Le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), Sa�d Sadi, a eu acc�s samedi, apr�s plusieurs ann�es d�interdiction, � la t�l�vision nationale, le temps d�une prestation, r�ussie, au forum hebdomadaire qui se consacre d�sormais aux seuls leaders de partis postulants � une repr�sentation parlementaire. Sa�d Sadi a, � l�occasion, pr�f�r� la formule concise mais suffisamment dos�e pour traduire clairement une d�marche politique, d�cliner un programme et situer les perspectives. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Point d��panchements fleuve ni de raccourcis que bien des hommes politiques empruntent quand l�argument venait � leur manquer. Le pr�sident du RCD a eu l�affirmation ais�e, y compris lorsque la question, redondante, poursuivait de le g�ner. Ainsi en a-t-il �t� quand l�interrogation puisait dans le registre de tout ce qui pouvait alimenter la pol�mique, de l�assassinat de Matoub Loun�s aux �v�nements du Printemps noir en Kabylie. Le leader du RCD est rest� autant qu�auparavant politiquement allergique aux fameuses commissions d�enqu�tes internationales revendiqu�es � cor et � cri par des bords politiques tr�s int�ress�s, encore plus � celle r�clam�e apr�s l�assassinat de Matoub Loun�s : �Nous n�avons jamais demand� une commission d�enqu�te internationale. Pourquoi d�ailleurs une commission d�enqu�te par rapport � l�assassinat de Matoub, puisque l�affaire est trait�e par la justice ? Faudra-t-il aussi vous dire que 90% de ceux qui parlent de commission d�enqu�te savent m�me quel groupe du GIA a tu� Matoub ? Seulement, ils en font de cette revendication de commission d�enqu�te un fonds de commerce.� Le leader du RCD, interrog� sur la mort du fr�re d�un d�l�gu� des arouch, � Fr�ha, a choisi de s�abstenir de faire commentaires, sauf � dire � l�auteur de la question que le journal o� il travaille, La D�p�che de Kabylie, en l�occurrence, est �fait avec les m�dicaments et le goudron�. Et lorsque la question a eu trait � la possibilit� d�ouverture des listes de candidatures du parti � l�UDR, Sa�d Sadi a r�torqu� que �sur un plan politique, nous pouvons discuter avec tous les partis qui se soumettent � la l�galit�, nous pouvons chercher le consensus au plus bas possible. S�agissant de la corruption, c�est une affaire qui rel�ve de la justice�. Cela �tant, le pr�sident du RCD s�est expliqu� sur son appel � la construction d�un p�le d�mocratique, ou plut�t une alliance d�mocratique. Pour lui, le camp d�mocratique est dispers�, contrairement � ceux conservateurs et islamistes. �Cette dispersion est, pour une part, de notre faute, mais en grande partie de la faute du syst�me.� Sa�d Sadi a fait cas de contact avec nombre de personnalit�s politiques et leaders partisans pour b�tir ce p�le d�mocratique. Il a �galement fait part de la volont� de son parti � convaincre le reste de la classe politique pour l�organisation d�un v�ritable audit national d��valuation politique, �conomique, culturelle et sociale. Interrog� sur un �ventuel int�r�t de son parti � int�grer l�alliance pr�sidentielle, Sadi a �t� tranchant : �On n�est pas venu � la politique pour faire partie du gouvernement. S�agissant de l�alliance pr�sidentielle, � chaque fois qu�elle vient � se r�unir, c�est la catastrophe.� Relativement � la r�vision constitutionnelle, le leader du RCD a estim� que �ce n�est pas interdit de r�viser une Constitution, seulement faut-il la changer pour l�Alg�rie ou pour chaque dirigeant ? Que ceux qui en parlent commencent par nous dire ce qu�ils veulent r�viser�. Parlant des l�gislatives, Sa�d Sadi a estim� que la meilleure fa�on de r�duire la fraude est que la participation soit massive. Il a consid�r� que le boycott n�est pas l�attitude appropri�e, tant que cette d�marche reste orpheline d�alternative. �Si le boycott est national et � m�me d�imposer le changement, il peut se concevoir mais s�il poursuit uniquement de mettre � l��preuve une seule r�gion, il ne peut �tre un choix judicieux.� S. A. I.