Les jours et les semaines d�filent et le pr�sident de la R�publique poursuit de discourir comme si nulle �ch�ance politique et nul rendez-vous �lectoral ne le guettent. Tlemcen, qu�il a pr�f�r�e pour lancer officiellement l�ann�e universitaire et o� il �tait attendu qu�il situe les perspectives, l�aura finalement accueilli sans exag�ration dans la fanfare et surtout l�a vu repartir comme il �tait arriv�, c�est-�-dire toujours envelopp� dans son mutisme � propos de la r�vision constitutionnelle. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir)- Que de voix, tant officielles que comptabilis�es comme pirouettant dans la plus proche proximit� du s�rail, avaient pourtant tonn� pour alerter de l�imminence de la r�vision constitutionnelle. Ahmed Ouyahia, replac� sur le fauteuil de chef du gouvernement apr�s une disgr�ce longue de deux ann�es, manquait, il n�y a pas si longtemps, juste de jurer que la Constitution allait �tre r�vis�e incessamment. D�s lors qu�il est parvenu � reprendre les r�nes de l�ex�cutif des mains de Belkhadem � un moment o� ce dernier affichait s�r�nit� et certitude, il n�y avait pas de raison de ne pas prendre au s�rieux son affirmation. D�aucuns l�ont cru au point m�me d��tablir la pr�vision pour cette op�ration qui verrait la loi fondamentale d�barrass�e de la disposition limitant les mandats pr�sidentiels � seulement deux cons�cutifs et qui, partant, permettrait au pr�sident Bouteflika de postuler pour un renouvellement de bail pour le palais d�El- Mouradia. Des dates ont �t� avanc�es pour ce lifting constitutionnel. Des rendezvous ont �t� s�ri�s comme probables r�ceptacles du la�us pr�sidentiel qui consignera enfin la grande annonce. Dans cet exercice de probabilit�s, l�ouverture officielle de l�ann�e universitaire int�grait le spectre des �ventualit�s retenues. Faux. Le pr�sident de la R�publique a prononc� certes un discours � Tlemcen mais, une fois de plus, s�est retenu de commettre ne serait-ce la moindre allusion � la r�vision constitutionnelle. Silence troublant de la part de quelqu�un qui fait de sa p�rennit� au sommet de l�Etat un quasisacerdoce ! Tout autant troublant le peu d�entrain mis, ce dimanche � Tlemcen, par ses thurif�raires � organiser un ch�ur pour ex�cuter la fameuse rengaine de �Ouhda talitha�. L�amphith��tre o� il a prononc� son discours n�a fait l��chos que d�une voix solitaire ayant clam� �Ouhda talitha�, au moment o� le pr�sident rappelait qu�il avait pr�dit en 2001 d�j� que l�universit� alg�rienne accueillerait un million d��tudiants � l�horizon 2008. La symphonie �lectorale n�a pas �t� de mise au moment de la randonn�e p�destre pour laquelle des �coliers, en majorit�, ont plant� le d�cor. Surprenant tout de m�me que l�on ne donne pas de la voix pour un troisi�me mandat, apr�s que, successivement, Ouyahia et Belkhadem aient parl� d�une r�vision constitutionnelle � br�ve �ch�ance. Inexpliqu�e aussi l�attitude du pr�sident de la R�publique qui se mure dans le silence alors que la pr�sidentielle approche. D�aucuns expliqueront que, non tenu par des contraintes r�glementaires et calendaires, en mati�re de r�vision constitutionnelle, le pr�sident de la R�publique choisira le moment qu�il jugera le plus opportun pour proc�der � l�amendement constitutionnel, d�autant que l�entreprise s�accomplirait, dit-on, par voie parlementaire. Admettons qu�il s�agisse de cela, il n�en demeure pas moins que pareille attitude g�n�rerait des r�percussions n�gatives sur le plan �conomique et dans la relation du pays avec les partenaires �trangers. En effet, le manque de lisibilit� politique, maintenu en d�pit de l�approche d�une �ch�ance capitale, n�est pas pour booster les initiatives de coop�ration et de partenariat. La situation favorise, chez les partenaires �trangers, le wait and see. Au plan int�rieur, le silence pr�sidentiel autour de la r�vision constitutionnelle ainsi sur sa volont� ou pas de se repr�senter pour un troisi�me mandat agit en facteur scl�rosant en mati�re d�initiatives partisanes. Ces derni�res ne devraient normalement pas manquer � six mois de l��lection pr�sidentielle. Le pr�sident Bouteflika pourrait faire expr�s de durer le suspense, le moyen par lequel il entend de sevrer ses potentiels concurrents d�une possibilit� d��chauffement pr��lectoral. A moins que, a contrario, le pr�sident h�siterait r�ellement � briguer un autre mandat. L�, c�est une tout autre lecture. Mais quoi qu�il en soit, ce n�est pas tr�s d�mocratique de se comporter ainsi face � une �ch�ance �lectorale d�terminante. La comp�tition devrait avoir d�j� commenc�, du moins en ce qui concerne l�expression de vell�it�s de candidatures.