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A BATONS ROMPUS AVEC SALAH CHEKIROU, AUTEUR DE "LE TYCOON ET L'EMPIRE DES SABLES"
�Ces faits auraient pu �tre r�els�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 03 - 2007

Le Soir d�Alg�rie : Votre roman fait appel � des recherches documentaires vari�es, des chiffres, une m�thodologie et des investigations. Combien de temps a n�cessit� un travail aussi colossal ?
Salah Chekriou : Quatre ans !
Votre personnage principal, Riad Khortall, petit pharmacien ayant h�rit� de l�officine parentale, construit, en tr�s peu de temps, un empire financier qui se soldera par la plus grosse banqueroute du si�cle.
Est-ce la r�alit� qui a donn� naissance au roman ?
Ailleurs, un fait divers d�importance fait l�objet d�un itin�raire trac� selon une logique : d�abord, il fait les choux gras de la presse ; ensuite, le personnage principal, ou la victime, celui ou celle jet�e en p�ture � la vindicte populaire, en aurait fait un livre. Essai, ou roman, peu importe. Et, dans l�ordre logique des choses, le cin�ma s�y serait int�ress�, et s�en serait probablement empar�. En ce qui me concerne, d�s le d�part, je me suis astreint � me confiner dans mon r�le de romancier, car le roman est une chose tr�s complexe.
Dans �L�empire des sables�, la fiction n�a-t-elle pas d�pass� la r�alit� ?
Je vous renvoie au prologue de mon ouvrage : �La fiction est un travail de pr�paration. Elle a le pouvoir de conviction plus fort que l�archive ou le document historique ; mais elle peut aussi avoir un r�sultat pervers si elle est exag�r�e�. (Anonyme)
Pourtant, l�histoire, telle que racont�e, colle � une r�alit� actuelle certaine !
Le roman ne peut �tre ni une arme de combat, ni une retranscription de la r�alit� ; on maquille la vie, et ce n�est pas toujours mauvais ! Le roman n�a pas pour fonction de faire changer les choses, par contre, il peut modifier le comportement du lecteur. C�est de l�art humain. A travers la litt�rature, on peut devenir plus compr�hensif, plus tol�rant, plus ouvert sur le monde et plus souple sur la mani�re avec laquelle on appr�hende les concepts, les id�es et la vie. A travers la litt�rature, on conna�t mieux sa soci�t� ; or, lorsque le roman colle � une r�alit�, on est r�primand�, ou mal jug�.
Qui de vous a r�dig� le roman, le journaliste ou l��crivain ?
Mon roman ne peut exprimer mes id�es. Ce sont mes �crits de presse qui expriment mes id�es. Il est imp�ratif de doter le lecteur de compr�hension. Le roman doit avoir sa place de roman, c�est-�-dire un moment de plaisir pour le lecteur.
O� se situe la fiction ?
Il est vrai que l�on m�a reproch� de naviguer au ras de la fiction et du r�el. C�est voulu. C�est le jeu d��criture avec le lecteur. Bien fait, un roman peut constituer un sujet magnifique ; par contre, il peut �tre un mauvais produit litt�raire. Cette affaire pourrait g�n�rer des dizaines de fictions superbes, car la matrice de l�histoire est fascinante, comme elle peut ne pas donner un bon produit litt�raire, cela d�pend de l�angle d�approche.
Il semble que vous ayez essuy� quelques d�boires�
Le travail d��criture et de publication pr�te toujours le flanc, soit aux �loges, soit aux sanctions. Concernant la censure dont j�ai fait l�objet, je fais mienne cette d�claration de Djamel El Ghitani ; �crivain �gyptien, qui disait, � propos de la censure : �La censure officielle ne me fait pas peur, car on en conna�t les r�gles, celle de la rue non plus, car elle rel�ve d�un combat. Celle qui me fait peur, c�est la censure sociale, celle de monsieur tout le monde, qui s��rige en objecteur de conscience, celle de l�environnement car elle tue la cr�ation, parce qu�elle se situe en dehors du cercle litt�raire de ce monde, si beau et si merveilleux � la fois. Je m�dite souvent ces r�flexions et, je me dis que la censure officielle ne me fait pas peur. Je n�ai pas �t� interpell� sur mon travail. Lorsque certains s��rigent en censeurs, cela devient de l�inquisition face au travail de cr�ation ! On vivra alors dans une situation o� chaque surveill� surveillera son surveillant ! Et s�il n�y a plus de cr�ation, il n�y a plus de survie ! Que les r�gles soient claires : la censure officielle oblige � l�auto-censure, toutefois, on avance. Celle des lecteurs est un combat ; le reste, je ne l�accepte pas ! Ceux qui ont lu mon livre, l�acceptent ou le refusent ; ceux qui me jugent mal, n�ont pas lu mon livre. Ce sont des petits rapporteurs, � la petite semaine qui induisent en erreur les lecteurs. Seul le jugement des lecteurs m�importe.
