Elle porte sur elle les stigmates des violences subies depuis des mois. M. N., 40 ans, a �t� admise au service des urgences de l�h�pital de Bordj- Bou-Arreridj le 12 mars 2007, o� elle est rest�e deux jours. Diagnostic : blessure � l�arme blanche par son �poux. Une �quipe consciencieuse, compos�e de chirurgien et d�infirmi�res, l�a prise rapidement en charge aussi bien sur le plan m�dical que sur le plan psychologique. La victime, sous le choc, s�est confi�e � une des infirmi�res. M. N. �voque sur le ton de la confidence quelques-uns des s�vices corporels que lui a inflig�s son mari, avec notamment des coups r�p�t�s au niveau du ventre. Elle se rappelle que son mari l�a menac�e � plusieurs reprises de la �mettre dehors�, sans toutefois mettre � ex�cution son chantage. Apr�s plusieurs mois de calvaire ininterrompu, aujourd�hui, M. N. a la volont� d�en finir, confit-elle � une des infirmi�res de l�h�pital. Victimes aux urgences Aux urgences de l�h�pital de Bordj- Bou-Arreridj, il est de moins en moins rare d�accueillir des patientes victimes de violences conjugales. �C�est sans doute l�un des endroits o� ces femmes sont vues et soign�es en priorit�, souligne un infirmier. L�sions, traumatismes, les accident�es de la vie � deux se retrouvent souvent dans la consultation � n�importe quelle heure du jour ou de la nuit. �Il faut avoir constamment les sens en alerte, savoir d�coder la r�alit� derri�re le discours des femmes qui se pr�sentent aux urgences de l�h�pital. La victime cherche souvent � prot�ger les autres contre le scandale en se prot�geant elle-m�me�. Des femmes issues de tous les milieux sociaux sont re�ues au service des urgences o� se trouve un personnel comp�tent, dot� d�un sens d�humanisme. Avec une plus grande vuln�rabilit� pour certaines d�entre elles quand s�additionnent dans leur parcours les probl�mes d�alcool des �poux, des fr�res... et de marginalisation. �On est dans l�expression brutale d�un comportement. On a � g�rer les cons�quences de situations excessives mais extr�mement fugaces � notre niveau, poursuit une infirmi�re, quand il s�agit de r�v�ler des comportements qui n�appartiennent plus seulement � la sph�re du priv�. Et quand il faut sortir les victimes d�une certaine r�signation fataliste... Une femme sur vingt serait victime de violences conjugales. A Bordj-Bou- Arr�ridj o� l�association Motivation et ambition affili�e � Tataloet a analys� ces cycles de brutalit� o� l�homme essaie de trouver, par la force, une emprise sur la vie de famille et un moyen de contr�le de sa partenaire. Deux ans d�exp�rience et d��coute, Mlle Cherrazad Benkhelfallah souligne que les femmes victimes de violences doivent recourir � la loi. �C�est la meilleure protection de la victime�, assure la responsable de l�association Motivation et ambition (Tataloet). Pour que le calvaire de M. N. et des autres femmes trouve, enfin, r�paration. Layadi Salah-Eddine