La fermeture de la station de Boumezzou, situ�e en plein centre-ville, d�cid�e par la municipalit� pour cause d�effondrement au d�but de ce mois et l�affectation des 117 bus vers des arr�ts peu fr�quents ont accentu� le d�p�rissement de la situation du secteur du transport urbain � Constantine. Assurant cinq dessertes importantes, la nouvelle ville Ali-Mendjeli, la cit� Zouaghi, Boussouf, Filali , la cit� du 5- Juillet, Boudra�-Salah et Benchergui, ces derni�res sont presque � l�arr�t et accusent un manque cruel d�environ 6 000 places aux usagers qui vivent depuis quelques jours, notamment aux heures de pointe, un v�ritable calvaire. Les travailleurs comme les �coliers souffrent le martyre pour rejoindre leur destination. A partir de 16h00, c�est l�anarchie qui r�gne au centre-ville. Les taxis, �tant un moyen de transport compl�mentaire et autres �clandestins� qui ont pris le relais ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins des citoyens en mati�re de transport ni d�att�nuer la crise. Les transporteurs en commun rejettent cat�goriquement la d�localisation vers les stations de Bardo et d�El- Fedj, peu commodes et �loign�es du centre-ville, � leurs yeux. �Les gens ne se manifestent pas dans ces endroits, car ils sont isol�s et les agressions sont fr�quentes, ce qui a d�tourn� notre client�le au profit des prestataires de la station Benabdelmalek�, se lamente un propri�taire de bus. Lui aussi observe l�arr�t de travail d�cid� par les transporteurs depuis la fermeture de la station. L�exception est cependant faite aux lignes sp�ciales, celles du transport des �tudiants universitaires. Quatre bus sont autoris�s en effet � faire 6 navettes par jour sans que la dur�e de stationnement � Boumezzou d�passe les 5 minutes. La mairie a arr�t� dans sa d�cision, selon un membre du syndicat des transporteurs en commun de Constantine, l�affectation des bus assurant les dessertes de Zouaghi et Boussouf � la station de Bardo, celle de la nouvelle ville Ali-Mendjeli � El- Fedj et les bus de Filali et du 5- Juillet � Benabdelmalek. Cependant, ces derniers ont �t� interdits de stationner par les services de s�curit� quelques jours apr�s et somm�s de rejoindre la station de Bardo, laquelle est en chantier depuis deux mois environ. �Avec un bulldozer et un camion, les travaux risquent de s��terniser�, a estim� un chauffeur de bus qui fait la navette entre le quartier de Sidi-Mabrouk et du Bardo. �Seuls les 8 bus assurant la desserte de Sidi- Mabrouk atteignent cette station, ceux d�El-Guemmas, Boumerzoug et Djebel El- Ouahche, affect�s �galement � cet arr�t suite � la d�localisation de la station de Kerkri, s�arr�tent au Chalet des pins ou � Bab-El- Kantra. D�autres ont �t� contraints de vendre leurs bus ou de conc�der leurs licences d�exploitation �, poursuit-il. Selon les transporteurs, la station de Bardo ne dispose d�aucune commodit� ni pour les usagers ni pour les prestataires. Pour preuve, �les bus assurant les dessertes vers Zouaghi et Boussouf, affect�s r�cemment � cette derni�re, n�ont jamais fait leur apparition ici en raison particuli�rement de l�ins�curit� qui y r�gne et qui a fait fuir tout le monde�. Par un simple calcul, rench�rit un chauffeur de bus, �sachant que chaque bus emploie 4 personnes en plus des quatre chefs de station et des deux gardiens de nuit, ce sont 474 travailleurs qui ont �t� livr�s au ch�mage, car les nouvelles stations ne sont pas rentables pour les propri�taires de ces bo�tes de transport qui ne prendront pas le risque d�assumer les charges salariales�. Une opinion partag�e par un propri�taire de bus, � depuis la d�localisation de la station de Kerkri, je travaille comme chauffeur et mon fr�re en tant que receveur. Jadis, j�employais deux �quipes de deux personnes. Je me demande comment les b�n�ficiaires des licences de l�Ansej, alors li�s par des contrats avec les banques peuvent-ils supporter les charges et payer leurs cr�dits ?