Mais encore�
Je souhaiterais ne pas aborder ce sujet. J�ai d�rang�. Toutefois, le jour o� je ne d�rangerais plus, je cesserai mon activit� litt�raire.
Revenons au roman et d�abord, au titre : le Tycoon�
C�est un terme anglais qui renvoie � un magnat v�reux de la finance. C�est un mot proche de la satire.
Le message iconique en couverture r�sume l�histoire � lui seul : un avion en vol, p�tri dans du sable, qui se d�sagr�ge au gr� du vent et de la vitesse.
C�est un confr�re, Achour Chorfi, qui m�a sugg�r� l�id�e de l�avion de sable pour illustrer la couverture. Il n�y a pas qu�en Espagne qu�il y a des ch�teaux de sable !
Votre roman est document�, chiffr�, r�f�renc�, �preuves� � l�appui en quelque sorte.
Je n�ai jamais eu d�informations sourc�es. Je refuse cela. Internet, le site du greffe de Paris, EURODIL, et la presse me serviraient en documentation n�cessaire si je venais � publier un roman d�investigations. C�est l� que je puiserai mes r�f�rences.
La date de sortie du roman ?
Le 30 juillet 2006, en deux mille exemplaires : cinq cents ont �t� distribu�s � titre gracieux. Le reste a �t� achet� �en gros�. Pour moi, tout le tirage a �t� vendu.
Pr�voyez-vous un autre tirage ?
Pour des raisons personnelles, non.
Des projets ?
Oui, le personnage de MAHMOUD dans �l�empire des sables� est tr�s attachant ; c�est pourquoi il n�est pas mort dans l�attentat qui l�a cibl� � la fin du roman. Et cela me pousse � le faire revivre dans d�autres aventures � travers d�autres �crits.
Le travail d��criture vous est-il ais� ?
Ce qui n�cessite du temps et de la r�flexion, c�est de camper les acteurs ; b�tir un profil de personnage cr�dible n�cessite un travail de longue haleine. D�s lors que les personnages sont cr��s, le reste se construit autour et le choix de la trajectoire est plus ais�.
Qui est v�ritablement le personnage principal du roman ? Khortall le truand, ou Mahmoud, le bon ?
C�est la b�te : la corruption, qui est l��l�ment central de l�histoire, au-del� de ces gens-l�, c�est l�hydre que Mahmoud combat.
Le chapitre 14, ayant pour titre �le sous-traitant� d�voile �les gens de l�ombre�. Qui sont-ils ?
Ils existent partout, dans tous les pays du monde. Ils sont cit�s dans mon roman �Le grain de sable� (1998) qui relate une exploration dans les myst�res de l�assassinat de feu le pr�sident M. Boudiaf.
En plus d��tre dans l�ombre, ils sont anonymes et inconnus puisqu�ils portent des masques, comme dans une secte.
A chacun son masque : une fonction, une charge, une fortune, un emploi, etc.
Seul le professeur est � visage d�couvert�
Il existe �galement en tant qu�actant dans �Le grain de sable�. C�est l��l�ment n�gatif, et en m�me temps le lien avec les autres. C�est le c�t� noir de la force, mais les gens le trouvent sympa.
Ce chapitre qui traite des �hommes de l�ombre� est situ� au c�ur du r�cit, il occupe un espace privil�gi�. Pourquoi le terme �soustraitant� ?
Cette fonction devrait �tre abolie. Je n�aime pas ce terme, car, il n�a de tout temps g�n�r� que des probl�mes : la corruption, la d�lation, la m�disance, tous les maux de la vie de tous les jours y prennent leur source.
Votre �h�ros� ou plut�t anti-h�ros, Riad Khortall, porte un patronyme qui signifie en arabe dialectal �la paille�.
