Le scrutin se déroule dans de bonnes conditions dans les wilayas du Centre    Oum El-Bouaghi/ Elections sénatoriales El Moustakbel crée la surprise    Basta contre le grand gâchis alimentaire en Ramadhan !    Entrepreneuriat, microcrédit et formation professionnelle à Mostaganem    Avec Ooredoo accédez aux avantages exceptionnels du service ''Ramadhaniyate'' à partir de 1 DA seulement    Habile président de la Pax Americana ?    Les forces israéliennes envahissent la mosquée Al-Aqsa    Palestine occupée : L'entité sioniste coupe l'électricité à Ghaza    CHAN-2024 (barrages) : Algérie – Gambie, lors du 2e tour    «Approfondir les acquis et relever de nouveaux défis»    Championnat d'athlétisme universitaire américain : Mouatez Sikiou en argent    Les prix du poisson toujours inaccessibles    Intenses activités des services de police de la Sûreté de wilaya    Journée internationale de la femme Plusieurs femmes honorées par la wilaya et l'université à Oum El-Bouaghi    Abdekader Secteur à guichés fermés    Récital andalou avec Manel Gharbi    Un édifice religieux chargé d'histoire    L'entrée en service des usines de dessalement d'eau de mer, "une avancée significative vers le renforcement de notre sécurité hydrique"    APN : Baddari présente un exposé sur le projet de promotion du sport universitaire    Batna : coup d'envoi de l'exportation de 55.000 tonnes de clinker vers le Pérou et la Côte-d'Ivoire    Des experts saluent les instructions du président de la République concernant l'accélération de la numérisation des services fiscaux    Ramadhan: distribution de 80.000 colis alimentaires en collaboration avec Sonatrach    APN : Boughali préside une cérémonie à l'occasion de la Journée internationale des femmes    Ouverture de candidatures pour la 8ème édition du Prix "Kaki d'or"    Le nouveau projet de loi minière renforce la transparence et la stabilité dans le secteur    Conseil de la nation: tirage au sort jeudi prochain en vue du renouvellement de la moitié des membres élus dans les 10 nouvelles wilayas    Accident de la route mortel à Tiaret : le conducteur du camion placé en détention provisoire    Reconstruction du système de santé de Ghaza: "The Lancet" préconise de donner la priorité à la durabilité et à l'autonomie    Recours aux armes chimiques en Algérie: un chercheur français identifie "450 opérations militaires" françaises    Le journaliste Mohamed Lamsen inhumé au cimetière de Aïn Benian, à Alger    Mascara: ouverture de la première édition de la manifestation historique "Les Femmes révolutionnaires d'Algérie"    UNRWA: l'agression sioniste en Cisjordanie occupée provoque "le plus grand déplacement de population" depuis 1967    L'ONU alerte sur un risque de génocide après la coupure par l'entité sioniste de l'approvisionnement en électricité à Ghaza    Coupe d'Algérie (8es de finale) : CR Belouizdad - US Chaouia délocalisé au stade 5 juillet    Jeux scolaires Africains 2025: 25 disciplines au programme de la 1re édition en Algérie    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la Nation: Plus de 6200 élus des wilayas de l'Ouest du pays accomplissent leur devoir électoral        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



CORRUPTION ELECTORALE ET CORRUPTION DES ELUS (2E PARTIE ET FIN)
Confiscation des libert�s et du processus d�mocratique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 05 - 2007

Le syst�me �lectoral, tant par sa transparence que par ses modalit�s de contr�le, joue un r�le fondamental dans le processus d�mocratique. Mais un des principaux obstacles au d�veloppement de ce processus d�mocratique est illustr� par le fonctionnement des Parlements, fonctionnement limit� et trop d�pendant du pouvoir, non encore acquis � la s�paration des pouvoirs, pourtant consacr� par la Constitution. Le m�me ph�nom�ne est observ� au niveau des partis politiques, ceux qui sont au pouvoir ayant la part belle et utilisant tous les moyens, � la fois pour retarder l'alternance politique et minimiser le r�le de l'opposition.
