Objet, jusqu'� l'�t� de l'ann�e pass�e (2006), d'un engouement populaire certain, les cures de sable ont disparu de la r�gion de Biskra comme si elles n'avaient jamais exist�. L'oasis de A�n Benoui �tait le lieu de pr�dilection des curistes du sable qui y affluaient des quatre coins du pays attir�s par l'espoir de se soulager des maladies chroniques en enfouissant les parties malades de leurs corps sous le sable ardent du Sahara. Des foules d'hommes et de femmes de tous �ges envahissant � chaque �t� cette localit�, les Ziban n'ont conserv� cette ann�e aucune trace m�me pas celles de leurs pas de la saison pass�e, effac�es aussit�t par les ondulations incessantes des dunes. Pourtant, au cours des derni�res ann�es, les premi�res chaleurs estivales drainaient vers Biskra des milliers de personnes convaincues des effets th�rapeutiques des cures d'ensablement contre notamment certaines maladies dermiques, les lombalgies (mal de dos) et les rhumatismes. La technique de la cure consistait � enfouir la partie souffrante du corps sous le sable pendant 10 � 30 minutes selon la capacit� du concern� � tol�rer la chaleur. La s�ance �tait r�p�t�e plusieurs fois par jour et pendant une semaine et m�me plus. Le service �tait assur� par des hommes jouissant d'une bonne corpulence et d'une exp�rience dans la pratique de cette forme de m�dication populaire. La plupart de ces hommes venaient de la commune d'El-Hadjeb dont d�pend la localit� de A�n Benoui, toute proche de Biskra, en empruntant la RN 3 qui m�ne vers les autres wilayas du sud et de l'extr�me sud-est. Cette ann�e, cette oasis situ�e � une dizaine de kilom�tres de la ville de Biskra est un d�sert trop silencieux. Les �choppes de fortune �rig�es par des commer�ants pour "le business" saisonnier avec les curistes se sont comme �vapor�es. La plaque plac�e sur la RN-46 pour indiquer aux automobilistes l'emplacement de A�n Benoui a soudainement... disparu. Selon le pr�sident de l'Assembl�e populaire communale d'El Hadjeb, les dramatiques incidents li�s � l'usage de cette m�dication ont pouss� les autorit�s publiques � proclamer l'interdiction cat�gorique de ces cures assortie de sanctions coercitives contre les contrevenants. De leur c�t�, les autorit�s sanitaires ont lanc� � l'�poque des avis mettant en garde contre les risques encourus par les personnes s'adonnant � cette "pseudo-th�rapie" qualifi�e de "primitive" et de "d�pourvue d'effet curatif". Pour rappel, 21 personnes avaient trouv� la mort pendant la pratique de ces cures durant l'�t� 1999 et quatre autres durant la saison estivale de l'ann�e pass�e (2006). Parmi les victimes, certaines �taient mortes de coups de soleil (insolation), alors que d'autres souffraient d�j� de probl�mes cardiovasculaires ou respiratoires. Sur l'�conomie locale, l'effet du d�sint�r�t pour ces cures s'est fait rudement sentir. Les m�nages qui tiraient une partie substantielle de leurs revenus, des activit�s commerciales et de services gravitant autour de cette m�dication populaire, ont �t� oblig�s..."d'aller voir ailleurs". Pour les responsables locaux, l'oasis de A�n Benoui n'a pas perdu pour autant tout son attrait et reste susceptible d'attirer des investissements touristiques qui mettraient en valeur ses �tendues dor�es de sable, couvrant les pi�monts des majestueux massifs de l'Atlas saharien, lesquelles int�resseraient un jour un op�rateur, ou pourquoi pas des op�rateurs pour s'installer l� o� les curistes prenaient place, d�fiant la nature et attendant de gu�rir.