Les deux journ�es de protestation auxquelles a appel� la Coordination nationale des syndicats des ports (UGTA) n�auront pas lieu. La d�cision a �t� prise avant-hier par les animateurs de la coordination � l�issue de la r�union qui s�est tenue, avant-hier, avec le ministre des Transports en pr�sence de deux membres de la direction nationale de l�UGTA. Cette r�union, qui s�est achev�e tard dans la soir�e, a �t� ponctu�e par un proc�s-verbal paraph� par, d�une part, les repr�sentants de la Centrale syndicale et d�autre part, par le ministre des Transports M. Maghlaoui. A la lecture du document, dont Le Soir a obtenu une copie, il ressort clairement que les repr�sentants des dockers campent sur leurs positions et ce, �m�me s�il a �t� d�cid� de surseoir aux deux journ�es de protestation �. �Aux termes du d�bat qui s�en est suivi et qui n�a exclu la discussion sur aucun sujet de pr�occupation des syndicats, il a �t� retenu de poursuivre la concertation et le dialogue sur toutes les questions soulev�es, de fixer un d�lai de deux mois pour aboutir � un programme de travail concert� et de soumettre � l�arbitrage les points de d�saccord�, lit-on dans le document. La r�union, qui a d�but� vers 14 heures, a �t� marqu�e, selon une source proche de la coordination, par la r�affirmation des repr�sentants des travailleurs du �refus de la mise en place des autorit�s portuaires institu�es par le d�cret ex�cutif de 1999, du refus de l�ouverture des activit�s de remorquage, de manutention et d�acconage pr�vue par le d�cret adopt� par le gouvernement le 28 mars 2006, de la demande de la r�vision de certaines dispositions de la convention sign�e avec Sonatrach ainsi que le refus de la privatisation des ports�. Les syndicalistes des ports ont us� de tous les arguments pour faire valoir leurs revendications en portant � l�attention du ministre �la non-consultation du partenaire social dans l��laboration des textes relatifs � ces dispositifs. � Cela dit, le repr�sentant du gouvernement a rappel� � son vis-�-vis �le caract�re public du domaine portuaire, de la n�cessit� de dissocier les pr�rogatives de puissance publique des activit�s commerciales et de la n�cessit� de faire face aux nouveaux d�fis de rechercher les meilleures formes de gestion commerciale et d�exploitation de ces ports, notamment � travers un partenariat efficace et l�application des standards internationaux en la mati�re�. Abder Bettache TROIS QUESTIONS A ABBES GUERMACHE, SG DU SYNDICAT DES DOCKERS D'ALGER �L�exemple am�ricain suffit� Le Soir d�Alg�rie : Vous refusez la notion de privatisation des ports. Quels sont vos arguments ? Abb�s Guermache : Je vous cite l�exemple du port d�Alger dont je suis issu. Ce dernier se porte bien. Le m�me constat est fait pour les autres ports commerciaux alg�riens. Je ne vois pas la n�cessit� de les privatiser. A quoi ob�it cette logique ? C�est la question qu�on se pose en tant que repr�sentants des travailleurs. En plus, une enceinte porti�re est par essence un p�rim�tre de souverainet�. C�est notre fronti�re maritime, qu�il faut sauvegarder et d�fendre. De l�, je consid�re anormal de mettre en vente ses fronti�res. A titre d�exemple, l�Entreprise portuaire d�Alger assure � elle seule pr�s de 60% du trafic marchand national. Cet exemple se passe de tout commentaire. Qu�est-ce qui a chang� pour vous quant au gel des deux journ�es de protestation ? Le P-V ayant sanctionn� notre rencontre est clair sur la question. Cette r�union a eu lieu sur intervention du SG, Abdelmadjid Sidi Sa�d, qui n�a cess� de suivre de pr�s l��volution des n�gociations. Nous devons nous rencontrer prochainement avec les repr�sentants des pouvoirs et l� nous aurons � argumenter davantage notre refus de privatiser le sports. Quels sont au juste vos arguments ? L�exemple am�ricain en la mati�re est �difiant � plus d�un titre. Vous savez que la cession de P et O, g�rant l�activit� de six grands ports am�ricains, � une compagnie des Emirats arabes unis a relanc� le d�bat sur la s�curit� des ports aux USA et a expos� le gouvernement � des critiques de tous bords. Les dockers alg�riens ont donn� le meilleur d�eux-m�mes pour la d�fense de leur pays et de surcro�t de leurs ports. Le 2 mai prochain, nous comm�rerons le triste anniversaire de la mort de 200 dockers suite au l�che attentat perp�tr� par l�OAS contre les dockers alg�riens, un certain 2 mai 1962. Optimiste alors ? Nous avons la qualification humaine et les dockers ont d�montr� � plus d�un titre l�amour qu�ils portent pour leur pays et la sauvegarde de leur outil de travail. Nous demandons, par contre, plus d�investissement pour pouvoir �quiper nos entreprises de moyens appropri�s pour assurer d�autres performances et activer � la hausse du trafic portuaire. Notre pays peut compter sur les 14 000 dockers pour relever le d�fi et d�jouer toutes les tentatives de ceux qui veulent porter atteinte � notre souverainet�.