A Bouira et en plus du programme des Hauts-Plateaux dont viennent de b�n�ficier une dizaine de communes situ�es sur la bande sud de la wilaya de Bouira aux portes du d�sert qui pointe son nez et qui menace le Tell, particuli�rement dans cette r�gion du centre du pays, la wilaya a b�n�fici� depuis septembre dernier d�un programme d�emploi rural ou PER, financ� par la Banque mondiale � hauteur de 80% et pris en charge par la Conservation des for�ts pour sa concr�tisation sur le terrain. En effet, selon Amar Na�t Messaoud, chef de service au niveau de la Conservation des for�ts de la wilaya de Bouira, ce programme appel� PER II et qui concerne six wilayas du centre du pays que sont Chlef, A�n-Defla, Tiaret, Tissemsilt, Bouira et M�d�a, est financ� par la Banque mondiale et vient apr�s le PER I qui avait touch� les wilayas de l�ouest du pays et s��tait �tal� entre 1996 et 2003. Au niveau de la wilaya de Bouira, ce programme a concern� un ensemble de communes allant de Ridane � l�ouest aux limites administratives avec M�d�a jusqu�� Mesdour � l�est � celles avec Bordj-Bou-Arr�ridj, en passant par Ma�mora, Raouraoua , El-Hakimia, Dechmia, Dirah, Hadjra-Zerga, Taguedit, Bordj-Okhriss et le sud de la commune de Sour-El-Ghozlane avec une surface globale de 159 693 hectares, soit une bande d�une soixantaine de kilom�tres de longueur sur une largeur d�une trentaine de kilom�tres. Ainsi, ce programme dont l�objectif est la fixation des populations rurales qui vivent sur ces terres incultes et tr�s arides, en venant � leur aide et en leur apportant toute l�assistance requise pour les besoins de leur vies quotidienne et ceux de leurs troupeaux et leurs terres, et par voie de cons�quence la lutte contre la d�sertification qui menace ces terres, avait d�but� en septembre dernier. Des brigades de la Conservation des for�ts avaient sillonn� ces r�gions en faisant leurs enqu�tes sur les besoins r�els de ces populations tout en recensant les richesses naturelles existantes sur place comme les sources d�eau, les lieux pouvant accueillir des retenues collinaires, la nature des sols et le climat pour identifier les types d�arbres forestiers et fruitiers qui leur convient, etc. Toutes ces enqu�tes ont �t� faites en coordination avec les populations locales et le programme avait d�but� officiellement en d�cembre 2005, apr�s que les services techniques de la Conservation des for�ts avaient r�pertori� sur le terrain tous les besoins et identifi� les actions � mener dont on citera entre autres le reboisement des for�ts, la fixation des berges, la correction torrentielle, les travaux sylvicoles, l�am�lioration fonci�re, la plantation des brise-vent, la plantation fruiti�re en sec et en irrigu�, la r�habilitation ou l�am�nagement des pistes, l�am�nagement des sources et des points d�eau, des retenues collinaires, le fon�age ou la r�habilitation des puits et des forages et enfin, l�encouragement de l�apiculture, de l�aviculture et de l�artisanat. Tous ces besoins ayant �t� recens�s, calcul�s et distribu�s sur 5 ans par les techniciens de la Direction des for�ts, leurs co�ts sont estim�s � 126 milliards de centimes. Toutefois, cette somme aussi importante soit-elle devra en principe, selon notre interlocuteur, servir � la relance de l�activit� et de la vie dans cette r�gion d�sh�rit�e et d�laiss�e, et servira � cr�er un v�ritable couvert v�g�tal, seul rempart efficace contre la d�sertification. Et de la sorte, poursuit le responsable de la Conservation des for�ts, ce programme devra n�cessairement r�ussi car il a pris en compte les lacunes du premier programme du barrage vert lanc� par le d�funt Houari Boumediene vers la fin des ann�es 1960 et qui fut � l��poque applaudi par l�OBU tant dans la th�orie, celui-ci devait toucher des milliers de km2 et devrait mettre fin � l�avanc�e du d�sert. Malheureusement, � l��poque, ce programme aussi ambitieux fut-il, n�avait pas pris en compte le facteur population qui n�a pas �t� associ�e dans sa r�alisation et ce fut l��chec. Cette fois-ci, le programme PER II implique directement les populations qui vivent sur ces terres. Ce sont elles qui �taient appel�es � faire conna�tre leurs besoins et � s�engager une fois que l�Etat aura mis � leur disposition ce dont elles ont besoin, � veiller � l�entretien et la pr�servation des terres revaloris�es. Ainsi et jusqu�� pr�sent, la Conservation des for�ts de la wilaya de Bouira avait, outre la mobilisation des ressources hydriques avec dans un premier temps, la r�habilitation et l�am�nagement de trois sources pour l�abreuvement du cheptel, l�alimentation des habitants et l�irrigation des champs avoisinants pour celles dont le d�bit est important, en attendant la r�alisation des deux retenues collinaires � Dirah et Ma�mora et qui mobiliseront pr�s de 400 000 m3 d�eau de pluies, r�alis� quelque 1 160 hectares de plantations dont 1 050 hectares d�arbres fruitiers en sec et en irrigu� au profit des populations qui se sont engag�es � prendre soin de leurs vergers. En outre, et toujours dans le cadre de ce programme, la Conservation des for�ts a r�alis� 200 hectares de travaux sylvicoles entrant dans le cadre de l�entretien des for�ts et qui consiste en la coupe du bois mort ou incendi�, le d�frichement au d�but de l��t� et l��lagage pour permettre aux arbres de mieux respirer et s��panouir et enfin, la prise ne charge de 820 hectares dans le cadre de l�am�lioration fonci�re. Concernant l�am�lioration fonci�re, Amar Na�t Messaoud nous dira que cette op�ration consiste en un labour profond et crois� qui permet aux c�r�aliculteurs de la r�gion, jusque-l� d�sesp�r�s par les ph�nom�nes courants de la s�cheresse qui s�abat sur les c�r�ales surtout pendant la p�riode cruciale de croissance entre mars et avril, de reprendre leur activit� puisque avec le labour profond et les engrais de fond, les c�r�ales peuvent largement r�sister � ce ph�nom�ne. Cependant, poursuit notre interlocuteur, le meilleur investissement dans cette r�gion r�side dans l�arboriculture fruiti�re surtout les rustiques comme l�olivier, le figuier et l�amandier. Enfin, rappelons qu�� l�occasion de la Journ�e mondiale de lutte contre la d�sertification qui aura lieu le 17 juin prochain, la Conservation des for�ts a pr�vu de c�l�brer cette journ�e � Dirah avec une exposition sur les lieux et les actions entreprises dans le cadre de cette lutte.