C�est une r�union qualifi�e de �derni�re chance �, celle qui se tiendra lundi au niveau de la Centrale syndicale, sous la pr�sidence du secr�taire g�n�ral de l�UGTA. Ils seront plus exactement une cinquantaine de syndicalistes repr�sentant notamment les f�d�rations de la m�canique et la m�tallurgie, du b�timent et des travaux publics et du tourisme � d�battre avec les membres du secr�tariat national. A l�ordre du jour de cette r�union : arr�ter pour la �ni�me fois une d�marche de sortie de crise dans la perspective de renouer le dialogue et relancer les n�gociations avec les repr�sentants des soci�t�s de gestion de participation (SGP) autour des conventions de branches. Et le blocage qui dure depuis l�installation des groupes de travail en juillet dernier tourne autour de la question salariale. Selon les cadres syndicaux de l�UGTA des secteurs concern�s, �la question salariale constitue le principal point d�achoppement de ces n�gociations�. Les �n�gociateurs� de la Centrale syndicale n�ont pas h�sit� � pointer les charg�s de portefeuilles des entreprises relevant de ce secteur les accusant d��tre � l�origine de �ce pourrissement �. R�sultat : les n�gociations sont au stade du blocage, d�o� la cons�quence d�un retard important pour la finalisation des rapports qui doivent �tre remis aux parties concern�es dans la perspective de les soumettre � la prochaine tripartite. �Le gouvernement n�a rien fait. Il dort� Cette situation de blocage est confirm�e par le secr�taire national charg� des conflits sociaux. Pour M. Boualem Bouzidi, �l�impasse est totale. Le gouvernement n�a rien fait. Il ne fait que dormir.� Pour ce membre de la direction nationale de l�UGTA, �la meilleure preuve qui illustre cette situation est celle relative au non payement des arri�r�s de salaires pour 37 000 travailleurs des secteurs du textile, du cuir, du b�timent et des travaux publics�. Et d�ajouter : �Le gouvernement est totalement absent et loin de la situation. Sinon, comment expliquer le silence observ� tant par le chef du gouvernement que par son ministre de l�Agriculture autour des questions sur lesquelles ils ont �t� interpell�s. En ma qualit� de secr�taire national charg� des conflits sociaux, j�ai adress� deux correspondances � Abdelaziz Belkhadem et Sa�d Barkat, mais aucun d�entre eux n�a jug� utile de donner suite � ces dol�ances ou du moins r�soudre les probl�mes soulev�s. Concernant les n�gociations de branches, le blocage est total pour les travailleurs des secteurs de la m�canique, du BTPH et du tourisme. Les responsables des SGP sont responsables de cette situation. Ils ont impos� leurs points de vue au vu et au su de tout le monde.� La solution ? �La balle est dans le camp du chef ! (Sidi Sa�d, ndlr), a-t-il soulign�. En effet, il est pr�vu lundi prochain une autre r�union, la troisi�me du genre depuis l�installation des groupes de travail autour des n�gociations de branches. La r�union qui sera pr�sid�e par Sidi Sa�d proc�dera pour la �ni�me fois � l��valuation de l��tat d�avancement des n�gociations entre les d�l�gu�s syndicaux de l�UGTA et ceux des SGP autour de la question des conventions de branches. Une rentr�e sociale explosive ? Il reste � savoir que dira cette fois-ci le secr�taire g�n�ral de l�UGTA ? Ce dernier, qui est rentr� avant-hier d�une tourn�e du Liban, usera, selon des observateurs de la question syndicale, �de toute sa strat�gie pour tenter de convaincre ses vis-�-vis, des cadres syndicaux de la base syndicale sur cette question salariale�. Questions : depuis la derni�re rencontre, Sidi Sa�d a-t-il pris langue avec le chef du gouvernement ou ses repr�sentants pour d�bloquer la situation ? Annoncera-t-il du nouveau lundi prochain au sujet de ce blocage ? Ou dans le cas contraire, tentera-t-il