� s�interroge-t-il. A la station de Benabdelmalek, un receveur de l�ETC, l�op�rateur public du transport urbain � Constantine, a �voqu� un autre probl�me, celui de l�indiscipline des transporteurs priv�s. Ces derniers sont r�gis par d�autres chefs de station m�me pour les lignes desservies par l�ETC qui, elle aussi, emploie des chefs de station pour contraindre les chauffeurs � respecter les horaires. �Ils profitent des intervalles horaires pour sortir de la station et nous emp�chent de stationner convenablement, notamment dans les principaux arr�ts. Ils nous insultent si un usager pr�f�re nos services. Les exc�s comme la pagaille sont l�gion. Nos bus sont neufs et propres et c�est ce qui les d�range �, a-t-il d�clar�. Un priv� a indiqu� que ses confr�res aussi, sont bien organis�s et respectent les horaires, �l�exploitation de certaines lignes par l�ETC nous a forc�s � respecter les horaires�concurrence oblige. Et si certains font des retards et �dorment� pendant le circuit, c�est bien � cause du surplus de bus en activit� qui d�passent largement la demande sociale en mati�re de transport. D�ailleurs, la majorit� des chauffeurs de l�ETC ont travaill� dans le secteur priv� et connaissent parfaitement le terrain. Je crois que c�est tout � fait naturel qu�il y ait parfois des exc�s. Nous devons assurer notre survie�, a-t-il interpr�t�. Il aurait, peut-�tre, fallu que la Direction des transports s�implique en affectant des agents pour organiser les prestations�, estime un usager. Pour le directeur du transport de la wilaya de Constantine, M.Djouini, la d�localisation de la station de Boumezzou, qui a �t� d�cid�e temporairement par arr�t� communal suite � l�effondrement d�un abribus d� aux travaux de r�alisation d�un h�tel � proximit� de la station, �tait imp�rative pour la s�curit� des usagers. M. Djouini a avou� que les stations de Bardo et d�El-Fedj sont �l�g�rement �loign�es� et que les gens doivent s�habituer � utiliser ces stations, car le centre-ville est exigu et ne dispose pas suffisamment d�aires de stationnement. De plus, a-t-il ajout�, �le nombre important de taxis asphyxie la circulation autant qu�il provoque une saturation quasi permanente des arr�ts am�nag�s qui leur sont destin�s. A ce propos, il d�signe du doigt l�Organisation des Moudjahidine qui aurait d�livr�, � ses dires, 4 000 licences de taxi alors que la ville de Constantine n�en a besoin que de 2000. Et pis encore, le repr�sentant du d�partement de Maghlaoui au niveau de la wilaya de Constantine accuse les usagers d��tre derri�re la pagaille qui r�gne dans les art�res de la ville de par leur �incivisme� rel�guant au second plan la fermeture de la station Boumezzou qui abritait un parc important de moyens de transport en commun. �Ces taxis et les clandestins qui ont pris le relais ne peuvent, en tout cas, se substituer aux bus d�localis�s�, a-t-il conclu. Concernant le renouvellement du parc des bus en exploitation dont les fameux TATA v�tustes, le directeur du transport a pr�cis� que le nombre de bus de type TATA a �t� r�duit. �Sur les 180 qui existaient, il y a 5 ans, 65 seulement sont actuellement en activit� et dont 80% assurent les dessertes sud-ouest : les quartiers de Boudra�-Salah et Benchergui�, a-t-il constat� tout en admettant que si les transporteurs proc�dent au renouvellement de leurs bus, ils doivent augmenter leurs tarifs, parce que les lignes ne sont pas assez rentables. Selon lui, �le probl�me du transport � Constantine ne peut �tre r�solu avant l�ach�vement du projet du tramway. Les travaux de d�viation des r�seaux d�alimentation en eau potable, r�seaux d��vacuation des eaux us�es et �galement du gaz, d��lectricit� et des lignes t�l�phoniques sont � pied d��uvre sur le trac� de cet ouvrage�. Des travaux qui, faut-il le signaler, causent d�j� d��normes d�sagr�ments aux automobilistes et transporteurs et reposent avec acuit� l�inextricable probl�me de la circulation routi�re et du parking � Constantine. Estim� initialement � 17,5 milliards de dinars, le tramway qui va donner, selon les termes du directeur du transport un nouveau look � la ville des Ponts, s��tend sur 9 km, depuis la cit� Zouaghi au centre-ville via l�universit� Mentouri et la zone industrielle Palma o� il va y avoir un parcrelais et des stations de bus connect�es � la station du tramway et un parking. �Les gens seront contraints � laisser leurs v�hicules dans ce parking. Une int�gration tarifaire sera appliqu�e sur les tickets de ce parking qui sont valables m�me pour le tramway�, ajoute M.Djouini. Et de pr�ciser que l��tude du projet a �t� optimis�e et affin�e de mani�re � minimiser au maximum les expropriations. Seule une b�tisse (R+1) relevant de la propri�t� priv�e en plus du parc r�gional de la maintenance du mat�riel de la DGSN et la base de vie de l�Agence nationale des autoroutes (ANA), ont �t� expropri�s. Le projet sera r�alis� par une entreprise italienne, a pr�cis� M.Djouini et devra �tre r�ceptionn� au premier trimestre 2009.