Ainsi, donc, ce d�bat t�l�vis� a r�ussi un vrai tour de force. L�administration, traditionnellement accus�e de corruption, sort blanchie de ce d�bat et du� rapport sign� par Boucha�r au nom de la commission de surveillance. Les partis qui ont insist� pour r�diger et faire conna�tre ce rapport se trouvent au banc des accus�s. Peu importe que le scandale ait sembl� toucher d�abord le FLN sur la base de faits mal �tablis. Tous les partis en sortent avec cette tache : ils fraudent et tous n�ont pas les moyens du FLN de se d�fendre. Le d�bat a port� l�estocade � ces partis en r�v�lant une autre tare, celle de l�argent, celle du marchandage autour de la confection des listes. Comme le fait est archi-connu et indubitable, la preuve est faite qu�ils introduisent la corruption dans la vie politique. Comme cette corruption n�est pas le fait des grands partis, en tout cas, pas au niveau des l�gislatives, les partis de la coalition et un tout petit nombre de partis seulement en sortent indemnes. D�s lors, la recomposition du paysage politique n�appara�t plus comme une tentative du pouvoir de brider la vie politique, de la domestiquer pour longtemps, mais comme un acte de salubrit� publique. Le ton avait �t� donn� deux jours avant les �lections puisque d�j� on annon�ait que si la fraude survenait, elle serait le fait des partis. La publicit� faite au rapport de la commission de surveillance venait confirmer cette �pr�monition �. Du d�bat, il en est ressorti un accord et une volont� du pouvoir de r�viser la loi �lectorale qui sera, selon les d�clarations des uns et des autres, le socle juridique pour la s�lection des partis qui resteront en lice. L�id�e est qu�un parti ne sera autoris� � activer qu�au-dessus d�un certain pourcentage de voix recueillies dans les diff�rents scrutins avec un tour de vis � la proportionnelle. Cela nous rappelle que le pouvoir avait �mis le v�u d�s 1999 de simplifier le paysage politique en ne laissant que deux ou trois grands courants � l�image, disait-il, des grandes d�mocraties modernes. Du coup, la participation au d�bat s��claire : nous avions le courant islamo-conservateur, le courant repr�sentant la modernit� r�publicaine et l�opposition d�inspiration sociale ou socialiste. Ce tour de vis �d�mocratique � �l�vera-t-il les capacit�s du pouvoir � encadrer la soci�t� ou creusera-t-il plut�t le foss� entre citoyens et gouvernants ?