Les nuits du mois de Ramadan dans la wilaya de Blida font l�objet d�une surveillance accrue de la part de la gendarmerie qui sillonne la ville pour assurer la s�curit� des personnes. Des barrages fixes et mobiles sont install�s sur tous tous les points sensibles de la wilaya aux fins de contr�ler le trafic routier, mais aussi les passagers. Des visites inopin�es sur les lieux suspects sont �galement effectu�es. Tout est pass� au peigne fin et la pr�sence des hommes en vert dans les zones enclav�es, nous dit-on, a pour effet de dissuader les malintentionn�s. Et c�est ce que nous avions pu constater � l�issue d�une sortie avec eux sur le terrain. En effet, nous avions �t� invit�s � passer une nuit avec les trois compagnies d�pendant du groupement de gendarmerie de la wilaya de Blida qui redoublent d�effort en ce mois sachant que les maux de la soci�t� dans leurs divers aspects sont l�gion durant les trente jours de car�me. C�est � Bouarfa, commune d�pendant de la circonscription de la compagnie de gendarmerie de Ouled-Ya�ch que nous avions fait notre premi�re halte. Cette compagnie qui a sous sa coupe les brigades de Blida, Ouled Ya�ch, Bouarfa, Chr�a, Beni-Mered et Zabana, a relev� ces derniers jours une recrudescence d�agressions puisque sur toutes les affaires enregistr�es, ce sont les coups et blessures volontaires (CBV) qui d�tiennent le plus fort taux de criminalit� qui est de 40%. Les vols sont � 30 % alors que le port d�armes prohib�es n�est pas en reste du fait que 20% des affaires trait�es concernent ce volet de la criminalit�. Lors de ces trois derniers mois, nous explique le commandant Ahmed Abdelwahab, commandant de la compagnie de Ouled-Ya�ch, ses services ont arr�t� 80 personnes dont 47 ont �t� plac�es sous mandat de d�p�t d�o� l�int�r�t de multiplier le nombre d�op�rations appel�es coups-de-poing. Les salles de jeu, un lieu de d�bauche Pour notre sortie avec cette compagnie, les points arr�t�s pour ces visites inopin�es �taient les salles de jeu, notamment celles ill�gales. On y soup�onne la d�bauche de mineurs. L�une de ces salles, situ�es en plein c�ur de la commune de Bouarfa et inspect�e par les gendarmes, a r�v�l� que son propri�taire avait fait l�objet de plusieurs plaintes de la part des citoyens. Le comble est qu�il n�avait pas de registre du commerce. La fermeture du local et l�interpellation du propri�taire se sont faites automatiquement. Apr�s Bouarfa, direction la localit� de Khazrouna o� la pr�sence d�individus suspects a �t� signal�e. C�est un groupe de sept jeunes arm�s de haches, selon les informations parvenues � la compagnie, qui agressait les citoyens pour les d�lester de leurs biens. Des sept individus, deux seront arr�t�s. Les cinq autres ont pris la fuite � la vue des gendarmes. Oued Djed, le passage des dealers L�autre point � visiter est le barrage fixe de Oued Djer, � la fronti�re ouest de la wilaya. A cet endroit, plusieurs trafiquants de drogue ont �t� intercept�s. Les fouilles de routine y sont r�guli�res. Aid�s par Paks, un chien renifleur, les gendarmes ont saisi de grandes quantit�s de kif trait� que les passagers dissimulent g�n�ralement dans leurs bagages. Ce sont les taxis en provenance d�Oran qui sont les plus suspect�s. L�on nous signale que la veille, deux kilogrammes de kif ont �t� trouv�s gr�ce � Paks. L�auteur, un jeune de 29 ans, originaire d�Oran, s�appr�tait � remettre cette drogue � un autre dealer � Alger pour une commission de 20 000 DA. Selon le chef de la brigade de Oued Djer, le brigadier Sella� Bendhiba, ce lieu est un point de transit incontournable. Comme les trafiquants empruntent dans