Les sc�nes de liesse continuent de d�corer l�environnement du Mouloudia. Le troph�e national arrach� jeudi dernier au rival de Soustara n�a pas pour autant ��tanch� la soif des Mouloud�ens, avides de retrouver un �pouvoir� qu�ils n�ont apostroph� par deux fois en un quart de si�cle. La fin du r�gne de la gestion du football par la Sonatrach avait, pour rappel, co�ncid� avec le titre de championnat remport� en mai 1999 � Oran, face � un grand rival, la JSK. Et ce n��tait que le sixi�me titre national en 85 ans d�existence, dont 25 ans de collaboration avec la puissante firme p�troli�re. Sept ans plus tard, El-Mouloudia qui a pris le relais, en 2001, accroche un cinqui�me troph�e au tableau de chasse du club doyen. Depuis 1977, le vieux club alg�rois a obtenu deux titres (avec la Sonatrach) et deux troph�es (dont un avec l�association du Dr Messaoudi). Maigre bilan d�un MCA champion d�Afrique en 1976, �nationalis� une ann�e plus tard. Pourtant, l�argent coulait et coule toujours � flots. Du temps de la Sonatrach, la manne p�troli�re a �t� distill�e sur plus d�une quinzaine de sections, justifie-t-on du c�t� de Saint- Michel. A l��poque, hormis quelques sponsors occasionnels comme Soplait. Depuis 2001, il y a toujours la Sonatrach en plus d�une douzaine de soutiens financiers. Au Mouloudia, le nerf de la guerre n�a jamais manqu�. En cinq ans, l�association El- Mouloudia a d�pens� une fortune. De quoi construire deux stades. Parce que, au lendemain de la prise du pouvoir de la section football, les membres influents de l�association n�avaient pas manqu� de mettre le doigt sur cette carence. Pour eux, le r�gne de la Sonatrach n�a rien laiss� comme patrimoine. M�me pas les plus �l�mentaires des outils p�dagogiques. Ce qui est vrai. En vingt-cinq ans, la Sonatrach a d�bours� de l�argent, beaucoup d�argent. Cet argent a servi dans la sous-traitance des services, jamais dans la mise en place des structures durables. Au niveau de la direction des sports de la soci�t� p�troli�re, une telle carence fut justifi�e - d�j� - par le statut d�un club pas comme les autres. Le Mouloudia repris aux civils en 1977, sous le couvert de la r�forme sportive, a connu une telle expansion (cr�ation d�une dizaine de sections) qu�il lui �tait (� la Sonatrach, Ndlr) difficile de ne pas l�cher, sous la pression des historiques du club, uniquement que les sections dites populaires (football, boxe, cyclisme entre autres). Les n�gociations ont dur� et dur�. Rompues parfois. Avant que les membres de l�association, dont la direction a �clat� avec le d�part de Abdelkader Drif, l�un des inspirateurs dudit projet de r�cup�ration, ne r�ussissent � convaincre, sous certaines r�serves, les responsables de la direction des sports, pr�sid�e par Mokhtar Hassani, d�abandonner le football en attendant le reste. La Sonatrach passera, du coup, du r�le de �magnat� � celui de sponsor major puis � simple sponsor parmi les sponsors. Le r�sultat est imminent, �difiant. Le club dirig� par des �amateurs� passe � la trappe. La r�alit� des ann�es 60/70 n�est plus d�actualit�. Fellahi Far�s, recrut� � la h�te pour 3,5 millions de DA, repart au bout de la premi�re phase. Mecheri, Benchikha, Bachta, Aradji et m�me Harouni, pr�t� par la JSK, n�ont pu sauver l��quipe du purgatoire. Le Dr Messaoudi ayant pouss� les joueurs � abandonner la partie de Batna, suite � un penalty accord� au CAB. La d�cision de� Hamid Haddadj, l�actuel pr�sident de la FAF et de surcro�t Mouloud�en, et malgr� les pressions, est sans appel : le MCA a perdu le match par p�nalit� avec d�falcation d�un point. Le club passera par l�enfer de la D2 qu�il quittera, douze mois plus tard, au prix d�un parcours cahoteux. Et depuis cette date, que de promesses et que de d�sillusions. Et puis vint l��t� 2004. Un �t� chinois, pardon indien. Le ciel mouloud�en est ombrag� et ses orages arrosaient les foyers de tous les fid�les. La salle OMS d�El-Biar est en �bullition. Les fr�res insultent les leurs et la �Fitna� embrase les murs de l��difice b�ti 83 ans auparavant par feu Braham Derriche, feu Abderrahmane Aouf, feu Mustapha Ketrandji et la m�moire vivante du Doyen, Ammi Mouloud Djazouli. La suite n�est qu�une succession de renoncement. Le Mouloudia est renversant. Pas sur les terrains malheureusement. Malgr� l��claircie en Coupe arabe, comp�tition pour laquelle le MCA �tait un invit� de marque. Art, la cha�ne de Cheikh Salah, ne pouvant esp�rer meilleur support pour p�n�trer le ciel alg�rien. Le troph�e de jeudi n�est qu�un arbre qui cache mal la for�t. Ceux obtenus par les cadets et les minimes ne doivent pas �tre consid�r�s comme une fin en soi. Car le fruit pr�coce, malgr� son attirance, a un go�t acide. Amer. Les jours de Messaoudi et de son bureau sont d�sormais compt�s. Avant la finale de jeudi, d�j�, des heurts avaient failli mettre la maison mouloud�enne � feu et � flammes. Le docteur a �t� mis en demeure par ses pairs et ses �parrains� de rendre les cl�s de la villa. La fin d�un autre r�gne. Le Doyen survivra comme jamais. Car les grands ne meurent jamais. M. B. MOHAMED MEKHAZNI (ENTRA�NEUR DES CADETS DU MCA) �Nous avons un r�servoir qu�il faudrait prendre en charge� Votre �quipe a r�ussi le doubl� cette saison, un commentaire ? C�est un travail de longue haleine. Je suis avec cette �quipe depuis deux ann�es. On �tait une �quipe puis on est devenu un groupe et ensuite une v�ritable famille. Nous avons beaucoup travaill�, et fait d��normes sacrifices. Le Mouloudia poss�de maintenant un v�ritable r�servoir de jeunes, qu�il faut bien prendre en charge. Quelles sont les difficult�s que vous avez rencontr�es durant ce parcours ? On a beaucoup souffert sur le plan des infrastructures. Je trouve vraiment regrettable de voir qu�un club comme le Mouloudia, fort de son histoire, soit SDF. Les cat�gories jeunes souffrent le martyre � trouver un lieu stable o� s�entra�ner. Cette saison, on �tait comme de v�ritables nomades. On s�est entra�n� � Bologhine, puis au RIJA de Ben-Aknoun, stade de Zeboudja � tour de r�le. Malgr� cela, on a su surmonter ces obstacles gr�ce � une grande volont�. En Alg�rie la formation est victime de la politique des r�sultats imm�diats, est-ce le cas au Mouloudia ? La formation est la cl� de la r�ussite. C�est quelque chose d�indispensable pour pouvoir retrouver notre lustre d�antan. A l��poque o� l�Alg�rie comptait plusieurs clubs formateurs comme l�ASMO, le RCK et le NAHD, notre football avait sa place dans le gotha mondial. Au Mouloudia, les responsables sont en train de lancer ce grandiose projet, mais beaucoup reste � r�aliser.