Oui, c�est cela, le foin que l�on donne au b�tail. Ceci dit, toute ressemblance avec des faits ou des personnages ayant exist� ne serait que fortuite !
Entretien r�alis� par Nora Sari
Quand la r�alit� d�passe la fiction
Actualisation d�un fait divers ayant d�fray� la chronique ? L�histoire de ce roman � hors du commun � rappelle �trangement une affaire politico-financi�re ayant aliment� le feuilleton des pr�toires ces derni�res semaines. Jeu de r�les p�rilleux interpr�t� sur une corde raide, le roman gravite autour d�un personnage central : Riad Khortall. H�ritier de la pharmacie paternelle, il fut propuls� par le biais d�une ascension fulgurante, vers des sommets jamais atteints jusque-l�, � la t�te d�un empire financier. �La concentration de ce jeune qui se trouve propuls� � la t�te d�un empire comprenant une banque, deux compagnies a�riennes, deux cha�nes de t�l�vision, une soci�t� de location de voitures de luxe �uvrant � Paris et Alger, une entreprise pharmaceutique, une banque munichoise (la ERST, Rozembeimer Privat Bank) et une entreprise de construction en Allemagne, cet empire de 22 000 salari�s, parrain� par des caciques du pouvoir alg�rien est aujourd�hui dans la tourmente, en proie � pas moins de 17 enqu�tes diligent�es par Alger, parce qu�on le soup�onne d�avoir d�tourn� des dizaines de millions d�euros. La justice fran�aise, quant � elle, avait ouvert des informations judiciaires pour blanchiment d�argent, abus de biens sociaux et banqueroute frauduleuse�. (p 215). Dans cette com�die humaine qui fleure le m�lodrame, ce roman, qui se lit d�un trait, pointe du doigt des v�rit�s et fait tomber des masques dans une soci�t� rong�e par un mal profond : la corruption. L�histoire d�crit les frasques du �Tycoon�, o� l�inconscience et l�irresponsabilit� le disputent au m�pris et � la flagornerie. Personnage diabolique ou diabolis� ? Par quel tour de passe-passe magique l�argent coule-t-il � flots subitement ? Lorsque lui-m�me et ses acolytes flirtent, en France et ailleurs, avec les stars du petit et du grand �cran, les vedettes sportives ou les call-girls au firmament de leur �ph�m�re gloriole ?Lorsque les �conomies de petits et grands d�positaires servent de pr�bendes, d�tourn�es, dilapid�es, � des fins mercantiles ? Lorsque des transferts de devises s�op�rent par sacs-poubelles interpos�s ou par porteurs de valises asserment�s ? Lorsque l�honneur est pi�tin�, la loi bafou�e, les hommes corrompus et la corruption �rig�e en institution ? Par la petite porte, celle de l�infamie, le h�ros du roman entre dans la l�gende : celle de la plus grande banqueroute du si�cle, comptable devant Dieu et les hommes d�un gouffre financier de plusieurs milliards de dollars ... D�mystification d�une l�gende qui aura ruin�, dans son sillage, des milliers de d�sesp�r�s, ch�meurs et �pargnants. Colosse aux pieds d�argile, son empire, � son image, n��tait b�ti que sur du sable. Roman lucide, d�investigation, au style �pur�, sans fioritures, roman politique, mais aussi enqu�te polici�re m�ticuleuse, dans lequel tous les KHORTALL et tous les MAHMOUD pourraient se reconna�tre. Il est � noter que toute ressemblance avec des faits ou des personnages ayant exist� ne serait que le fruit du hasard. L�auteur �pilogue (p. 255), non sans ironie : �Les faits relat�s dans cette histoire auraient pu �tre r�els�.
N. S.
Le Tycoon et l�empire des sables
Salah Chekirou
Editions ACA Alger 2005
255 pages
SALAH CHEKIROU EN BREF
Salah Chekirou est journaliste. Il a dirig� la r�daction de L�unit� (�dition arabe), pendant 16 ans, puis, l�entreprise �ditrice de cet hebdomadaire. Cadre dans une entreprise publique, aujourd�hui, il se consacre � l��criture.
Du m�me auteur :
� Le grain de sable I, ACA 1999.
� Le grain de sable II, co�dition internationale Publisud 2000.
� Les r�v�lations de la loge 120, Dar El Hikma 2000.
� Les Antagias, Publisud 2006.


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