Le jour o� a �t� rendue publique une information mettant � nu le disfonctionnement grave de la justice au niveau de la cour de Bordi- Bou-Arr�ridj, dysfonctionnement dont ont �t� victimes deux citoyens qui ont �t� condamn�s � la peine capitale pour un matelas, Le Soir d�Alg�rie, le ministre de la Justice et garde des Sceaux en visite dans la wilaya de Boumerd�s a d�livr� un v�ritable satisfecit aux responsables et aux magistrats de la cour de l�ex-Rocher noir. Ce qui n�est pas pour d�plaire � Mme Benyoucef Ania, et MM. Belmokhtar Abdelatif, Hadj Redouane et Belhadj Madjid, respectivement pr�sidente de cette cour, procureur g�n�ral par int�rim de la m�me institution, pr�sident du tribunal de Boumerd�s et procureur de cette derni�re ville. A l�issue de la c�r�monie d�installation de M. Bacha Boumedi�ne au poste de procureur g�n�ral de la cour de Boumerd�s, le garde des Sceaux a d�clar� : �Je suis satisfait de la conduite des affaires de cette cour.� En effet, le ministre a relev� � l�issue de sa visite d�inspection dans les bureaux du tribunal de la ville de Boumerd�s que les affaires p�nales et civiles sont trait�es dans des d�lais relativement courts, les jugements sont remis rapidement aux justiciables et surtout le point noir imput� � la justice, � savoir la d�tention provisoire est pris en charge s�rieusement dans cette r�gion. Selon le ministre au niveau de cette circonscription judiciaire, l�incarc�ration de 95% des d�tenus ne d�passe point les 5 mois. C�est au niveau du tribunal du chef-lieu de la wilaya, fief du pr�sident Hadj Redouane que le ministre s�est fait probablement cette conviction sur la bonne marche de la justice dans la circonscription de Mme Benyoucef. M�ticuleux, � l�extr�me, M. Bela�z a fait subir � cette institution, durant plus de deux heures, une inspection en r�gle. Le ministre lisait tout, particuli�rement les contenus des dossiers, il a pos� des questions, parfois embarrassantes aux magistrats, et il n�avait pas h�sit� � mettre ces derniers devant leurs insuffisances comme cette juge d�instruction qui avait demand� une expertise psychique concernant un suspect dont le d�fenseur n�avait pas fait cas de la n�cessit� de cet examen. Pour rappel, M. Bela�z a fait le m�me contr�le, il y a quelques mois au tribunal de Boudouaou et au si�ge de la cour. Pour bon nombre de magistrats, le passage par la wilaya de Boumerd�s serait un terrain favorable pour la r�ussite professionnelle et la promotion. C�est le cas de deux d�entre eux qui ont �t� promus, en 2003, l�un procureur g�n�ral et le second pr�sident d�une cour. Par ailleurs, apr�s plusieurs ann�es pass�es � la t�te de la cour de Boumerd�s, M. Lamraoui s�est vu confier la pr�sidence de la cour d�Alger, la plus importante au niveau national. Idem pour M. Douadi, qui apr�s un passage d�une ann�e au parquet de Boumerd�s, a �t� appel� pour g�rer celui de la capitale. C�est synonyme de confiance pour se voir attribuer les directions des institutions de la capitale. On dit que M. Belmokhtar, qui avait assum� l�int�rim de procureur g�n�ral de la cour de Boumerd�s � la suite du d�part de son patron � Alger, aurait �t� handicap� par son jeune �ge pour se voir confirmer au poste. D�ailleurs, le ministre n�a pas manqu� de faire allusion � son jeune �ge lorsqu�il lui rendait un hommage appuy� pour la bonne gestion de la p�riode int�rimaire. M. Bacha, qui a une exp�rience de plus de vingt ann�es et qui a occup� plusieurs fois le poste de procureur g�n�ral dans d�autres wilayas et la direction des prisons du pays, rejoint une wilaya sereine. Concernant le cr�dit des magistrats de la r�gion, jusqu�� pr�sent, ils ne se font pas remarquer par des grands �carts ni dans la gestion des dossiers qui leur sont confi�s ni dans leurs relations avec la soci�t�. Cependant, ils sont log�s � la premi�re enseigne, du moins dans l�application de la loi en mati�re de lutte anti-terroriste. Bordj-Mena�el, point de rupture avec la gestion archa�que de la justice ? Le ministre de la Justice avait entam� son p�riple dans la wilaya de Boumerd�s dans la ville de Bordj-Mena�el. Il a notamment inspect� le nouveau tribunal dont la construction et la dotation en �quipements sont achev�s. Alors qu�elle est d�sormais r�ceptionn�e et dot�e de tous les �quipements n�cessaires � son fonctionnement, le ministre n�a pas proc�d� � l�inauguration de cette infrastructure. Ce privil�ge aurait �t� r�serv� au premier magistrat du pays qui, dit-on, sera l�h�te de la wilaya le mois prochain. Les justiciables de la circonscription de Bordj-Mena�el qui entreront au nouveau tribunal constateront une �norme diff�rence avec l�actuel qui ne r�pond � aucune norme de fonction de la justice rendue au nom du peuple. De par sa conception et les �quipements sophistiqu�s install�s, ce projet ultra-moderne est aux antipodes des tribunaux alg�riens pr�sents. C�est un prototype de ce qui se fera, dans le futur, assurent les responsables, dans le secteur de la justice en Alg�rie. D�s lors, la ville de Bordj-Mena�el est-elle le point de rupture avec la gestion archa�que de la justice alg�rienne ? Il faut esp�rer que oui. A Tidjelabine, le ministre a inspect� le projet de l�ancienne maison pour r�insertion des mineurs. Elle a �t� compl�tement d�truite par le s�isme de 2003. Le projet initial de reconstruction �tait destin� � la m�me vocation cependant, les responsables se sont aper�us que la prison de Bordj-Mena�el ne pouvait plus contenir les d�tenus de la r�gion. Donc pour le moyen terme, ce projet con�u avec les normes internationales, notamment une dizaine d�ateliers et classes de formation sera vers� pour la d�tention et la r�insertion sociales des adultes.