Avec une moisson de douze m�dailles, dont six en or, le karat� alg�rien a fait bonne figure dans ces 9es Jeux africains, surclassant les autres disciplines engag�es. Les karat�kas alg�riens ont eu le m�rite de faire rapprocher l�Alg�rie du podium final. Parmi eux figure une jeune athl�te, m�connue � ce jour du public, il s�agit de Im�ne Boulaouad. A 21 ans, la championne d�Alg�rie en titre participait � ses premiers d�bats mondiaux o� elle a confirm� son �norme potentiel. Elle estime toutefois avoir encore beaucoup � apprendre. Im�ne est un pur produit du sport familial de la capitale des Hauts-Plateaux. Hasard ou non, elle est issue d�une famille de sportifs. �Elle respire le karat� du matin au soir, dit d�elle Abdallah Bourouba, son entra�neur de S�tif. Elle vit en kimono�. �La force d�Im�ne, dit Bourouba, qui la couve depuis ses d�buts, c�est qu�elle �coute. Elle s�entra�ne beaucoup et ne passe pas son temps � se plaindre." Im�ne Boulaouad, qui �tait auparavant vice-championne arabe, et championne d�arabe par �quipes, a pris cette fois-ci du galon en obtenant cette cons�cration africaine. Le Soir d�Alg�rie : Quelles �taient vos ambitions en abordant vos premiers Jeux africains ? Im�ne Boulaouad : J�entendais donner le maximum et me rapprocher le plus possible du podium. Sur le papier, au vu de leur palmar�s, il y avait des filles qui �taient dix fois plus fortes que moi. Mais apr�s tout, je me disais que ce n��taient pas des surfemmes. C�est � l��chauffement que l�on sait si on est bien ou pas, et l� je me sentais assez zen. N�avez-vous pas eu la pression ? J�ai senti la pression deux jours avant la comp�tition, quand commen�aient � arriver les d�l�gations et qu�on croisait nos futures adversaires dans les couloirs. Et puis apr�s les tirages au sort on avait nos tableaux (les filles � affronter, ndlr). J�avais mal au ventre et je commen�ais � ne plus avoir d�app�tit. Mais le jour J, je n��tais absolument plus stress�e. La preuve, je suis m�daill�e d�or. Que vous inspire le fait que l�on parle de vous comme la r�v�lation du karat� alg�rien ? �a me fait sourire et j�essais de faire en sorte que �a ne m�occupe pas trop l�esprit. �a me met la pression pour les autres �ch�ances. Les autres combattantes n�auront plus le m�me regard sur moi. Parall�lement, ce statut me rend plus forte dans ma t�te car j�ai pris pleinement conscience de mes capacit�s. Il est s�r que, mentalement, je ne serai plus la m�me en comp�tition. Vous �tes presque au top. Estimez-vous avoir encore une large marge de progression ? On apprend tous les jours. J�ai beaucoup, non pas � progresser mais � apprendre au niveau technico- tactique pour mieux g�rer mes combats. Par ailleurs, il existe toujours une marge de progression sur le plan physique et m�me mental. Avez-vous �t� �mue par certaines r�actions suscit�es par votre m�daille au sein de votre entourage sportif ou familial ? J�ai �t� �mue de voir ma m�re pleurer, de voir les larmes de joie de mon entra�neur Khaled Youcef qui en avait �galement perdu la voix. Je profite de cette occasion pour remercier le wali de S�tif et le DJS qui m�ont �norm�ment aid�e en m�octroyant une subvention pour la pr�paration de ces jeux. Avez-vous conscience d��tre plus que jamais un exemple pour la jeunesse? C�est dans le regard des enfants que je me rends compte que j�ai fait quelque chose d��norme. Beaucoup d�enfants sont surpris quand je leur dis que je suis encore � l�universit�. Ils me demandent comment j�arrive � concilier les deux. Je leur r�ponds qu�il ne faut absolument pas n�gliger les �tudes, car c�est le meilleur moyen de prot�ger ses arri�res. Il n�y a pas que le sport dans la vie. Une carri�re sportive est fragile et personne n�est � l�abri de blessures. Quelle est la suite de votre programme ? Je vais entrer en regroupement � partir du mois d�ao�t en vue de pr�parer les Jeux panarabes qui vont se d�rouler prochainement en Egypte.