Les traditions et croyances anciennes resurgissent dans la joie et l�all�gresse � Bouaoun, village de la commune d�Idjeur, � l�extr�me est de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui a organis� mardi dernier une zerda qui a r�uni deux mille convives dont des femmes et des enfants venus des quatre coins de la r�gion ainsi que les autorit�s locales, qui ont partag� le repas dans l�enceinte du tombeau du saint Sidi El-Hadi restaur� en la circonstance. Le village qui faisait la jonction avec le d�veloppement en exposant la situation des projets r�alis�s, essentiellement par le biais du volontariat comme ces deux salles de classe �uvre des habitants, a �galement dress� un �tat exhaustif de ses besoins pour lesquels il attend une aide de l�Etat. L�histoire du village Bouaoun rapport�e par Jean Servier dans son ouvrage Traditions et civilisations berb�res est intimement li�e � Sidi El-Hadi, le saint protecteur des lieux, un taleb de la zaou�a voisine de Sidi M�hand Oumallek dont les dates de naissance et de la mort �chappent aux villageois. Sa baraka et son pouvoir ne sont pas un vain mot pour les Ath Bouawen. Elle a aussi trait aux coutumes populaires rurales comme la pri�re orthodoxe pratiqu�e en p�riode de s�cheresse. Une tradition qui avait lieu au sommet du mont sacr� de djebel Affroun, haut lieu v�n�r�, entre les descendants de Sidi M�hand Oumallek et les Ath- Bouawen. Elle �tait imm�diatement suivie d�abondantes chutes de pluie, racontent les vieux villageois qui tiennent ces �l�ments de leurs anc�tres. Une coutume durant laquelle un frugal repas apport� par les femmes compos� de galette et d�huile est partag�e par toute la r�gion sous les arbres sacr�s. Le centenaire Hadj Mohand Akli raconte ainsi le sort advenu aux scies d�un exploitant colonial italien qui s��tait aventur� � couper les ch�nes sacr�s du sanctuaire. Alors que les lames refusaient d�sesp�r�ment de mordre dans le bois o� elles �taient bloqu�es, le reste des scies s�auto-d�truira miraculeusement le lendemain. Des sc�nes dont le vieux monsieur serait un t�moin oculaire. Parmi la foule en f�te dont une chorale traditionnelle de vieilles femmes r�percutant des chants liturgiques en hommage au saint homme, on a fait une insolite rencontre avec Mejja un charmant chanteur chleuh marocain, militant de la cause berb�re ayant assist� au Congr�s mondial amazigh aux �les Canaries. Il a pris pour �pouse une femme du village Bouaoun dont il est tomb� sous le charme des habitants, des traditions et de la culture. Il a gratifi� l�assistance de chansons dont les airs ont �t� amplifi�s par la majest� des ch�nes qui atteignent ici une hauteur de 50 m�tres. Pour les jeunes habitants de Bouaoun, ce retour aux sources est indispensable : �On s�appuie sur le socle des traditions pour mieux construire l�avenir car les traditions et la modernit� vont de pair.� S. Hammoum