La r�ussite d'Arsenal en Ligue des champions de football doit � l'enthousiasme de sa jeunesse, mais aussi au r�veil de certains anciens, comme le milieu d�fensif Gilberto Silva, qui a su oublier un d�but de saison quelconque pour ensuite accompagner l'�quipe de toute son exp�rience. S'il en est un que le d�part du capitaine Patrick Vieira l'�t� pass� a marqu� plus durablement que les autres, c'est bien lui, de son vrai nom Gilberto Aparecido Da Silva. Sans le Fran�ais, son compl�ment id�al depuis trois ans, le Br�silien s'est trouv� d�muni. Devenu le "senior" du milieu de terrain d'Arsenal, Gilberto Silva, 29 ans, a d'abord pein� � s'acquitter de ses nouvelles responsabilit�s. Mais avec son s�rieux si caract�ristique, il n'a pas cess� de jouer les rassembleurs et a fini par retrouver son niveau de champion du monde 2002. Originaire de la r�gion du Minas Gerais, dans le Sud- Est br�silien, il n�a pas connu le parcours lin�aire du joueur moderne. Pour aider sa famille, apr�s le d�part � la retraite de son p�re, et alors que sa m�re �tait malade, il a cess� le football � 17 ans pour travailler dans une usine de sucrerie, puis une carri�re. Convaincu par des camarades de revenir au jeu, il finit par se faire une place � l'Athletico Mineiro, o� Carlos Alberto Parreira, l'actuel entra�neur de la s�lection br�silienne, d�cide de faire de ce d�fenseur un "volante", le mot utilis� par les Br�siliens pour qualifier les milieux d�fensifs. La Coupe du monde 2002, pour laquelle il remplace au dernier instant Emerson, bless�, lui sert de tremplin inesp�r�. Il dispute chaque minute, jusqu'au triomphe final, qui lui vaudra un accueil d�lirant dans son petit village Sunia Luciania. Arsenal saute alors sur l'occasion pour enr�ler ce joueur sobre, timide, au sens aigu des responsabilit�s. Auteur d'un but en � peine vingt secondes pour l'un de ses tout premiers matches avec Arsenal en Ligue des champions, il ne trahira plus la confiance mise en lui par Ars�ne Wenger. Apr�s la demi-finale aller de la C1 face � Villarreal, mercredi dernier, le manageur fran�ais confiait au sujet de son regain de forme : "Peut-�tre n'est-il pas tr�s connu des gens, des m�dias, mais pour moi c'est un leader, un leader dans le vestiaire. Il l'a toujours �t�". Gilberto Silva n'est pas de ces Br�siliens extravertis dont les frasques s'�talent dans les journaux. De ses origines modestes, il a gard� une certaine retenue. Heureux � Arsenal, club avec lequel il a prolong� son contrat jusqu'en 2009, il passe ses journ�es � s'occuper de ses enfants, ou pincer les cordes de sa mandoline. Le handicap de la blessure au dos qui l'avait �cart� des terrains pendant six mois l'an pass� explique son d�but de saison difficile autant que le d�part de Vieira. "Au d�but, �a a �t� tr�s difficile de jouer sans lui, avoue-t-il cependant. �a a �t� un grand choc, parce que personne ne pensait qu'il allait partir. Mais maintenant nous avons d�pass� �a et nous nous sommes adapt�s." "Nous avons une �quipe jeune, mais les joueurs exp�riment�s ont un boulot important � faire pour les guider", ajoute-t-il. Naturellement effac�, il a laiss� sans peine les lumi�res de la gloire s'abattre sur son jeune co�quipier Cesc Fabregas. Mais si l'Espagnol incarne l'avenir du club et en ce sens rappelle ce que repr�sentait Vieira � Highbury, c'est bien Gilberto Silva qui tient sur la pelouse le r�le du Fran�ais. A l'aller face � Villarreal, son omnipr�sence a emp�ch� l'Argentin Juan Roman Riquelme de s'exprimer. Ce soir en Espagne, les "Gunners" attendront encore qu'il muscle le milieu offensif, pour �baucher leur jeu de ses relances toujours soign�es. Gilberto Silva, qui dit aimer les challenges car sa vie l'a toujours �t�, ne rechignera assur�ment pas � la t�che.