Les m�canismes du scrutin sont expos�s � une multitude de pratiques de corruption et les r�sultats peuvent �tre fauss�s de plusieurs fa�ons. L��lecteur peut �tre :
- intimid� ou emp�ch� de voter ; l�agent d�un bureau de vote peut changer le vote d�un handicap� qu�il est cens� aider ; les bulletins peuvent �tre �chang�s par d�autres favorisant un candidat en particulier ; le d�compte des voix peut �tre frauduleux, etc. Le renforcement du contr�le et de la transparence est d�autant plus crucial que �l�achat� de voix et d�autres formes de corruption sont entr�s dans les m�urs �lectorales. La corruption des hommes politiques et des �lus en particulier est � l�origine d�un ph�nom�ne appel� �nomadisme ou transhumance politique�. Il arrive ainsi que des parlementaires changent de parti en cours de l�gislature. Cette pratique, qui trahit la confiance des �lecteurs et encourage la corruption, constitue une entrave grave au d�veloppement du processus d�mocratique. Dans nombre de pays du sud de la plan�te, en phase de transition d�mocratique, la Constitution pr�voit que le d�put� qui quitte son parti en cours de l�gislature est d�chu de son mandat. Les r�gles de la d�mocratie exigent d�assurer l��quilibre entre les candidats aux �lections par le plafonnement des d�penses �lectorales � un niveau compatible avec les ressources de chaque pays. L�instauration d�une telle r�gle est de nature � limiter le recours � des sources de financement occultes. La sanction du non-respect du plafond des d�penses par l�invalidation du mandat de l��lu en cause peut dissuader les �ventuels contrevenants. Dans les phases de transition d�mocratique en particulier, il est n�cessaire de rallier la confiance des �lecteurs en mettant en place un syst�me �lectoral fiable et transparent. Le choix du mode de scrutin et le d�coupage �lectoral doivent faire l�objet d�un large d�bat et d�un consensus national.
DE L'IND�PENDANCE DE LA COMMISSION �LECTORALE
En effet, l�exp�rience montre que, trop souvent, les pouvoirs exclusifs reconnus au minist�re de l�Int�rieur dans ce domaine finissent par alt�rer le processus et parfois m�me par faire douter de l�utilit� des consultations. Il est par cons�quent recommand� que les op�rations �lectorales soient plac�es sous la supervision et le contr�le d�une commission neutre et ind�pendante. La commission �tant fond�e sur le principe de neutralit�, les modalit�s de sa constitution, de sa composition et de son fonctionnement doivent faire l�objet d�un d�bat et d�un consensus entre les acteurs politiques. L�administration, qui doit se tenir � �gale distance des acteurs politiques, en vertu des principes d�mocratiques, doit jouer le jeu en �vitant de g�ner le fonctionnement de la commission par des blocages administratifs, notamment au niveau des moyens mat�riels et financiers. Le contr�le et la supervision doivent porter sur l�ensemble du processus �lectoral : de l�inscription sur les listes �lectorales, � la confection du fichier �lectoral, en passant par le retrait des cartes d��lecteurs, jusqu�au vote et au d�pouillement. L�ensemble de ces op�rations, men�es en toute transparence, garantissent le respect de la loi �lectorale et, en particulier, l��galit� entre les candidats. Cette �galit� doit �tre assur�e � tous les niveaux du processus. Au niveau des m�dias gouvernementaux, une r�glementation appropri�e doit en assurer l�acc�s �quitable � tous les candidats. Dans le processus �lectoral, une soci�t� civile ind�pendante et autonome peut assumer une fonction de veille et d�alerte, voire de m�diation, lorsque le contexte l�exige et que les protagonistes le souhaitent. L�observation des �lections constitue un enjeu important. L�intervention d�observateurs nationaux issus de la soci�t� civile, � m�me d�intervenir � tous les stades du processus �lectoral, doit �tre encourag�e. La pr�sence d�observateurs internationaux peut �tre utile selon le contexte. Malgr� une ind�pendance acquise il y a plus de 40 ans pour la plupart des pays africains, la probl�matique du processus d�mocratique en Alg�rie et son irr�versibilit� demeurent pos�es. L�alternance politique n�a pas encore conquis ses lettres de noblesse et la citoyennet� n�en est qu�� ses premiers pas. La soci�t� civile, malgr� la persistance de cas de violation de la libert� d�expression et des droits humains, enregistre des progr�s ind�niables, progr�s qui sont encore tr�s insuffisants. Mais apr�s les �lections, quelle d�mocratie ?
