Les deux attentats qui ont cibl� dans la nuit de dimanche � lundi deux localit�s situ�es � l�est d�Alger ont de quoi inqui�ter � plus d�un titre. D�abord parce qu�ils d�montrent que la capacit� de nuisance des groupes arm�s est encore intacte malgr� le discours officiel qui se veut rassurant sur ce volet. Ensuite, parce que ces deux actes criminels interviennent dans une conjoncture marqu�e par un regain d�activisme de l�aile politique de l�islamisme. Une situation sans pr�c�dent depuis 1992, date de l�interruption du processus �lectoral et l�entr�e en clandestinit� ou le d�part en exil des principaux responsables du FIS. Avec ces deux attentats aux portes d�Alger, les groupes arm�s d�fient l�Etat, qui, depuis quelques ann�es d�j�, s�est englu� dans un processus unique en son genre. Un Etat qui scande haut et fort que �la lutte contre le terrorisme se poursuivra� et qui am�nage, en m�me temps, des espaces aux mentors politiques de ce ph�nom�ne. Une donne qui a cr�� une situation de d�mobilisation g�n�rale de la soci�t� civile aupr�s de laquelle l�ANP et les autres services de s�curit� avaient pourtant trouv� par le pass� un appui consid�rable dans la lutte contre le terrorisme. Faut-il s��tonner maintenant que deux camions puissent �cracher� leurs explosifs � Alger alors que nous pensions na�vement que la capitale �tait devenue une citadelle imprenable pour les groupes arm�s forc�s de se suffire de quelques �clats dans les villes et villages �loign�s ? Par ce discours politique euphorique autour de �la r�conciliation�, l�Alg�rie s�est plac�e en dehors de l�espace temps qui lui recommandait de terminer l��uvre qu�elle a entam�e alors que l�environnement international d�alors nous confinait dans un isolement total. Les �v�n�ments du 11 septembre 2001 ont rappel� � tout le monde le danger et la menace de l�islamisme arm�. Et c�est dans cette conjoncture internationale faite de compr�hension et de compassion que l�Alg�rie d�cide d�amorcer un virage pour tendre la main �aux �gar�s� et vider les prisons de ses pensionn�s islamistes. Au m�me titre que cette dame de Dergana qui a vu sa maison d�truite par les terroristes, c�est maintenant tous les patriotes de ce pays qui se demandent si nous ne sommes pas revenus � la case d�part. Nacer Belhadjoudja
REGHAIA 2 morts et 21 bless�s Un v�hicule bourr� d�explosifs a explos�, au milieu de la nuit de dimanche � lundi, devant le commissariat de la S�ret� de la commune de R�gha�a (wilaya d�Alger) causant la mort de 2 passants tandis que 21 personnes dont 3 policiers ont �t� bless�es. L�attentat qui a �t� perp�tr� � minuit exactement, moins de 10mn avant l�attentat similaire qui s�est produit dans la localit� de Dergana (lire article), a caus� �galement des d�g�ts importants aux habitations et commerces de la rue Sa�dani-Allel et de la RN 24 de la ville de R�gha�a. 18 v�hicules, appartenant tous � des citoyens ont �t� d�truits ou subi de graves dommages. Il �tait minuit lorsque, selon nos informations, trois individus ont gar� le camion sur la rue Sa�dani-Allel avant de prendre la fuite. Quelques minutes plus tard le camion Sonacome de type K66, vol� le 16 septembre 2006 par un groupe de terroristes arm�s � la d�charge des ordures situ�e au sud de la localit� de Benmerzouga dans la commune de Boudouaou (wilaya de Boumerd�s), a explos�. Le crat�re creus� par la d�flagration indique que le v�hicule a �t� abandonn� le long du trottoir qui longe le c�t� du commissariat cibl� par les assaillants. L�explosion a souffl� le mur de cl�ture de la b�tisse du commissariat, d�truit quelques murs, mais les structures en b�ton ont r�sist� au souffle de la bombe, laquelle selon certaines sources contenait environ 60 kilogrammes d�explosifs. A noter que d�s l�aube, les services de s�curit� ont recouvert le b�timent � l�aide de plastique noire. De leur c�t�, les agents de la police scientifique s�affairaient � ramasser des morceaux de ferrailles pour les besoins de l�enqu�te. Face au commissariat, toujours dans la rue Sa�dani-Allel, la maison des Benrabah qui a subi de plein fouet le souffle, a �t� s�rieusement endommag�e, les marchandises des magasins du rez-de-chauss�e ont �t� compl�tement d�truites. Les agents de l�APC de R�gha�a ont vite fait d�enlever les carcasses des v�hicules, dont certains sont devenus m�connaissables. Selon les voisins, la famille qui occupait la r�sidence Benrabah a d�plor� trois bless�s. Malheureusement, B. R�dha, 24 ans a �t� d�couvert non loin du lieu de l�explosion, le corps d�chiquet�. La seconde victime, A. Ly�s, 30 ans gravement atteinte au ventre est d�c�d�e quelque temps