Les habitants de la mechta Lahouanet � Hadaiek, une commune distante du chef-lieu de wilaya de pr�s de 6 km, montent au cr�neau pour d�noncer l�usage immod�r� de la dynamite par l�entreprise croate Ingra pour l�extraction au niveau de la carri�re de Bourouis. Les roches qui proviennent de cet endroit sont achemin�es dans des gros camions vers le port de p�che de Stora, ou l�entreprise s�est vu confier des travaux d�extension pour un montant de 23 milliards de DA. 34 familles, signataires de correspondances adress�es au wali, au chef de da�ra et � l�ex-PA/PC de Hadaiek ont vivement d�nonc� les r�percussions, sur les plans environnemental, de la sant� et de l�urbanistique, des explosions g�n�r�es par la dynamite. Ils ont alert� les autorit�s sur l�imp�rieuse n�cessit� d�intervenir dans les plus brefs d�lais. �Cinq fois par jour, d�une intensit� � faire vibrer les murs de nos demeures et � effrayer nos enfants et d�gageant une poussi�re polluante, les explosions sont notre quotidien depuis l�arriv�e des Croates�, nous dira un habitant. Un d�placement sur les lieux nous a permis de constater les effets sur le terrain des explosions � la dynamite. S��tendant sur pr�s de 127 ha, la localit� est un domaine du arch des Yahia. Pr�s de 50 maisons, b�ties en dur et dispers�es sur toute l��tendue de cette r�gion, constituent l�essentiel de ce coin paradisiaque. La carri�re de Bourouis surplombe la tombe d�un saint tr�s v�n�r� localement, Sidi Ben Aaroua, auquel on attribue des proph�ties dans plusieurs domaines. Avant la venue des Croates, le quotidien �tait moins bruyant, selon les dires des citoyens. Ce n�est qu�en de rares occasions que les d�flagrations se faisaient entendre. Elles �taient de moindre intensit� et moins �apocalyptiques�. �Allaoua Bourouis, qui �tait un grand monsieur, nous remboursait les travaux d�entretien de nos demeures. Il mettait � notre disposition des sacs de ciment et les mat�riaux n�cessaires pour les op�rations de restauration et de confortement bien que les explosions n��taient audibles que rarement,� nous confie un habitant. Actuellement, la situation est plus que critique. Les quelques maisons visit�es ont toutes un point commun, des fissurations sur les murs, des fondations pr�sentant un risque d�effondrement et une pelle et un sac de ciment au coin en guise de �roue de secours� afin de parer au plus press�. �On ne fait qu�entretenir et restaurer r�guli�rement. C�est fatigant et co�teux � la longue. On a pr�vu un budget sp�cial pour cette t�che�, se lamente un habitant. Un constat qui fait l�unanimit� au sein de cette population qui compte logiquement des enfants et m�me des nouveau- n�s. D�o� le risque de contracter des allergies respiratoires pour cette frange sensible et tr�s vuln�rable aux effets de la poussi�re. �Nos enfants sont malades et risquent de s�exposer � des complications encore plus n�fastes�, s�indigne un p�re de famille, dont l��pouse tient dans les bras un b�b� de quelques mois. �Tu n�as rien vu, monsieur le journaliste, il faut venir lors des explosions pour voir comment notre prog�niture vibre et affiche sa panique � la moindre d�tonation�, se plaint-il. Ce calvaire devra encore durer 28 mois, soit le d�lai imparti � l�ach�vement des travaux d�extension du port de p�che de Stora, qui ont �t� entam�s en ao�t 2006. A titre d�information aussi, la plupart des carri�res dans le monde causent des d�sagr�ments aux riverains. Il y en a m�me qui sont mitoyennes � des h�pitaux. Le cas de Hamdallaye, une ville malienne, est le plus illustratif, l�h�pital Luxembourg m�re-enfant est situ� � quelques centaines de m�tres d�une importante carri�re. D�veloppement �conomique oblige, ces carri�res sont devenues un �mal n�cessaire�. Malgr� cela, les habitants de Lahouanet ne l�entendent pas de cette oreille, car leur vie et celle de leurs enfants sont en danger. Ils esp�rent beaucoup en la lucidit� des responsables pour la r�solution de ce probl�me.