�La toxicomanie n�est pas un jeu d�enfant�, c�est le th�me choisi pour la journ�e d��tude, organis�e, dimanche 25 juin, par l��tablissement hospitalier de Oued-A�ssi, sp�cialis� en psychiatrie, � l�occasion de la c�l�bration de la Journ�e mondiale de lutte contre la toxicomanie. Pour les sp�cialistes de la sant� mentale, qui ont anim� cette journ�e, l�occasion est de d�battre au-del� des modalit�s de la prise en charge th�rapeutique et m�dicale de la toxicomanie et de la dimension sociale de ce ph�nom�ne qui prend des proportions de plus en plus inqui�tantes. �En raison, rappellera le Dr Ziri, ma�tre assistant au CHU de Tizi-Ouzou, de la proximit� territoriale de l�Alg�rie avec les zones de culture de cannabis et l�impact des mutations socio�conomiques en Alg�rie�. Selon le m�me praticien, le ph�nom�ne qui s��tend � toutes les couches de la soci�t� et m�me � une population de plus en plus jeune, allant de 9 � 11 ans, prend les contours d�une poly-toxicomanie, autrement dit, il y a usage de plusieurs produits tels que le cannabis, l�alcool, les psychotropes, les solvants et quelquefois les drogues dures. A la disponibilit� �d�un march� de la drogue en Alg�rie accentu� par la d�faillance dans la gestion des produits psychotropes, avec l�absence de rigueur dans la gestion dans leur prescription (m�dicale), les sp�cialistes mettent en cause l�explosion d�mographique, la persistance du ch�mage, l��clatement de la cellule familiale, l��chec scolaire, d�autres causes de la forte pr�valence de la toxicomanie dans notre soci�t�. Le regard qui doit �tre port� sur le toxicomane hospitalis� est l�un des aspects �voqu�s dans sa communication par le Dr A. Bouslimane. Pour lui, le toxicomane, m�me s�il n�cessite une approche th�rapeutique sp�cifique, ne doit pas �tre consid�r� comme un mauvais malade. Selon lui, la perception de la toxicomanie ne doit pas diff�rer de celle qu�ont les soignants sur les autres pathologies. Cela �tant, de nombreux toxicomanes, refusent, de peur d��tre consid�r�s comme des malades mentaux, et pr�f�rent, dans leur d�marche curative, faire appel aux services de psychiatres ou psychologues de ville et refusent de se pr�senter au service sp�cialis� de l�institution hospitali�re, t�moignera le Dr Ziri. Intervenant dans le d�bat, apr�s sa communication intitul�e �La toxicomanie, pourquoi ?�, le Dr Boudar�ne �voquera l�importance du travail de proximit� dans la pr�vention et la prise en charge postcurative des toxicomanes. Les pouvoirs publics ne jouent pas, selon lui, leur r�le d�adjuvant et d�auxiliaire � l�action d�autres intervenants sociaux par l�am�lioration des conditions de vie, de convivialit� et de loisir dans les quartiers. �Il y a rechute, dans 80% de cas de toxicomanie en situation de sevrage ou postcuratif, en raison de l�existence de facteurs sociaux d�favorables�, t�moignera le praticien. Par ailleurs, l��tablissement hospitalier de Oued- A�ssi, sp�cialis� en psychiatrie, a r�alis� 53 220 journ�es d�hospitalisations durant le premier trimestre de l�ann�e en cours. Durant la m�me p�riode, 9 385 consultations et 3 129 urgences ont �t� effectu�es. La dur�e moyenne de s�jour est estim�e au taux approximatif de 40%. Cette �performance� peut s�expliquer par le fait que l�EHS de Oued-A�ssi reste la seule institution hospitali�re, depuis son ouverture, au d�but des ann�es 1970, � accueillir les malades issus des autres wilayas du centre du pays, � savoir Tizi-Ouzou, B�ja�a, Bouira et Boumerd�s. Les consultations et les prises en charge hospitali�res sont dues, majoritairement, � l�affection schizophr�nique.