institutions �lues (APC et APW) les plus r�ceptives � cette pr�occupation sur la prise en charge de la lutte contre les dysfonctionnements des services et institutions de l�Etat soumis � leur contr�le, en tant que facteur d�terminant de la lutte contre la corruption.
- La mise � contribution des m�dias pour la vulgarisation du fl�au de la corruption non seulement � l��cole mais �galement dans tous les secteurs de la vie.
- L�encouragement d�une large information dans les m�dias sur les affaires de corruption r�v�l�es par les citoyens, les organisations de la soci�t� civile et les institutions �tatiques avec la mise en �vidence des m�canismes utilis�s pour leur commission.
- La traque et la r�v�lation publique des cas de dysfonctionnements, souvent � l�origine d�actes de corruption, au sein des institutions quelle qu�en soit la nature (administrative, judiciaire, de droit commun, etc.) d�s lors o� la faute qui en est � l�origine est trop grossi�re et manifeste pour se dissimuler derri�re l�erreur non intentionnelle.
- L�organisation de la participation responsable des �l�ves � la vie de l��cole.
- L�implication plus grande des associations de parents d��l�ves et des syndicats des personnels de l��ducation dans le contr�le et/ou l�observation du fonctionnement et de la gestion des �tablissements scolaires.
- Le contr�le du respect des normes p�dagogiques et juridiques de fonctionnement des �tablissements.
- La protection juridique des enseignants et des �l�ves contre les mesures de repr�sailles dont ils pourraient faire l�objet du fait de leur libre expression et/ou de la d�nonciation d�actes de corruption et de passe-droits.
- L�introduction d�un enseignement sur la citoyennet� et les droits de l�homme dans les cursus scolaires et universitaires.
- La sensibilisation des �l�ves sur les dangers de la corruption.
- L��laboration d�un pacte d�int�grit� liant l�administration, les enseignants et les �l�ves.
- L�encouragement de la recherche universitaire et des �tudes sur les droits de l�homme, la citoyennet� et la lutte contre la corruption.
- Le d�veloppement des �changes au niveau national, maghr�bin et international en mati�re de lutte contre la corruption.
- La mise � contribution des familles en vue de l��ducation de leurs enfants/ �l�ves sur les valeurs positives de la vie en soci�t�.
- L�encouragement des �changes d�information en mati�re de lutte contre la corruption entre les diff�rentes associations et organisations syndicales.
- L�amplification de la pression multiforme sur les pouvoirs publics en vue de les amener � s�impliquer plus concr�tement et de mani�re plus significative dans la lutte contre la corruption.
- L��laboration de m�canismes d�information et de coordination de la lutte contre la corruption sous l�impulsion de l�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC) et de ses partenaires, mettant en �uvre l�ensemble des organisations de la soci�t� civile et politique, tant � l��chelon local que national. - Le renforcement de la coop�ration bilat�rale et multilat�rale en tant que facteur d�un plus grand impact des actions de l�AACC et des organisations collaborant avec elles dans la lutte contre la corruption. Les recommandations ci-dessus ne pr�tendent aucunement � l�exhaustivit�. Quelle que soit par ailleurs la qualit� des participants, un th�me de l�ampleur et de la complexit� de celui-ci ne peut �tre �puis� en deux jours de d�bat seulement. Aussi appara�t-il indispensable de continuer � en poursuivre l��tude avec les parties concern�es et int�ress�es suivant les formes et dans les conditions li�es � la conjoncture difficile que traverse le mouvement militant pour les droits de l�homme, la citoyennet� et contre la corruption dans notre pays.


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