Les moudjahidine venus d�Arris, de S�tif, d�Alger, de T�bessa et plusieurs autres villes du pays ont rendu hommage mardi dernier, � l�Institut des sciences islamique de Batna, au commandant Most�fa M�rarda, dit Most�fa Bennoui d�c�d� il y a quarante jours. La mort de Most�fa Bennoui, qui nous a quitt� � l��ge de 79 ans, a co�ncid� avec la c�l�bration des festivit�s de la f�te de l�Ind�pendance et de la jeunesse, un signe de co�ncidence avec la marche de la r�volution arm�e. D�ailleurs toutes les �tapes de sa vie ont �t� ainsi. Discret, effac� m�me, Most�fa Bennoui se fait toujours �oublier� par modestie naturelle, mais aussi par souci d�efficacit� sacrifiant son image pour att�nuer ou pr�venir les conflits. Le jeune homme qu�il �tait en 1954 est entr� en r�volution comme on entre dans la vie d�adulte, sans h�siter. L��preuve de passage s�est faite en un jour, brutalement. Krim Belkacem qui tenait les maquis dans les Aur�s depuis 1947 venait, un certain 13 d�cembre 1954, d�attaquer le centre de colonisation de S�riana (ex-Pasteur). Le groupe de l�ALN qui s��tait repli� vers l�est � l�aube, trouvera refuge � la ferme de Kasrou des M�rerda o� Si Most�fa s�occupait de leur pr�parer le repas et organiser une rencontre secr�te avec la population. Cette rencontre entre Si Most�fa et la r�volution ne pouvait pas se faire sans le lien de confiance qu�assurait dans l�ombre El Hadj Lakhdar Labidi avec lequel il entretenait des relations depuis 1948, � l��poque o� ce dernier �tait actif dans les rangs du PPA. A chaque crise majeure de la r�volution, Si Most�fa Bennoui se rangeait du c�t� de la solution gr�ce � sa discr�tion, son sens des responsabilit�s, sa connaissance du terrain, son exp�rience de la psychologie humaine, le go�t du secret et de la simplicit�, triomphant toujours des conflits les plus graves et les plus complexes. Entre 1959 et 1960, il r�ussit le tour de force de diriger la Wilaya I historique en restant inconnu des djounoud et insaisissable pour l�ennemi. Pour de nombreux militants et combattants, il passait pour un simple djoundi. Cette qualit� hors pair � fait de lui un t�moin majeur de la crise qui avait d�chir� la Wilaya I. Ses m�moires ont �t� salu�s comme un document de premi�re importance par les historiens qui se sont sp�cialis�s dans l��tude de la Wilaya I. Durant la crise de l��t� 1962, il joua �galement un r�le de mod�rateur pour att�nuer les risques d�une guerre civile. Jusqu�� sa mort, il demeura l�homme qui ne se soucie que du dialogue et de la sagesse jusqu�� se faire oublier.