Le wali de Tizi-Ouzou via la DAS, dont le tout nouveau patron a effectu� r�cemment une visite de travail au foyer d�accueil de Yakouren, est appel� � pendre une importante d�cision concernant l�avenir de la structure longtemps consid�r�e comme un fleuron de la solidarit� dans la r�gion : d�cider de sa fermeture avec toutes les cons�quences que cela aura sur certains pensionnaires dont les cas ne peuvent raisonnablement �tre pris en charge par aucune structure du pays, selon nos informations, ou le laisser � sa vocation humanitaire puisqu�il continue � recevoir des hommes et des femmes trahis par la vie. Dans ce dernier cas, et comme constat� sur place mercredi dernier, l�Etat est tenu de s�impliquer en mettant les moyens mat�riels et humains � la disposition de la structure afin de lui faire jouer pleinement son r�le. Une intervention souhait�e par tous les pensionnaires et le gestionnaire du centre tant est que depuis le d�sistement du C-RA, la structure ne cesse de traverser des zones de turbulences, notamment depuis le bras de fer engag� avec l�APC qui revendique sa propri�t�, chose que lui d�nie la wilaya d�Alger, selon le directeur du centre. Accus� d�avoir fait de la fermeture du foyer son cheval de bataille durant la campagne �lectorale, assertion dont il se d�fend avec v�h�mence arguant qu�il n�est m� que par la seule volont� de venir au secours des nombreux jeunes oisifs de la r�gion en le transformant en annexe de centre de formation professionnelle et d�apprentissage, le maire, qui d�nie � la structure toute qualit� depuis la d�cision de transfert des personnes �g�es au centre �tatique de Boukhalfa dont beaucoup ont fui le drastique r�glement, a retir� tous les agents exer�ant au centre dans le cadre du filet social, dont une tr�s active gestionnaire, livrant les pensionnaires � leur propre sort avec les retomb�es que tout le monde conna�t. Obnubil�s par un conflit interne, les pensionnaires dont les rangs sont divis�s par une crise �sciemment entretenue de l�ext�rieur�, selon M. Thighilt, afin de discr�diter et diaboliser le foyer aux yeux de l�opinion et des autorit�s dans le dessein de pr�cipiter sa fermeture, ne savent pas que leur avenir dans le centre se d�cidera dans les tout prochains jours. A ce propos, nous avons eu droit � deux versions contradictoires. Selon le maire, la d�cision de fermeture du centre est irr�vocable. Elle a �t� prise par la DAS qui aurait donn� un d�lai de deux semaines au gestionnaire du foyer afin de faire un �tat des lieux et d�aviser quant aux personnes intransf�rables vers le centre de Boukhalfa comme les femmes, les enfants et les handicap�s. Pour lui la situation n�a que trop dur� dans cette structure, un bien communal �transform� en pseudocentre g�r� par un intrus�, affirme-t-il en substance. �Yakouren a un probl�me de jeunesse, par de vieillesse�, dira-t-il, indiquant que toute la population s�inqui�te de son avenir et qu�il a sillonn� les quatre coins de Kabylie pour sensibiliser certains parents de pensionnaires, notamment les femmes. �Qu�on jette � la rue des personnes vivant un drame humain pour r�cup�rer un bien communal, je n�accepte pas, comme je ne pourrai pas m�opposer � l�existence du centre s�il avait une existence l�gale, mais ce n�est pas le cas�, pr�cise-t-il, en affirmant que les dossiers de certains pensionnaires, physiquement au foyer de Yakouren, se trouvent au centre de Boukhalfa. Le maire qui affirme avoir adress� maintes mises en demeure au directeur en vue de la fermeture du centre a tent� d�user de la force publique, en l�occurrence la gendarmerie, pour d�loger les pensionnaires avant de se raviser devant leur t�nacit� : �Une pensionnaire a m�me menac� de se suicider si on l�expulsait�, avoue-t-il en r�affirmant toutefois la farouche volont� de l�APC de s�opposer au fonctionnement du centre dans les conditions actuelles. Pour sa part, le directeur du centre, qui fonctionne gr�ce aux bienfaiteurs, avoue �tre dans l�expectative : �Si je reste, je suis dans l�ill�galit�, si je pars, les pensionnaires seront abandonn�s � eux-m�mes.� Pour Sa�d Tighilt, la situation est trop s�rieuse pour que les autorit�s la prennent � la l�g�re. Selon lui, il n'existe aucune d�cision de fermeture du centre, et si elle existe elle est caduque, car le minist�re de la Solidarit� ne peut pas d�cider de l�avenir d�une structure qui ne lui appartient pas, invoquant la nature juridique du foyer. A la t�te d�une association humanitaire activant au niveau de la wilaya, il affirme que son intervention a �t� salutaire pour les pensionnaires vou�s alors � la famine apr�s le retrait du C-RA. �Je suis ici pour assistance � personne en danger, car � ma venue il n�y avait pas un seul paquet de p�tes dans le magasin qui est pr�sentement garni gr�ce aux g�n�reux bienfaiteurs�. Et de poursuivre : �Je ne peux m�opposer � une d�cision administrative, la balle est dans leur camp mais qu�ils m�ditent longtemps une d�cision qu�ils regretteront longtemps.� Le directeur du centre affirme � cet effet avoir pos� aux autorit�s les conditions n�cessaires pour le maintien du centre dans sa vocation humanitaire. Le rapport circonstanci� r�dig� dans ce sens sera mis entre les mains du wali, conclut-il. Pour les pensionnaires enfin, le salut de la structure est dans le projet de cr�ation du Samu social qui entre dans le cadre du programme pr�sidentiel, auquel ils souhaitent que leur centre soit int�gr�. Des correspondances ont �t� adress�es dans cette optique au pr�sident de la R�publique et au minist�re de la Solidarit� et de l�Emploi par les pensionnaires. Mais pour l�heure, la balle est dans le camp du wali et de la DAS �... qui doivent savoir tout l�int�r�t qu�il y aurait � maintenir la structure dans sa vocation actuelle en en faisant un centre de transit pour personnes en d�tresse�, soulignent les pensionnaires. S. Hammoum