apr�s l�attentat. Selon M. Djida, DG de l�h�pital de Rouiba o� de grands moyens ont �t� d�ploy�s pour apporter soins et aide aux victimes, seul un bless�, qui souffre d�une fracture ouverte, a �t� transf�r� � l�h�pital Zmirli d�El-Harrach. Selon lui, la majorit� des victimes n�a subi que des blessures l�g�res. Notons le d�placement, au cours de la nuit, du wali d�Alger venu s�enqu�rir des op�rations de secours en direction des populations touch�es par cet horrible crime. D�apr�s les sources s�curitaires, ces nouveaux crimes (inclure l�attentat de Dergana) sont � mettre � l�actif de la seriate El-Feth, d�pendant de la katibate El- Ahouel, laquelle est affili�e au GSPC. Il y a lieu de signaler que le camion de marque Hyundai, propri�t� de la commune de Boudouaou-El-Bahri et qui a �t� utilis� dans l�attentat de Dergana, a �t� vol� aussi le 16 septembre 2006 par le m�me groupe qui a pris le K 66. De m�me que la similitude du mode op�ratoire, c�est-�-dire la minuterie pour la mise � feu des deux bombes, il ne fait aucun doute que pour les observateurs, les deux attentats ont �t� perp�tr�s par le m�me groupe, la seriate El- Feth en l�occurrence. Ce groupe active dans l�axe de Boudouaou, Keddara, Boudouaou-El-Bahri (dans la wilaya de Boumerd�s) et l�est de la wilaya d�Alger (Rouiba, R�gha�a). A sa t�te, le sinistre �mir B�t�traoui Omar, alias Yahia qui est natif de la ville de Corso (W. de Boumerd�s). Il a malheureusement un sinistre palmar�s fait d�une longue liste de m�faits sanguinaires. Par ailleurs, cette seriate compte parmi elle des �l�ments originaires de R�gha�a, notamment un certain Abdi, dangereux sanguinaire qui a probablement aid� ses acolytes � reconstituer un r�seau de soutien dans cette ville situ�e � la lisi�re de la zone industrielle de Rouiba. L. H.
DERGANA 1 mort et plusieurs bless�s Nuit d'horreur avant-hier � Dergana, localit� situ�e � l�est de la capitale.Un camion pi�g� a explos� vers minuit devant le si�ge de la S�ret� urbaine de la dite ville, qui abrite �galement une unit� de la brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ). Le v�hicule abandonn� derri�re le commissariat a explos� quelques minutes apr�s une premi�re d�tonation qui a cibl� le commissariat de police de la ville de R�gha�a. Selon un premier bilan de cet acte criminel on enregistre un d�c�s et une vingtaine de bless�es dont trois gri�vement. Les victimes sont pour la plupart des civils, r�sidant au niveau de la cit� des 104 villas. Un quartier r�sidentiel se trouvant juste derri�re le commissariat de police, et qui a vu au moins cinq de ses habitations totalement d�truites. La fa�ade du commissariat a �t� pour sa part totalement endommag�e. Ce lundi, dans la matin�e, les signes de l'horreur sont encore l�. T�moins de la violence de l'explosion. Une aile et un si�ge du camion pi�g� ont �t� propuls�s � plus de 100 m�tres du lieu de l'attentat. Un amas de t�les enchev�tr�s se trouvait au pied d'une b�tisse totalement d�truite. L'imposant crat�re caus� par cet attentat d�note de la quantit� de la charge explosive dissimul�e dans le moteur du camion. La police qui a mis en place un large p�rim�tre de s�curit� autour du commissariat poursuivait hier encore ses recherches par l'interm�diaire de son �quipe scientifique. Cette derni�re, �tait � la recherche du moindre indice lui permettant de reconstituer les circonstances de cet attentat, ou du moins identifier le proc�d� utilis� par les terroristes. Les murs endommag�s du commissariat ont �t� couverts d'une grande b�che noire et des hautes barricades en bois ont �t� rapidement dress�es pour cacher les deux �difices publics (si�ge de la BMPJ et de la S�ret� urbaine) aux regards des passants et autres personnes venues s'enqu�rir de la situation. Les habitants de la localit�, surpris par l'ampleur du drame, se posent l'in�vitable question: "Le terrorisme des ann�es 1990 est-il de retour? L'Alg�rie revivra-t-elle de nouveau l'enfer ?" comme t�moigne cette pr�occupation exprim�e par un habitant du quartier, enseignant de son �tat � l'universit� de Bab- Ezzouar. Pour sa part, une dame qui regagn� son domicile il y a quatre ann�es, apr�s l'avoir abandonn� au milieu des ann�es 1990 se demande si "le probl�me de la s�curit� est de nouveau pos� � Dergana". Hier, la dispositif policier �tait important. Outre la pr�sence des responsables des structures de police situ�es dans les agglom�rations avoisinantes, le chef de S�ret� de wilaya d'Alger s'est d�plac� pour la seconde fois cons�cutive sur les lieux de l'attentat. Une premi�re visite a eu lieu, at- on appris quelques minutes apr�s l'attentat.