Djilali Hadjadj
LE MANDAT POLITIQUE, MOYEN RAPIDE DE SE CONSTITUER UNE FORTUNE PERSONNELLE
Les citoyens, gardiens du processus de transparence
Les approches participatives pour combattre la corruption, et en particulier l�importance d�une implication active de la soci�t� civile et des m�dias, sont g�n�ralement reconnues comme des facteurs essentiels de r�ussite de tout programme de r�formes de lutte contre la corruption. Cependant, la volont� politique fait souvent d�faut. Par cons�quent, en tant que b�n�ficiaires des r�formes, les citoyens ne devraient pas simplement se contenter d�attendre passivement l�aboutissement desdites r�formes, mais devraient en �tre les partisans actifs et les gardiens du processus. Les exigences de r�formes ne pourront �maner que de citoyens dot�s d�une conscience politique et qui comprennent leurs droits et les responsabilit�s de leurs repr�sentants. Il est n�cessaire � cet effet d�entreprendre une sensibilisation durable de l�opinion publique. Il est important de ne pas r�duire la volont� politique � la �volont� des politiques� et de ceux qui sont le plus en vue dans la vie politique d�une nation. Il faudrait plut�t pr�ter attention aux principaux acteurs de la vie publique : associations professionnelles, entreprises priv�es, syndicats, institutions religieuses et autres acteurs de la soci�t� civile, pour n�en citer que quelques-uns, qu�il s�agit de mobiliser en faveur de la lutte contre la corruption et de la promotion de l�int�grit�. M�me s�il n�est pas n�cessaire de commencer au plus haut niveau du pouvoir, il faut que des signaux de soutien clairs et sans ambigu�t� �manent du sommet, faute de quoi les responsables de la gestion et de la mise en application des aspects essentiels du syst�me national d�int�grit� risquent de se sentir inhib�s. Il est certain que le processus d��laboration de la volont� politique doit parvenir � mobiliser les personnages-cl�s de la vie politique. L�absence de cette volont� ne devrait pas �tonner dans un pays o� le mandat politique est consid�r� comme un moyen rapide de se constituer une fortune personnelle, de se servir soi-m�me et non la collectivit�, de privil�gier sa famille et son clan au d�triment de la nation dans son ensemble. Les raisons qui poussent les gens � s�engager dans la politique constituent d�ailleurs une question importante qui m�rite de faire l�objet d�un d�bat public. Un d�fi majeur dans l��valuation de l�engagement politique est de faire la distinction entre les approches superficielles de r�forme, uniquement con�ues pour soigner l�image de marque des dirigeants politiques et les efforts importants destin�s � r�aliser des changements r�els et durables. Certains r�gimes bien intentionn�s ont caus� leur propre perte en appliquant des strat�gies inappropri�es ou inefficaces, alors que des dirigeants malhonn�tes ont pu r�ussir � cacher leur jeu derri�re une fa�ade de mesures cosm�tiques.
D. H.
DE LA RESPONSABILITE DU POUVOIR POLITIQUE
Les r�sistances du "gouvernement des fonctionnaires"
�Vouloir, c�est pouvoir�, a-t-on coutume de dire. Cet adage qui fonde le principe de l�autopersuasion m�rite d��tre revisit� en rapport avec la notion de volont� politique. L�int�r�t de la question est essentiel. En effet, il s�av�re que dans le domaine de l�exercice du pouvoir politique, l��cart est souvent grand entre ce que l�on pr�tend vouloir faire et ce qui est effectivement fait. Faisons abstraction des situations perverses d�opportunisme politique ou d�impossibilit� objective proc�dant de la force majeure, pour nous polariser sur les situations o� le pouvoir politique exprime de bonne foi une volont� de faire. C�est le lieu de relever que, souvent, la volont� politique est formul�e avec beaucoup de pertinence. Mais revenons � la question de savoir pourquoi la volont� politique reste souvent � l��tat de v�u pieux. Trois explications peuvent �tre avanc�es. La premi�re est le d�ficit de traitement de la volont� politique. Si l�autorit� qui l�exprime la laisse en l��tat, elle ne peut produire par sa simple expression, une d�cision ou une action. Pour enclencher le processus d�effectivit�, il est indispensable de rendre concr�te la volont� politique par la d�finition d�une strat�gie op�rationnelle. La seconde explication r�side dans les d�faillances dans le transfert de la volont� politique au niveau d�ex�cution. En effet, ce n�est pas tout d�exprimer une volont� politique et de la transformer en d�cision, encore faut-il en assurer le transfert efficace aux niveaux o� les mesures concr�tisant cette volont� doivent �tre ex�cut�es. La r�sistance passive d�lib�r�e, par int�r�t ou simplement par d�ficit de conscience professionnelle, constitue la derni�re entrave dirimante � l�effectivit� de la volont� politique. C�est � ce niveau d�ex�cution que l�expression de gouvernement des fonctionnaires trouve sa justification. Il rel�ve de la responsabilit� du pouvoir politique de corriger, le cas �ch�ant, la distorsion entre la volont� politique et la pratique administrative pour que la volont� exprim�e corresponde � la r�alit� v�cue.
