Les foudres de l'administration commencent à s'abattre sur la Coordination nationale des syndicats des ports pour avoir protesté contre l'accord de partenariat avec les Emiratis. Une plainte en référé d'heure en heure a été déposée par le ministère des Transports contre les secrétaires généraux de syndicats des ports, composant la coordination. Ils doivent comparaître aujourd'hui devant le juge de la chambre administrative pour répondre de plusieurs griefs surprenants. Ainsi, le ministère des Transports et après avoir reconnu l'existence légale et légitime de la coordination à travers les nombreuses réunions auxquelles le coordinateur a pris part et la signature par ce dernier, des procès-verbaux et surtout la convention de branche déposée au tribunal, se réveille pour lui contester le statut de porte-parole des syndicats des ports. Dans sa plainte en référé, le ministère dénie à la coordination cette qualité et dénonce de ce fait les journées de protestation prévues les 24 et 25 novembre prochain. Plus grave, le département de Tou voit en cette action une « grève », alors que le mot n'a jamais été prononcé par la coordination. Un autre fait surprenant. Le ministère a appuyé sa décision de faire annuler les journées de protestation et non de grève par l'appel du secrétariat général de l'UGTA au gel de cette action. Cet appel a pourtant été signé, hier, 21 novembre, et adressé à la presse et aux concernés (secrétaires généraux des syndicats des ports) l'après-midi, alors que la plainte a été engagée le 19 novembre, soit deux jours avant. Dans la déclaration signée aux nom et place du secrétaire général, toujours à l'étranger, il est mentionné que le secrétariat national a « décidé de l'annulation du mot d'ordre de protestation du 24 et 25 novembre », en pensant que la centrale reste « disposée à prendre en charge les préoccupations de la coordination dans le cadre du dialogue ». De quel dialogue s'agit-il à partir du moment où la centrale a mis la coordination devant le fait accompli en annonçant l'annulation ou l'action de protestation sans en informer les concernés ? En tout état de cause, aujourd'hui, les secrétaires généraux des syndicats des ports, dont celui d'Alger, vont affronter seuls les juges pour avoir osé contester un partenariat qui s'est conclu au détriment de la préservation de l'emploi. contacté, M. Ghomri, coordinateur des syndicats, a précisé avoir « pris acte » de la décision de l'UGTA, pour annuler les deux journées de protestation, tout en « espérant » que le ministère retire ses plaintes contre les syndicalistes. Pour ce qui est de la tenue de l'action de protestation, M. Ghomri a laissé entendre qu'elle sera gelée et que les ports seront informés de cette nouvelle décision. Décision qui, déjà, a eu l'effet d'une bombe parmi les représentants des travailleurs. Ces derniers se sentent encore une fois « trahis » et « désabusés » par ceux censés les défendre et, surtout, être à leurs côtés et non de l'administration.