la plupart des cas des taxis, ils passent obligatoirement par ce lieu sinon les autres acheminent leur marchandise par le littoral. D�apr�s le capitaine Benahmed Mohamed Salah, chef de la compagnie d�El- Affroun dont d�pend la brigade de Oued Djer, cette r�gion est r�put�e pour le trafic de drogue. �La r�gion de oued Djer est un lieu de rendez-vous pour les dealers d�Alger qui viennent r�cup�rer la marchandise qui leur est destin�e via un commissionnaire�, nous dira-t-il. La trappe des petits larcins Il est une heure pass�e et une information faisant �tat de la casse d�un magasin de t�l�phones portables � Beni-Tamou est tomb�e. Il n�aura pas fallu beaucoup de temps pour arr�ter les auteurs, deux jeunes de 18 et 21 ans. Tous les objets vol�s seront r�cup�r�s. On se dirige ensuite vers Oued El-Alleug o� l�on signale le pillage d�un verger de citrons et la tentative de vol du mat�riel de pompage d�eau. L�auteur, 20 ans, sera arr�t� en flagrant d�lit. A la cit� Diar-El- Bahri � Beni Mered, une avocate, qui venait quelques heures auparavant de se faire voler, a �t� signal�e � la brigade de Beni- Mered. Les recherches se poursuivaient et � notre arriv�e sur les lieux, deux individus, dont l�un est un mineur de 15 ans, avaient �t� appr�hend�s en possession de haches, couteaux et �p�es. Cette bande juv�nile se terrait, apr�s chaque coup, dans une cache longeant la voie ferr�e. Profitant de l�obscurit�, les voleurs �pient les gens sans �tre vus. C�est ce qui a permis � nombre d�entre eux de faire diversion � la gendarmerie lors de leur poursuite. Les camionneurs pass�s au crible � Boufarik Accompagn� du capitaine Adila Djillali, adjoint chef de la section de recherches du groupement de gendarmerie de Blida, nous nous sommes d�plac�s � une autre compagnie, celle de Boufarik. Il est 3 heures. L�une des missions principales de cette compagnie est la v�rification des personnes et la fouille syst�matique � partir de minuit de tous les v�hicules qui passent par l��changeur de la RN4 au sud de Boufarik o� un barrage fixe est install�. C�est le capitaine Benamara Daoud, chef de compagnie de Boufarik, qui veille luim�me au grain. Une patrouille fait la ronde sur tout le p�rim�tre entourant cet �changeur d�autant que les vergers d�orangers sont des lieux idoines pour les malfaiteurs. Cette op�ration est appel�e commun�ment �balayage�. Dans la ville des Oranges les agressions sont quotidiennes et la petite d�linquance y foisonne. Le trafic de drogue m�me s�il n�appara�t pas ostensiblement existe toujours. L�on nous signale que des petites quantit�s pour consommation sont r�guli�rement saisies. Mais ce sont les localit�s enclav�es qui posent probl�me aux gendarmes qui doivent �tre pr�sents � tout moment sinon �des choses se passent�, nous dira le capitaine Benamara. Les lieudits Benkhelil et Bencha�bane �taient autrefois le fief du terrorisme et la criminalit� reste latente dans les hameaux d�o� une vigilance permanente des gendarmes. Cependant, le plus surprenant dans les affaires trait�es par cette compagnie est l�arrestation d�un groupe de trois jeunes, �g�s entre 15 et 28 ans, qui ont annonc� par t�l�phone une op�ration kamikaze visant la brigade de Guerouaou. L�appel a �t� enregistr� � minuit vingt et renouvel� une seconde fois avec des passages d�enregistrement du Coran. Les trois auteurs seront arr�t�s huit jours plus tard et pr�sent�s devant la justice qui les a plac�s sous mandat de d�p�t pour apologie au terrorisme. C�est dire que tout au long du mois de Ramadan, les �l�ments de la gendarmerie du groupement de Blida ont eu et auront encore du pain sur la planche.