Ils �taient au nombre d�une quarantaine de terroristes lors de l�attentat criminel perp�tr� avant-hier dans la soir�e contre des estivants se trouvant � l�int�rieur du second camp de toile, appartenant � Naftal, situ� dans la localit� de Larhat. Une localit� se trouvant dans la r�gion de Gouraya � une quarantaine de kilom�tres du chef-lieu de wilaya de Tipasa. Selon des t�moignages recueillis sur les lieux du drame, les terroristes arm�s jusqu�aux dents (kalachnikovs, pistolets automatiques et des FMPK) portaient des tenues appartenant aux diff�rents corps de s�curit� : militaires, gendarmes, policiers et garde communale. Le cauchemar, qui a dur� deux heures quarante minutes selon les m�mes sources, a co�t� la vie � cinq personnes. Il s�agit de quatre agents appartenant � la garde communale de Gouraya et un patriote. En effet, il �tait 21 heures pass�es, lorsque la quarantaine de familles de travailleurs de l�entreprise, originaires des localit�s du Sud et du Centre �taient surpris par l�entr�e en force d�individus arm�s � l�int�rieur du camp. A cette heure de la soir�e, t�moigne-t-on, �certains estivants, n�avaient m�me pas d�n�, alors que d�autres apr�s une journ�e de plage se promenaient � l�int�rieur du camp.� En effet, femmes, enfants et maris se trouvant au niveau de camp depuis le 5 juillet dernier ne s�attendaient gu�re � la catastrophe qui allait se produire en cette soir�e du lundi 10 juillet 2006. Usant de cocktails molotov, les terroristes ont us� de tous les moyens pour p�n�trer � l�int�rieur du centre. Les agents de la garde communale donn�rent l�alerte et les �changes de coups de feu font rage. La panique � l�int�rieur du camp, dit-t-on, �tait totale, voire indescriptible. Les encadreurs tentaient de ramener le calme en r�unissant femmes et enfants dans une grande maison, alors que d�autres ont pris la fuite vers la plage. Pendant ce temps, les agents de la garde communale font dans la r�sistance et ce, m�me si dans leurs rangs, les premi�res victimes sont d�j� enregistr�es. Certains terroristes, qui ont r�ussi � p�n�trer au camp, se dirigent vers les femmes et les d�lestent de leurs bijoux et de tout autre objet de valeur. Chez les campeurs, la peur a atteint son paroxysme. Le spectre des massacres de Bentalha et Ra�s est vite rem�mor� par les estivants. La r�sistance organis�e par les agents de la garde communale arrive difficilement � se maintenir. Il faut reconna�tre que les terroristes scind�s en deux groupes ont surpris les gardiens, qui ne s�attendaient nullement � cette situation. L�alerte est donn�e depuis d�j� un moment et le renfort n�est toujours pas l�. Un d�tachement militaire est pris dans un accrochage au niveau de Oued- Messelmoun. Une strat�gie que les terroristes ont mis en place pour bloquer au grand maximum l�arriv�e des renforts et pour permettre � leurs acolytes de commettre leur forfait. Pendant ce temps, au niveau du camp de toile de Larhat, toutes les pri�res sont faites. On guette l�arriv�e de renforts pour �viter le grand massacre. D�j�, trois v�hicules et des tentes ont �t� incendi�s. Il est pr�s de 22 h 30 mn, les estivants commencent � perdre espoir, alors que les agents de la garde communale comptent d�j� dans leurs rangs cinq morts. Il est 23 heures, les soldats de l�ANP arrivent sur les lieux, des �changes de coup de feu avec les terroristes sont nourris et suivis de fortes d�tonations. Hier, les impacts de balles sont encore l� et les signes du cauchemar sont visibles. La nuit d�horreur v�cue par les estivants de Naftal rappelle �trangement celle v�cue dans un pass� r�cent par la population de Bentalha et autres Ra�s et Sidi-Moussa. A. B.
