Ce foyer qui existe depuis 1976, à l'initiative des Soeurs blanches, a permis à plusieurs filles d'éviter de sombrer dans la déchéance. A moins que la direction de l'action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou revoie sa décision de fermer le foyer de jeunes filles de la ville, une cinquantaine de femmes se retrouveront à la rue à partir du 16 septembre courant. C'est un vrai cri de détresse que lancent ces dernières car leur situation est délicate. Il s'agit de femmes qui travaillent mais qui sont dans des situations sociales qui les ont obligées à opter pour ce foyer qui existe depuis 1976, à l'initiative des Soeurs blanches. Afin d'éviter le pire, les concernées ont décidé de ne pas rester les bras croisés et de frapper à toutes les portes de l'administration dans le but de se faire entendre. Ainsi, elles ont d'abord saisi le premier concerné, à savoir le directeur de l'action sociale, auteur de la décision. Les résidentes demandent au DAS d'intervenir afin de les protéger contre cette expulsion, en leur assurant une prise en charge et ce, compte tenu du statut de chacune des pensionnaires. Une partie de ces dernières est constituée de cas sociaux, l'autre de nécessiteuses. Les concernées, afin de ne pas se retrouver à la rue, proposent qu'on leur attribue des logements sociaux ou qu'on leur construise des studios sur le terrain du foyer de jeunes filles. «Nous faisons appel à votre compétence, et nous interpellons votre conscience quant au devenir des filles, dont la majorité ont des maladies chroniques et sont des chargées de familles», écrivent les concernées au directeur de l'action sociale. Le wali de Tizi Ouzou a été également contacté pour le règlement de ce problème, à travers une autre correspondance datée du 25 août dernier: «Nous avons l'honneur de saisir respectueusement votre autorité, en tant que premier représentant de l'Etat au niveau de la wilaya afin de vous demander de bien vouloir intervenir en toute urgence auprès de la DAS pour que le délai de fermeture du foyer, prévu pour le 16 septembre 2010, soit prolongé d'au moins une année.» Les pensionnaires, qui nous ont rendu visite à notre bureau de Tizi Ouzou, indiquent que depuis cette prise de décision, elles n'ont pas cessé de se démener afin de trouver des solutions ou des alternatives d'hébergement pour garder leurs emplois. Elles ajoutent que le prolongement du délai leur permettra de s'organiser et d'éviter de se retrouver à la rue. Les pensionnaires récusent de manière catégorique l'argument avancé par la DAS pour fermer ce foyer. Selon le directeur de l'action sociale, la décision de fermeture du foyer est motivée exclusivement par l'état «vétuste et délabré de la structure». Le DAS a révélé que cet état a été constaté par les différentes expertises effectuées par les services de la direction de la santé et de la population, les services de la direction de la Protection civile et le Contrôle technique de la construction. La même source explique que dans les différents rapports, des défectuosités ont été relevées tels que, à titre d'exemple, le vieillissement des matériaux constituant la toiture, des fissures assez importantes au niveau des murs porteurs, une déformation importante au niveau du dallage du sol due aux infiltrations d'eau, la dégradation des différents locaux...Le DAS ajoute que ces anomalies de la structure sont visibles à l'oeil nu.