D. H.
CE QUE DOIT �TRE UN PARLEMENT
Missions de contr�le, contre-pouvoir et acc�s � l'information
La corruption constitue un obstacle et un danger pour la d�mocratie. Aussi, l�existence d�une institution parlementaire �lue d�mocratiquement et la participation des citoyens sont essentielles � la lutte contre la corruption. Il est primordial de renforcer le r�le du Parlement en mati�re d�initiative de lois. Dans les domaines de la lutte contre la corruption et la transparence dans la gestion de la chose publique, cette institution doit �tre plus entreprenante, par des propositions de lois dont le sort ne serait pas li� aux diligences gouvernementales. Ces propositions pourraient ainsi recueillir des appuis en dehors des clivages politiques existants et renforcer le r�le et l�autorit� morale du Parlement. La consultation par le Parlement des ONG et d�autres secteurs de la soci�t�, qui interviennent ou qui peuvent jouer un r�le dans la lutte contre la corruption, � l�occasion de discussions sur des projets de lois, permet d�enrichir et de faciliter la mise en �uvre des r�formes et de promouvoir l�int�grit�. Le Parlement peut ainsi �tre amen�, dans le cadre de la moralisation de la vie publique, � adopter des codes de conduite. Le r�le du Parlement est par ailleurs essentiel pour assurer la cr�dibilit� et l�efficacit� du syst�me de d�claration du patrimoine des membres de l�ex�cutif, des �lus et des hauts fonctionnaires de l�Etat. Il peut voter une loi qui r�unit toutes les garanties de transparence dans l�ex�cution, la publicit�, le contr�le et l��valuation du dispositif � mettre en place. Mais ce syst�me de d�claration de patrimoine doit aussi s�appliquer aux parlementaires eux-m�mes. Ce qui est loin d'�tre le cas. En outre, le Parlement, dans son organisation interne, doit �tre dot� de structures efficaces et assurer un statut clair � la majorit� et � l�opposition. C�est en effet en permettant � l�institution parlementaire d�assurer de mani�re effective le contr�le de l�activit� gouvernementale, notamment en donnant � l�opposition les moyens d�acc�der � l�information et d�interpeller r�guli�rement le gouvernement, que les �lus pourront constituer un contre-pouvoir.
L'IMMUNIT� NE DOIT PAS CONDUIRE A L'IMPUNIT�
Afin de mettre les parlementaires � l�abri de pressions, il est indispensable de les couvrir par l�immunit� parlementaire, immunit� qui ne doit cependant pas conduire � l�impunit�. Le pouvoir d�investigation et d�information de l�institution parlementaire d�termine largement aussi le r�le qu�elle peut remplir en mati�re de transparence et de lutte contre la corruption. Le droit de constituer des commissions d�enqu�te ouvertes � l�opposition et de mener des missions d�investigation doit se traduire dans les faits par la garantie d�un acc�s libre � l�information. Cela suppose l�inopposabilit� du secret professionnel � l�encontre de ces commissions d�enqu�te et l�obligation, par les institutions concern�es de l�Etat, de leur fournir les informations demand�es. La publication des rapports des commissions d�enqu�te parlementaires doit �tre imp�rativement assur�e pour garantir le droit � l�information des citoyens. C�est en effet par la mise en �uvre de cette obligation d�information que les �lecteurs peuvent suivre et �valuer l�activit� de leurs �lus et de leurs gouvernants et mieux choisir leurs futurs repr�sentants. Reconna�tre � l�opposition de larges pr�rogatives en la mati�re est essentiel. Mais l�institution parlementaire, aussi repr�sentative qu�elle puisse �tre, demeure inefficace tant qu�elle n�est pas soutenue par une d�mocratie participative. Le syst�me politique doit veiller � �largir le champ de la consultation et de la concertation citoyennes tant dans la prise de d�cisions que dans le fonctionnement des institutions publiques. Cela requiert non seulement une d�centralisation et une d�concentration efficaces des administrations publiques, mais aussi des organisations de la soci�t� civile (partis politiques, syndicats professionnels, associations, Conseils professionnels de d�ontologie, etc.) ouvertes, dynamiques et d�mocratiques.
D.H.
QUELQUES MOTS POUR DIRE LA TYRANNIE
Il y a pr�s de 2500 ans, le philosophe grec Aristote observait : �Il n�est pas ais� pour un individu de faire beaucoup de mal lorsque la dur�e de son mandat est courte, par contre la long�vit� au pouvoir engendre la tyrannie.�


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.