Nuit d�horreur � Larhat Fin de vacances et d�but du cauchemar pour les familles qui, depuis le 5 juillet dernier, bivouaquaient dans des camps de toile de Naftal � Gouraya, dans la wilaya de Tipasa. Elles sont 32 familles � avoir flirt� avec la mort et les atrocit�s terroristes dans la nuit de lundi � mardi. Les barbares, des amnisti�s peut-�tre, ont encore frapp�. Plus qu��videntes �taient hier, sur place, les traces de leur incursion. Il est 13 heures pass�es quand nous arrivons sur site, juste � l�entr�e principale du camp, sur un tracteur remorque est charg�e la literie du camp de toile. Evacu� tr�s t�t le matin. Des Toyota de la Gendarmerie nationale et une ambulance de la Protection civile stationn�es sur la chauss� de la route nationale qui relie Cherchell � T�n�s bloquent l�acc�s au camp. Les entr�es y sont filtr�es. Il est �vident que quelque chose vient de se passer dans cet endroit, situ� � quelque 2 km de Larhat. Le camp de toile en porte le nom. Un camp situ� entre mer et for�t. Un endroit paradisiaque o� des familles, des femmes et des enfants, venus de l�int�rieur du pays, du Sud notamment, pour s�y reposer, ont v�cu l�horreur. Comme en t�moignent les trois voitures calcin�es stationn�es juste � l�entr�e. Elles fument encore, comme fument toujours les tentes en toile situ�es dans la partie sup�rieure du camp investi de militaires, de gendarmes et de cadres de la direction g�n�rale de Naftal. Ces derniers vers lesquels nous allons sont silencieux. Ils confirment l�horreur sans pour autant nous donner les d�tails. Ils nous sugg�rent d�attendre le chef de camp parti � Gouraya, � la Gendarmerie nationale pour une d�position, nous a-t-on dit. Les gendarmes, affair�s � r�colter des indices et � photographier les lieux, se refusent � toute d�claration. Aucun t�moignage. Le lieutenant- colonel de la gendarmerie met fin � notre tentative de l�approcher par un geste de la main. C�est pourtant vers lui que nous a renvoy�s le chef de la Premi�re r�gion militaire que nous avons abord� d�s sa discussion avec le wali de Tipasa termin�e. �Il est trop t�t pour qu�il fasse une d�claration�, nous dira un des accompagnateurs du premier responsable de la wilaya, qui, sit�t apr�s sa discussion avec le g�n�ral, s�en va faire le tour du propri�taire. Un circuit que nous venions de terminer. �Ils �taient habill�s de treillis militaires, en gendarmes et en gardes communaux� une tente bleue, des �l�ments de la garde communale font mine de se reposer. Ils reviennent encore et encore sur les faits de la veille et n�en reviennent pas d�avoir surv�cu. Ils �taient neuf � assurer la garde de ce camp de toile qui n�a enregistr� aucun incident depuis l��t� 1997. Quatre d�entre eux sont morts durant l�accrochage avec les terroristes. Un patriote y a �galement laiss� la vie. �Ils sont � la morgue de Sidi Ghil�s, on se demande comment leurs familles vont r�agir (�)� Notre interlocuteur, les yeux rougis par la bataille de la veille et par la douleur de la perte de cinq de ses compagnons, n�ira pas au bout de son commentaire. Un autre prend le relais pour nous raconter ce qu�ils ont v�cu la veille. �Ils nous ont encercl�s, ils sont venus de partout, par la route et par la mer(�)� Lui aussi s�arr�te, reprend son souffle et r�pond � nos questions avec parcimonie. Par monosyllabes. Les faits sont encore tr�s frais, les propos sont parfois incoh�rents, des contradictions quant au nombre des assaillants, trente, quarante, cinquante, c�est selon. �Une quarantaine, je crois, ils �taient presque tous habill�s de treillis militaires, en gendarmes et en haras baladi (gardes communaux). Il �tait environ 21h 30 quand ils sont arriv�s par l� � un flanc de la montagne qui donne sur la plage � les autres sont venus par la plage, alors qu�un groupe attaquait par l�entr�e principale.