de convaincre les syndicalistes de base de renoncer � leurs revendications ? Cette situation in�dite que traverse le monde du travail, de surcro�t la Centrale syndicale, aura, si elle venait � persister, des retomb�es n�gatives sur la perspective des relations entre le gouvernement et la Centrale syndicale. D�ailleurs, des informations font �tat d�une disgr�ce entre le d�partement du travail et de la protection sociale, et des membres du secr�tariat national de l�UGTA. Le remaniement op�r� derni�rement par Tayeb Louh � la t�te du FNPOS et de la Cacobath avait constitu� la goutte qui a provoqu� la col�re de certains secr�taires nationaux. Mieux, on a �t� jusqu�� dire que le secr�tariat national de l�UGTA est divis� entre les pour et les contre Tayeb Louh y compris, dit-on, �ceux qui, dans un pass� r�cent, �taient consid�r�s comme des alli�s du locataire de la rue Mohamed- Belouizdad. Il est clair que cette situation particuli�re trouve son origine dans le prolongement politique des membres du secr�tariat national de l�UGTA. Mais il n�en demeure pas moins que ce blocage va engendrer un retard important pour la tenue de la tripartite. La rentr�e sociale qu�on croyait sereine risque de prendre d�autres proportions. Le ton est d�j� donn� par les cadres syndicaux de la zone industrielle de Rouiba qui organiseront lors de la seconde quinzaine du mois en cours des rassemblements des repr�sentants syndicaux pour arr�ter une �riposte appropri�e�. En somme, le spectre d�une exposition sociale pointe � l�horizon remettant ainsi en cause l�ensemble des chantiers lanc�s dont celui ayant trait � la paix sociale et �conomique. �Je suis contre le pacte �conomique et social� Sur ce point pr�cis, M. Boualem Bouzidi a d�j� tranch� la question. Connu pour ses sorties m�diatiques tonitruantes, ce membre de la direction nationale de l�UGTA n�a pas �t� par trente-six chemins pour annoncer la couleur. Pour lui, �tant que la situation persiste, je serai un opposant au pacte national �conomique et social.� �Il ne peut y � voir de paix sociale tant que les probl�mes �l�mentaires des travailleurs ne sont pas solutionn�s �, a l�ch� ce membre du secr�tariat national. Bien �videmment, les travaux lanc�s autour du pacte �conomique et social accuseront le coup si la situation demeure en l��tat. Dans le programme �lectoral de Bouteflika une promesse a �t� faite au monde du travail et �conomique : la signature d'un pacte �conomique et social. De quoi s'agit-il plus pr�cis�ment ? Le candidat Abdelaziz Bouteflika pr�conisait une p�riode de paix sociale durant trois ans, le temps de mettre � niveau l'�conomie alg�rienne, d'achever le processus de d�sengagement de l'Etat de la vie �conomique et de parvenir, enfin, au changement de statut de l'entreprise. Les partenaires sociaux ayant adh�r� au programme de Bouteflika, les discussions autour de l'�laboration et de la signature de ce pacte devraient, logiquement, n'�tre qu'une formalit�. Pourtant, rien n'est acquis. A l�exception de ce que Sidi Sa�d qualifie de �rattrapage salariale� au profit des travailleurs de la fonction publique, il n�y a point d�autres mesures pour le monde du travail. Les arri�r�s de salaires n�ont pas �t� honor�s pendant quatre mois depuis la signature du protocole d�accord, les n�gociations autour des conventions de branches sont bloqu�es, le devenir des entreprises publiques accuse un flou total et ce, au moment o�, dit-on, �une op�ration de casse est men�e contre certaines de ces entreprises consid�r�es comme performantes pour les r�duire � leur plus simple expression et de surcro�t les fragiliser pour les privatiser au dinar symbolique. L�exemple de l�op�rateur historique des t�l�communications illustre parfaitement cet �tat de fait �. Abder Bettache