Le pr�sident de la R�publique est attendu demain au Palais des nations o�, depuis dimanche, se tient un conclave gouvernement-walis d�di� exclusivement � la jeunesse. Le la�us pr�sidentiel � l�occasion se confinera- t-il en la seule probl�matique soumise � d�bat ou s��talera-t-il sur les actualit�s politique et sociale ? Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - L�opinion nationale, depuis 1999, a rarement entendu le pr�sident de la R�publique discourir de fa�on lin�aire. Souvent, son propos a d�bord� les contours des g�n�riques pr�alablement �nonc�s. Il est arriv� m�me que des grandes annonces soient faites en des moments et des circonstances inattendus. En sera-t-il de m�me demain � l�occasion de la cl�ture de la r�union gouvernement- walis ou, officiellement, il ne sera question que du dossier de la jeunesse ? Ce n�est pas exclu, tant la conjoncture, politique notamment, sollicite sinon des affirmations fortes, du moins des expressions officielles intelligibles. Le pr�sident Bouteflika ne pourrait raisonnablement pas extraire la probl�matique de la jeunesse du contexte politique dans lequel elle est pos�e. En ce sens que la politique nationale de la jeunesse, que la r�union se propose de d�finir, tient d�abord du concept, avant qu�elle ne s�imagine en tant que d�marche pratique. La question de la jeunesse est une question de d�mocratie. Car, il ne se con�oit pas une �mancipation franche de cette frange dominante de la population sans r�elle d�mocratie. Preuve nous est fournie, au demeurant, de cette d�sesp�rance qui gagne de plus en plus la jeunesse en d�pit des bons indices �conomiques et d�une opulence financi�re. L�am�lioration des conditions de la jeunesse passe par une bonne gouvernance. Or, c�est ce qui manque le plus dans un pays comme l�Alg�rie o� le syst�me politique pr�f�re la cooptation � la repr�sentation r�elle. Coupl� � un verrouillage quasi syst�matique des espaces de libert�, ce travers du syst�me politique alg�rien a eu pour cons�quence l��touffement des �nergies juv�niles. A tel point que par dizaines, entass�s dans des felouques de fortune, des jeunes bravent la mort en traversant la M�diterran�e pour des horizons meilleurs. Le ph�nom�ne des harragas a, d�ailleurs atteint une telle ampleur qu�un s�minaire libell� officiellement lui a �t� consacr�. Ceux d�entre les jeunes qui ne risquent pas le naufrage en mer ne sont pas moins d�sesp�r�s. Ils se noient d�une autre fa�on, � force de quotidiens impossibles. Certainement, que durant ce conclave de trois jours, walis, ministre de l�Int�rieur et chef du gouvernement auront le ton des plus solennels pour s�rier les probl�mes v�cus par la jeunesse. Ils d�battront de la strat�gie de prise en charge. Cela ne changera pas grand-chose tant que la gouvernance n�aura pas subi elle-m�me une mise � niveau. Les �lections locales de novembre prochain serviront de jauge de la volont� politique quant � permettre l��mergence de l�expression populaire. Les partis en lice ne sont pas rass�r�n�s quant au d�roulement transparent des �lections. Ils l�ont fait savoir et de ce fait, le pr�sident de la R�publique est interpell�. Opportunit� lui est offerte pour s�exprimer devant l�assembl�e des walis des l��lections prochaines et d�autres perspectives.