� Il �tait, selon le survivant, muni d�un fusil mitrailleur qu�ils ont install� sur le mur de cl�ture. �Ils se sont mis � tirer.� La configuration du camp, sur deux niveaux, le r�flexe des �l�ments de la garde communale et le sang froid du chef de camp ont sauv� les familles du carnage. Le courage de quelques chefs de famille y a aussi contribu�. C�est le cas de ceux qui ont eu l�id�e �insens�e� d�aller vers la plage, pour se jeter � la mer tout en sachant que les terroristes y �taient puisqu�ils tiraient de ce c�t�-l� du camp. �O� est l�Allemande ?� Des terroristes arm�s de fusils mitrailleurs, de kalachnikovs et de pistolets automatiques et munis de cocktails Molotov, avaient, apparemment, une id�e pr�cise des gens qui se trouvaient sur le site. �L�un d�entre eux n�a pas cess� de dire qu�il fallait qu�ils trouvent l�Allemande. Et celui qui avait un cam�scope. Je crois que quelqu�un qui travaille dans ce camp les a renseign�s sur tout ce qui s�y passe. Il y a une complicit�. Un point de vue que partage le chef de camp, qui revient de Gouraya-Village. Il a l�air ahuri. Ailleurs, il donne des ordres � tout vent. �Le camp doit �tre �vacu�, rien ne doit rester. Ne laissez aucune trace de leur passage. O� est l�engin ?� Alors qu�on se demandait s�il fallait ou pas l�approcher pour lui arracher un t�moignage, il se tourne vers nous et lance : �Rabi star� (Dieu nous a pr�serv�s). Deux mots qui reviendront dans sa discussion, comme une complainte. �J�ai mis toutes les familles, 17 je crois, toutes celles du haut du camp, dans la direction�.�. Une maison b�tie en dur, avec des portes en fer, hier d�fonc�e. Un lieu que le chef de camp nous montre avant de continuer son r�cit. Le m�me que celui des gardes communaux. �Je suis soulag� que les familles aient �t� saines et sauves. A un moment donn�, quand ils se sont mis � jeter les cocktails Molotov, je nous voyais tous br�ler vif dans cette demeure. L�accrochage a dur� presque deux heures, il m�a paru une �ternit�. Quand l�arm� est arriv�e�..�. Il s�arr�te net. Puis revient pour nous dire que l�op�ration �tait bien pr�par�e puis qu�une embuscade avait �t� tendue aux militaires pour ralentir leur intervention. �Ils leur ont fait un barrage juste � c�t� de la pompe � essence.� Ses propos sont couverts par le bruit d�un h�lico de combat qui faisait des rondes. L�arm�e a lanc� une op�ration de ratissage dans les montagnes de Gouraya et de Aghbal. Les deux camps de Naftal �vacu�s sur ordre du Pdg Notre t�moin s�excuse pour s�en aller s�enqu�rir de la situation de l�autre camp de Naftal. Situ� � une dizaine de kilom�tres du premier, juste avant d�arriver � Gouraya. La plage y est d�serte. L� aussi, les entr�es sont filtr�es. Il ne reste plus que deux ou trois familles. Toutes les autres ont quitt� les lieux. T�t le matin, sur ordre du Pdg de Naftal. Les familles qui sont sur place sont � l�assaut de la moindre information. Une multitude de questions nous sont pos�es sur l��tat des lieux et des familles qui �taient sur place. Tous ne comprennent pas ce qui vient de se passer : �En 97, 98, 2000 on aurait compris, mais aujourd�hui ?? Pourquoi ? Ils ont tout eu !� Des questions qui nous accompagnent sur le chemin du retour o� on a comptabilis� plusieurs barrages de gendarmerie, de l�arm�e entre Larhat et Cherchell.